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IIème Congrès de l’ANC : 19 Janvier 2019

lundi 31 décembre 2018 par l’A.N.C

En guise de vœux et pour vous permettre de digérer comme il se doit ceux de notre monarque/président, nous vous soumettons le texte à discuter de notre deuxième Assemblée Générale. Divisé en trois parties : L’actualité International, l’actualité nationale et enfin nos propositions de travail pour l’année qui vient.
Nous vous souhaitons une bonne lecture et une année 2019 pleine de joie et de combats victorieux. Pour le bonheur et pour la liberté !

A - Sur l’actualité internationale

1. L’idéal communiste auquel se réfère notre association ANC ne se conçoit pas sans une lutte sans concession contre tous les impérialismes, à commencer par l’impérialisme français, et pour la paix.

2. Le capitalisme mondialisé conduit à toujours plus d’impérialisme, avec notamment un Nième plan de dépeçage du Moyen-Orient (le gouvernement français vient de réaffirmer son engagement militaire en Syrie au moment même où Trump annonce le retrait des troupes américaines), un soutien quasi-inconditionnel à l’état colonial d’Israël, l’engagement aux côtés de l’Arabie saoudite dans la destruction des populations du Yémen (grâce aux bombardiers Français !). La France, vendeur d’armes patenté, dispose dans le cadre de l’OTAN, le bras arme de l’impérialisme occidental, d’un équipement militaire de plus de 6 milliards € par an, et elle a en stock 300 bombes atomiques représentant 4000 fois la bombe d’Hiroshima. Le combat pour la paix est plus que jamais indissociable du bien-être de l’avenir de l’humanité et du progrès social. Et on peut regretter le manque d’implication des forces progressistes françaises sur ce terrain et même déplorer qu’ils regrettent le départ de l’armée des USA.

3. L’environnement, question cruciale en ce 21ème siècle en particulier (mais pas que !) avec celle du réchauffement climatique, n’est surtout pas à dissocier de la question de la lutte contre le capitalisme car comme le disait Marx dès 1848 : « Le capital épuise l’homme et la nature ». Lutter pour l’environnement, c’est lutter contre la dictature du profit.

4. La France qui détient dans ses geôles le plus vieux prisonnier politique d’Europe en la personne de Georges Ibrahim Abdallah (même si des nouvelles en provenance du Liban allument une lueur d’espoir), ne se démarque pas de la politique capitaliste internationale de soutien sans faille au gouvernement de Tel-Aviv. L’ANC doit s’engager plus que jamais dans les actions de boycott du régime colonial sioniste israélien.

5. La France continue par ailleurs à pratiquer un néo-colonialisme meurtrier en Afrique où son armée est présente de manière permanente dans pas moins de 11 pays (un sur 5) ! De façon générale les multinationales françaises (parfois naguère entreprises de service public) y sont présentes pour exploiter à moindre coût les ressources naturelles au profit de l’économie française (ainsi l’uranium nigérien…).

6. Ces politiques désastreuses pour l’humanité ont pour conséquences le déplacement de populations entières fuyant la guerre, le réchauffement climatique où le pillage économique qui barrent tout avenir dans le pays où elles résident. Désignées comme intruses indésirables par le pouvoir qui rejoint l’extrême droite sur ce point, de victimes elles deviennent à leurs yeux coupables.

7. Nous devons réaffirmer que la terre appartient à tout le monde, que personne ne « vient de son plein gré vider les poubelles à Paris » et que la question première est celle du co-développement et de la paix.

8. L’ANC doit renforcer ses liens solidaires avec les forces progressistes, qui luttent pour la paix et contre l’impérialisme en Asie (Corée, Sri Lanka…), en Amérique (Cuba, Venezuela ), ou en Afrique. La perspective prochaine pour 7 pays d’Afrique de se débarrasser de la tutelle du franc CFA est pour nous une bonne nouvelle, comme le rapprochement entre les deux Corées malgré Trump.

9. En Amérique du sud Cuba est toujours soumis à l’embargo malgré les votes qui se suivent et se ressemblent à l’ONU. Le gouvernement démocratique est menacé au Venezuela, et la victoire de l’extrême droite au Brésil fragilise tout le camp anti impérialiste. Pour autant les peuples d’Amérique résistent à cette offensive impérialiste, nous devons être à leurs côtés.

10. En Europe l’OTAN et l’UE jouent un jeu très dangereux en accumulant les provocations vis-à-vis de la Russie à l’instar de ce que fait Trump en Asie. Le déploiement militaire de moyens navals, aériens et terrestres à la frontière de la Russie met là aussi en danger la paix.

