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[COUP D’ÉTAT] Comprendre la nouvelle offensive contre le Venezuela ou quand Trump joue avec le feu à Caracas

jeudi 24 janvier 2019 par Atilio Boran pour le Grand Soir

L’empereur a publié son úkase et oint comme président Juan Guaidó, un moins-que- rien de la politique vénézuélienne, inconnu de la grande majorité de la population, mais construit, "prêt à porter" par les médias américains et les spécialistes du marketing dans les deux dernières semaines.

Caracas (AFP) - Le président vénézuélien Nicolas Maduro a reçu jeudi l’appui de l’armée pour contrecarrer le soutien international apporté au président du Parlement Juan Guaido, autoproclamé la veille "président" par intérim et immédiatement reconnu par les États-Unis et leurs alliés dans la région.

Le ministre de la Défense, le général Vladimir Padrino, a dénoncé lors d’une conférence de presse, où il est apparu entouré de tout le haut-commandement militaire, un "coup d ?État" de la part du président du Parlement.

"J’alerte le peuple du Venezuela qu’un coup d ?État est perpétré contre les institutions, contre la démocratie, contre notre Constitution, contre le président Nicolas Maduro, notre président légitime", a déclaré le ministre.

Huit généraux qui commandent des régions stratégiques du pays ont assuré peu auparavant leur "loyauté et subordination absolue" au président dans des messages diffusés par la télévision d ?État

"Loyaux toujours, traîtres jamais", ont lancé certains en terminant leur allocution, où ils n’ont pas manqué de faire allusion à l’ex-président socialiste Hugo Chavez (1999-2013). Lundi, une brève tentative de soulèvement d’un groupe de militaires avait été rapidement réprimée.


Après l’éclat de Trump, les gouvernements qui tentent de transformer leur pays en républiques bananières - l’Argentine, le Brésil, la Colombie, le Paraguay, le Honduras et même le Canada - se sont précipités pour être les premiers à lécher les bottes du magnat new-yorkais.

Tout ce grotesque juridique, qui nous ferait bien rire si ce n’est qu’il peut finir en tragédie, a la bénédiction de Luis Almagro ("Combien vous me donnez pour renverser Maduro ?") et, jusqu’à présent, le silence tonitruant du Secrétaire Général des Nations Unies, le Portugais António Guterres qui, en bon social démocrate, souffre du même tic caractéristique de ses collègues, tic qui le fait regarder ailleurs chaque fois qu’il y a le feu quelque part dans le monde.

A travers son porte-parole, il demande des "négociations politiques inclusives et fiables" oubliant ainsi que ces négociations là ont été menées avec succès par José L. Rodríguez Zapatero dans les discussions qui ont eu lieu à Saint-Domingue et qu’au moment d’estampiller de sa signature les accords laborieusement obtenus, les représentants de "l’opposition démocratique" vénézuélienne se sont levés de table en laissant l’espagnol avec sa plume à la main : un appel d’Álvaro Uribe, garçon de courses habituel de la Maison-Blanche, venait de leur transmettre l’ordre de Trump d’interrompre le processus.

La tentative de coup d’état, exaltée par les tueurs à gages médiatiques, va rencontrer de nombreuses difficultés. Ce n’est pas la première fois dans l’histoire moderne du Venezuela que la Maison-Blanche reconnaît un président fantoche, comme Pedro Carmona, le 11 avril 2002, qui a à peine tenu 47 heures au pouvoir et qui s’est retrouvé en prison, Serait-ce différent cette fois-ci ? Difficile à prévoir.

Guaidó peut se réfugier dans une ambassade amie à Caracas et à partir de là, publier des déclarations qui tendront la situation et forceront une confrontation avec les États-Unis. Par exemple, face à l’ordre du président Maduro que le personnel de l’ambassade des États-Unis quitte le pays dans les 72 heures qui viennent, les roquets impériaux peuvent leur dire de rester au Venezuela.

Une autre alternative est qu’il soit installé dans une ville frontalière avec la Colombie et de là, avec la bénédiction de Trump, les minables nauséabonds de l’OEA et des néocolonies latino-américaines proclameraient une nouvelle république, protégée par les "paramilitaires" colombiens et le narco-gouvernement de Duque, Uribe et compagnie et exigeraient sa reconnaissance internationale devant l’OEA et l’ONU.

