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Les ultrariches, grands gagnants de la fiscalité Macron

jeudi 27 décembre 2018 par Audrey Tonnelier pour Le Monde

Le pouvoir d’achat des ménages les plus modestes reculera sous les effets cumulés des budgets 2018 et 2019.
On le savait parfaitement et l’ANC le dénonçait à longueur d’articles et de tracts, mais qu’un journal aux ordres de l’oligarchie financière qui nous gouverne, l’explique et le démontre par des graphiques plus parlants qu’un long discourt, voilà un cadeau de noël que nous n’attendions pas.
Ce qui démontre que la lutte est loin d’être finie et que l’occupation des usines et des rond points vont reprendre de plus belle. Bonne année 2019 de luttes à tout le monde !

Regardez bien à l’extrême droite la magnifique tour positive des plus riches et comment chez les retraités tout le monde y perd...(NDLR)

Voilà qui devrait relancer une fois de plus la polémique sur le « président des riches », étiquette qui colle à Emmanuel Macron depuis le début de son quinquennat.

Alors que les députés viennent d’achever en commission des finances l’examen du projet de loi de finances (PLF) 2019, l’Institut des politiques publiques (IPP), un organisme de recherche indépendant, a publié, jeudi 11 octobre, une évaluation approfondie des conséquences des mesures fiscales et sociales contenues dans les deux premiers budgets de l’ère Macron. (À priori le gouvernement savait donc depuis octobre que ses mesures économiques s’attaquaient gravement au pouvoir d’achat des plus démunis. Il s’agit donc bien d’une volonté délibérée. Macron est bien le président des riches. NDLR)

Leurs conclusions sont sans appel : les effets cumulés des réformes 2018 et 2019 mèneront à une perte de « revenu disponible » – c’est-à-dire de pouvoir d’achat – pour les 20 % de Français les plus modestes (de l’ordre de – 0,5 % à – 1%).

Pour les 60 % de ménages « intermédiaires » (entre les 20 % les plus pauvres et les 20 % les plus riches), il y aura un gain, jusqu’à près de 1 %. Le manque à gagner le plus important est enregistré par les 20 % les plus aisés (près de – 1 %), à l’exception notable des 1 % de ménages ultrariches : ces derniers verront leurs revenus dopés de près de 6 %...

« Coût politique élevé »

...Dans le même temps, la flat tax et surtout la suppression de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) gonfleront le portefeuille des 0,1 % de Français les plus riches de… 86 000 euros par an en moyenne. « Emmanuel Macron a choisi de donner la priorité à l’image d’une France pro-business, mais le risque est celui d’un coût politique élevé, résume Antoine Bozio, le directeur de l’IPP. Désormais, tout le monde se focalise sur la hausse des revenus des très aisés. Le mauvais accueil fait à ses mesures pourrait empêcher le gouvernement de mener d’autres réformes structurelles nécessaires. »(C’est fait. NDLR)

De fait, les conclusions de l’IPP diffèrent sensiblement de l’étude réalisée en janvier par l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE). Ce dernier concluait qu’au bout de deux ans « il y aura[it] essentiellement des gagnants » à la politique fiscale du gouvernement, même si les ultrariches en profiteraient bien davantage que les plus modestes.

Les chercheurs de l’IPP, eux, ont identifié des effets nettement plus défavorables pour les ménages modestes. Pourquoi ? Parce que, entre-temps, l’exécutif a choisi dans le budget 2019 de ne pas revaloriser les prestations familiales autant que l’inflation et de réformer le versement des allocations logement (qui seront versées sur la base des revenus de l’année en cours, et plus d’il y a deux ans). La hausse de la fiscalité du tabac et de l’énergie continue aussi à peser sur les catégories populaires, parmi lesquelles les seuls à tirer leur épingle du jeu seraient les bénéficiaires du minimum vieillesse et de l’allocation adultes handicapés, deux prestations revalorisées.

Gains nets pour les actifs

Du côté des « classes moyennes » au sens large, le gain de pouvoir d’achat s’explique essentiellement par la suppression progressive de la taxe d’habitation pour 80 % des ménages – dont ne bénéficient précisément pas les 20 % les plus aisés.

L’étude met aussi en valeur des gains nets pour les actifs, alors que les retraités, notamment aisés, y perdent, frappés par la hausse de la contribution sociale généralisée (CSG) non compensée par des baisses de cotisations salariales, et par la sous-indexation des pensions de retraite annoncée pour 2019.

« Les effets des mesures Macron que nous identifions sur le pouvoir d’achat sont cohérents avec le discours du gouvernement sur la valorisation du travail au détriment des retraités, analyse M. Bozio. En revanche, l’impact de la suppression de la taxe d’habitation pour 80 % des ménages [à l’origine d’une polémique ces derniers jours] est brouillé par le fait que les plus modestes n’en payaient déjà pas, et que certaines communes ont augmenté leur taux en 2018 [alors que la suppression se base sur les taux de 2017] ou ont supprimé des abattements. Cela fait un peu désordre ! »

Les économistes restent, enfin, circonspects sur la suppression de l’ISF et la mise en place de la flat tax. « C’est la partie [des réformes] la plus sujette à discussion. Nous ne sommes aujourd’hui pas capables de démontrer que ces mesures, très concentrées sur les très hauts revenus, ont des effets incitatifs majeurs sur l’investissement et l’emploi », conclut M. Bozio. (CQFD).


Voir en ligne : https://www.lemonde.fr/politique/ar...

   

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