11. L’Union Européenne, cette dictature supranationale, technocratique au service du capitalisme mondialisé, continue à tourner le dos aux besoins des peuples d’Europe. L’ANC regrette qu’elle ne soit pas réellement dénoncée sur le fond par le PGE qui, de Syriza (Grèce) à Vega (Belgique) en passant par le Bloc de Gauche (Portugal) tous partis adversaires des partis communistes nationaux, et jusqu’au PCF, plaide pour une « Europe sociale », concept vide de sens quand on regarde la réalité politique en Europe.

12. Ils sont aidés en cela, il faut bien le dire, par le regroupement syndical réformiste CES, qui, comme la CSI au plan international, après avoir voulu « sauver le capitalisme de lui-même », n’a pas un mot aujourd’hui pour condamner l’impérialisme ou soutenir les luttes en France. De ce point de vue, la dernière déclaration sur l’UE et le « nécessaire axe franco-allemand » (sic !) ou la glorification du « nouveau pacte de l’Élysée » par la majorité des organisations syndicales françaises et le DGB n’est pas faite pour nous rassurer.

13. Pour autant, les luttes populaires contre la politique d’austérité arrachent des résultats positifs : au Portugal, en Espagne ou le SMIC est augmenté de 22%. Même si la bataille est rude au Royaume Uni autour du Brexit et de son avenir, ces exemples montrent aux autres peuples d’Europe qu’il est possible de s’affranchir du joug de Bruxelles.

14. Il manque bien sûr dans ce chapitre des développements qui seraient nécessaires sur chaque point. Nous avons pris le parti de ne citer qu’un certain nombre d’enjeux, nous vous renvoyons pour détailler nos actions et propositions aux écrits de l’ANC dans la dernière période.

B - Sur l’actualité nationale

15. Le gouvernement Macron/Philippe (un président à 18% au premier tour), peu informé de la réalité du pays, ne fait qu’appliquer ce que lui demandent le Medef et l’U.E. Croyant que ce dont on ne parle pas n’existe pas, ce gouvernement et les médias à ses ordres n’ont pas vu venir les revendications des Gilets Jaunes, trop occupés qu’ils étaient à contenir les poussées revendicatives des salariés syndiqués.

16. Depuis son investiture, plus encore que ceux qui l’ont précédé depuis 1983 [1], ce gouvernement poursuit son entreprise de destruction minutieuse des conquêtes populaires au détriment de l’immense majorité des citoyens français :

  • - L’austérité comme seul remède à la crise (qui n’est que celle du capitalisme…)
  • - Fiscalité favorable aux français les plus riches (abolition de L’ISF, CICE, évasion fiscale facilitée, etc.)
  • - Blocage des salaires, dégradation des conditions d’emploi, du travail et des rémunérations …
  • - Désindexation des salaires, des retraites et des aides sociales
  • - Détricotage du droit du travail.
  • - Détérioration des services publics (de l’état, des régions, des départements, des communes, de la sécurité sociale, des services de santé, d’éducation, de justice, du logement…)
  • - Mise à l’encan des entreprises nationales : EDF/GDF, SNCF, Carrefour, Alstom, Aéroports, Arcelor, Alcan, Rossignol, Amora, Marionnaud, Smoby, Ducros, Kronenbourg, Price-Ministère, Tam Tam, le Coq Sportif,…
  • - Délocalisations et fermetures d’usines

17. Les perpétuelles hausses des taxes et la baisse continue des investissements publics ne sont que le choix délibéré du gouvernement Macron d’appliquer les exigences de la commission de Bruxelles, qui sont, elles-mêmes téléguidées par la finance internationale. Cela a pour conséquence d’engendrer une baisse cruelle du pouvoir d’achat, l’effondrement dramatique de la production française, de nos services publics et un taux de chômage inacceptable dans un pays « riche ».

18. La zone euro est désormais celle dont le taux de croissance économique est devenu le plus faible du monde. Macron se retrouve sans marge de manœuvre, coincé qu’il est entre le patronat, la peur de Bruxelles et les revendications qui s’étendent de plus en plus largement dans toutes les couches de notre société.

19. Tandis que le lien entre l’euro et le mécontentement actuel est manifeste, les partisans de celui-ci, toujours largement invités par les médias, dressent un tableau apocalyptique de la situation économique qui prévaudrait en cas de sortie de la « monnaie unique » et des traités européens, dans le seul but de nous affoler et de noyer le poisson. Il est pourtant évident qu’aucune politique de redressement de la France ne sera possible si l’on ne parvient pas à recréer une politique économique et monétaire nationale, au service des citoyens.