L’un ou l’autre de ces deux scénarios confirme pour la énième fois que s’il y a quelque chose que ni les impérialistes ni la droite vénézuélienne ne veulent, c’est le dialogue et le respect des règles du jeu démocratique. Il est clair qu’ils recherchent la confrontation, que ce soit en appliquant le modèle libyen ou ukrainien, différents mais similaires en termes de milliers de morts et de centaines de milliers de réfugiés dans ces deux pays.

Mais au-delà des fakenews, les choses ne seront pas si faciles pour les assaillants du pouvoir présidentiel. La base chaviste est solide, et on peut dire la même chose des forces armées bolivariennes. Une "solution" militaire nécessiterait un envoi impopulaire de troupes américaines au Venezuela, au moment où la Chambre des représentants renforce sa proposition de soumettre Trump à la destitution.

Et si les 26 000 hommes envoyés au Panama en décembre 1989 pour capturer Noriega et contrôler cette ville durent se battre non sans mal pendant deux semaines pour atteindre leur objectif, face à un peuple sans défense et des forces armées non équipées, l’option militaire impliquerait, dans le cas du Venezuela, un risque énorme de rééditer un fiasco comme Playa Girón ou, à plus grande échelle, la guerre du Vietnam. Avec en prime la déstabilisation de la situation militaire en Colombie et une recrudescence des guérillas.

L’attitude belliciste de Washington contre le Venezuela est une réponse à la défaite militaire subie par les États-Unis en Syrie après six ans d’efforts massifs et inutiles pour renverser Basher al-Assad.

D’autre part, ce n’est pas un fait mineur que des pays comme la Russie, la Chine, la Turquie, l’Iran, le Mexique, Cuba et la Bolivie ont refusé d’offrir leur reconnaissance diplomatique au putschiste et cela compte au niveau de la politique mondiale. Par conséquent, nous n’exclurons pas que Guaidó subisse le même sort que Carmona en 2002.


Au Venezuela, la logique du pire

Le Monde Diplomatique

Lors d’une grande manifestation de l’opposition, le 23 janvier 2019, le président de l’Assemblée nationale s’est autoproclamé président de la République par intérim. Il s’agit de M. Juan Guaidó, du parti Volonté populaire, la formation la plus à droite, la plus radicale, la plus convaincue qu’une intervention armée est la meilleure méthode pour se débarrasser du chavisme.

De toute évidence, les choses ont été bien préparées, comme le souligne le Wall Street Journal. La veille, le vice-président américain Mike Pence avait invité les Vénézuéliens à manifester contre le président Nicolás Maduro, en les assurant du soutien des États-Unis. Et, quelques heures à peine après l’autoproclamation de M. Guaidó, des camions publicitaires circulaient dans les rues de New York, évoquant la chute de l’« usurpateur Maduro », remplacé par le « président Guaidó ».

Le président colombien Ivan Duque et son homologue brésilien Jair Bolsonaro ont presque aussitôt annoncé que leur pays reconnaissait M. Guaidó. Le Pérou ainsi que le Canada leur ont emboité le pas, tout comme le président équatorien Lenin Moreno et M. Mauricio Macri, le président argentin. Au total, onze des quatorze États du groupe de Lima, créé pour « répondre à la crise vénézuélienne », ont fait de même. Manquent à l’appel le Guyana, Sainte Lucie et, surtout, le Mexique.

Mexico a publié un communiqué commun avec l’Uruguay pour appeler à une issue pacifique à la crise, tout en précisant que les deux États reconnaissent toujours la légitimité de M. Maduro. De leur côté, la Bolivie et Cuba, qui ont toujours appuyé l’actuel gouvernement vénézuélien, réaffirment leur soutien à Caracas, tout comme Moscou, Ankara, et sans doute Pékin. Quant à l’Union européenne, elle réclame de nouvelles élections générales, « libres et crédibles », au Venezuela.

Pour l’heure, l’armée vénézuélienne serre les rangs derrière le président Maduro.

Le chaoséconomique et politique ne date pas d’hier au Venezuela. Dans une analyse de la situation publiée en novembre dernier, Temir Porras Ponceleón suggérait les moyens d’une issue pacifique à la crise actuelle.


Voir en ligne : https://www.legrandsoir.info/

   

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