20. La résistance opiniâtre au rouleau compresseur du capitalisme se traduit par de très nombreux mouvements de grève partout en France : les médias se gardent bien de les faire connaître, ce qui a empêché jusqu’à aujourd’hui ces luttes de prendre l’ampleur nécessaire pour contraindre le pouvoir d’état à céder. Et voilà que depuis la mi-novembre, ceux que l’on n’attendait pas, se sont invités à la table des revendications. La « révolte » des gilets jaunes, avec toutes ses ambiguïtés, démontre que la majorité des Français n’accepte plus l’injustice et la morgue de ce gouvernement. Rien ne sera plus comme avant et, si nous savons le dire ensemble, nous serons les plus nombreux à refuser ce système à bout de souffle. C’est une vague qui vient des entrailles du peuple et des damnés de la terre qui ne semble pas prête de s’arrêter.

21. Des députés qui ne « connaissent pas le montant du SMIC » ou « la prime de Noël » tout en affirmant qu’avec « 5000€ par mois, ils en sont réduits à manger des pâtes » au Président-monarque qui ose affirmer qu’il suffit de « traverser la rue pour trouver du travail », traite les travailleuses et travailleurs de « fainéants » ou « d’illettrées », la même haine et le même mépris de classe les anime.

22. Ils croyaient que cela pouvait durer éternellement et que le peuple continuerait longtemps à courber l’échine en prenant des coups ?

23. Le mouvement est apparu sous des formes inédites parce qu’aucune réponse crédible aux besoins du peuple en termes de pouvoir d’achat n’était lisible de la part des organisations, en particulier sur la question du racket opéré sur les carburants et le chauffage.

24. Avant que ce mouvement ne prenne de l’ampleur, des signes de division et de rejet ont d’abord été envoyés par des organisations dont on se demande si leur intérêt pour la « paix sociale » n’est pas en train de détruire leur capacité d’analyse, de mobilisation et de propositions.

25. Heureusement après les errements du début la convergence "gilets jaunes – gilets rouges" est aujourd’hui effective dans de nombreux endroits. Des unions locales et départementales, des fédérations de la CGT appellent à la convergence des luttes et à leur développement par la grève.

26. Il faut aussi parvenir à la convergence avec les luttes des retraites contre la destruction programmée des retraites par répartition, avec le mouvement lycéen et étudiant contre le système de sélection sociale d’entrée à l’Université (ParcourSup ), contre la sélection sociale et xénophobe que représente la hausse des frais d’inscription pour les étrangers hors U.E (frais multipliés par 15).

27. Notre présence de communistes dans toutes ces luttes est indispensable afin d’éviter les manipulations par la droite, l’extrême droite, ou le pouvoir macronien. Ainsi, la mise en avant du RIC (Référendum d’Initiative Citoyenne), même s’il représente une revendication juste, ne doit en aucun cas faire disparaître les demandes d’augmentation des salaires et des pensions, ainsi que la baisse des taxes et une plus grande justice fiscale, qui furent la colonne vertébrale du mouvement populaire de ces derniers mois.

28. Elle est d’autant plus indispensable que face à l’offensive du pouvoir qui va continuer puisque pour l’instant le gouvernement « maintient le cap » force est de constater que la résistance n’est pas à la hauteur. Les organisations politiques de nôtre camp semblent plus marquées par les traumatismes post électoraux et les rivalités qu’ils ont engendrés que par la nécessaire union du peuple pour vaincre la politique libérale.

29. De son côté le syndicalisme peine à être le moyen de rassemblement et de mobilisation de nature à faire plier le gouvernement Macron qui se comporte depuis l’élection de 2017 en valet inconditionnel des grands capitalistes.

30. A cela s’ajoute le fait que de part et d’autre, une conception étroite ou faussée de la charte d’Amiens et de la lecture que l’on peut en faire aujourd’hui, conduisent à l’impuissance à construire le front de lutte national dont le pays aurait besoin. Le lien dialectique entre luttes syndicales ou associatives et perspectives politiques semble avoir disparu des repères des organisations de notre camp au profit de deux conceptions qui s’opposent et qu’évidemment nous ne partageons pas.

31. Une qui cantonne le syndical à un refus de prendre en compte les questions politiques et évacue les possibilités de convergence faisant la confusion entre indépendance et neutralité. Comme le disait un camarade : « Posons-nous les vraies questions, a-t-on déjà vu le MEDEF ignorer le politique ? »

32. Une autre qui attribue au politique le droit de gestion du syndical. En quelque sorte une conception contemporaine d’un anarcho-syndicalisme à l’envers et dont le mouvement politique serait le détenteur et le guide.

C - Un plan de travail de l’ANC pour 2019

33. Nous avons essayé de peser dans le débat public et sans en exagérer les effets nous pouvons dire qu’à la hauteur de ce que nous sommes, nous avons pesé et fait avancer, mais de façon insuffisante, compte tenu de notre nombre limité, et de nos difficultés d’organisation.

34. Rendre l’ANC plus efficace et plus visible implique donc d’améliorer les points suivants, qui méritent d’être discutés et décidés par notre AG.

35. Accroître le nombre d’adhérents, ce qui passe par les contacts individuels, mais aussi par notre engagement dans les luttes menées, syndicales et politiques, et la pertinence de nos analyses. Cela ne peut se faire qu’en créant partout en France des sections locales et régionales, actives dans les luttes, a l’image de Rouges Vifs 13. Elles seront parties prenantes de l’ANC et ses orientations communistes, mais avec une large autonomie de choix tactiques et politiques des adhérents locaux.

36. Le bilan de notre site est positif, grâce à la diffusion systématique de nos analyses largement au-delà de nos adhérents. Il reste à élargir cette audience, et à convaincre davantage d’adhérents d’y contribuer par des textes, témoignant des luttes auxquelles ils participent, et de l’actualité.

37. N’oublions pas que si la communication par le biais d’Internet est très utile aux militants, elle ne remplace pas l’imprimé, lien nécessaire entre adhérents dont une partie ne pratique pas l’ordinateur. Les statuts de l’ANC prévoient une publication périodique qui n’existe pas encore. Notre bulletin intérieur, prévu au départ bimensuel, n’a été réalisé et diffusé que deux fois, avec des difficultés de fabrication. Nous avons constaté l’impact qu’il a eu. Il est temps d’en assurer la fabrication et l’envoi régulièrement, qui ne peuvent reposer sur le dévouement de quelques camarades submergés de tâches. L’AG doit désigner une commission chargée d’organiser cette tâche, qui sera le Comité de Rédaction du Bulletin intérieur bi ou trimestriel, et qui devra aussi organiser l’impression écrite de nos publications, avec l’objectif plus lointain d’une revue de l’ANC. Si les camarades membres du bureau y semblent utiles, ils ne doivent pas en être les seuls membres.

38. L’ANC doit aider les militants, communistes ou pas, CGT ou pas, à mieux comprendre le monde pour mieux le transformer : la formation militante a trop souvent disparu des objectifs au sein du PCF ou des syndicats. En ce sens, notre activité au sein des cercles Manouchian est essentielle.

39. L’ANC n’a pas pour vocation première de concourir aux élections, Mais elle ne peut se désintéresser des scrutins (européen, locaux) qui vont émailler la période à venir. Notre objectif n’est pas de donner des consignes de vote, mais d’expliquer la nocivité de l’Union Européenne, arme du Capitalisme transnational contre ceux qui vivent de leur travail ou voudraient bien pouvoir le faire convenablement, et les enjeux locaux et régionaux des luttes de classe.

40. L’ANC a pour ambition d’accueillir tous les Communistes fidèles à leur idéal, dans leur diversité. Nous savons être pour l’instant dispersés en groupes différents. Le temps n’est pas encore venu d’une organisation unique, structurée et démocratique, des communistes, même si notre objectif à long terme est celui-là. En attendant, il nous paraît nécessaire de rechercher toutes les convergences militantes possibles, en refusant tout sectarisme, y compris avec le PCF, dont 2019 dira si son congrès récent lui a permis de rompre avec l’opportunisme droitier et l’électoralisme sans principes qui l’ont détruit. Notre seul ennemi est le Capitalisme et son corollaire, l’Impérialisme.

41. Le collectif dirigeant de l’ANC, le Bureau, doit être renforcé, étoffé de camarades disponibles, de façon à pouvoir, grâce à ses rencontres téléphoniques bimensuelles, animer la vie de l’organisation, diffuser ses analyses, organiser son insertion dans les luttes sociales et politiques, et préparer les Assemblées générales annuelles, celle de janvier en Ile de France, et celle estivale plus méridionale. Ce qui ne contredit pas la possibilité d’AG régionales ou locales, comme celles des Rouges Vifs 13.

42. Il nous faut viser, là où c’est possible et dès que c’est possible, la constitution de groupes locaux, départementaux ou d’entreprises comme c’est déjà le cas dans plusieurs départements.


[1Et non pas depuis « 40 ans » comme se plait à le dire Macron, soit depuis le tournant de la rigueur qui a vu le gouvernement Mitterrand de l’époque, enterrer les illusions et les espoirs nés de la victoire du programme commun. A moins que Macron ne veuille exprimer par là que son modèle est bien la politique libérale et atlantiste du gouvernement Giscard de l’époque 1974-1981.

   

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