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Venezuela pour aider à y voir clair

Le Baby Trump de Caracas et ses tuteurs

mardi 29 janvier 2019 par le billet de Canaille Le Rouge

Canaille le Rouge a sur bien des points des désaccords avec son camarade José fort en matière de politique intérieure. C’est la vie, on fait avec, ce qui n’empêche pas l’estime.

Ces points de friction sont bien moins fréquents en matière de politique internationale. Pour aider à la réflexion à propos de la situation au Venezuela voici le texte de sa chronique sur "Radio Art Mada" :

"La vague haineuse contre le Venezuela atteint des sommets. Macron et la plupart des médias s’alignent sur le sinistre Trump et les régimes fascisants latino-américains, à commencer par le Brésil, bavant de joie à l’idée de prendre une revanche sur les années de progrès social et de détachement de l’emprise impérialiste yankee. Malheureusement, cette déferlante impacte plus largement, y compris à gauche, au moment où l’heure n’est pas à jouer les délicats.

Quelques vérités méritent d’être rappelées

Maduro président illégal ? Il y a des faits incontournables. Maduro a été élu à la présidence de la République par 30,45 des inscrits, Trump par 27%, le Chilien Pinera et l’Argentin Macri par 26%, le Paraguayen, le Hondurien et quelques autres ayant sauvagement et frauduleusement rempli les urnes sans provoquer des protestations, notamment de l’Union européenne dont on attend toujours le rapport de sa mission sur le dernier scrutin au Honduras.

Quant à Macron, copain comme cochon avec la droite vénézuélienne la plus réac, la plus fascisante il déclare Maduro « illégitime », lui qui a recueilli moins de 20% des suffrages au premier tour de la présidentielle. Et le paltoquet de l’Élysée d’exiger sous huit jours l’annonce de nouvelles élections dans un pays qui a connu plus d’une dizaine de scrutins ces dernières années.

Macron vient de passer deux jours en Égypte. Il n’a pas déclaré « illégitime » le maréchal-dictateur Sissi ; il n’a pas demandé des élections sous huit jours ; il n’a pas exigé la libération des milliers de prisonniers politiques ; il n’a pas annoncé l’arrêt des ventes d’armes françaises qui assassinent les opposants égyptiens et massacrent le peuple yéménite.

J’entends d’ici les gardiens du temple ou plutôt les éternels ventres mous, s’indigner sur l’air « oui, mais face à Macron il y avait une opposition, ce qui n’est pas le cas de Maduro ».

Pourquoi une partie de l’opposition vénézuélienne (car il y avait une dizaine de candidats face à Maduro) n’a-t-elle pas participé au dernier scrutin présidentiel ?

Plusieurs semaines avant l’élection, des négociations ont eu lieu à Saint Domingue réunissant des représentants de Maduro et de l’opposition sous la médiation de l’ancien président du gouvernement espagnol, José Luis Zapatero. L’accord avait été trouvé lorsque sur un simple coup de fil d’un proche de Trump les pourparlers ont été rompus laissant Zapatero pantois.

L’opposition, ou plutôt un secteur de l’opposition, n’a pas été interdite d’élection par Maduro mais par Trump.

J’entends aussi « oui, mais la misère est grande, deux millions de Vénézuéliens ont fui leur pays. » C’est vrai.

La spéculation sur la monnaie et le taux de change, la rétention de marchandises, le sabotage de biens publics, la guerre économique interne et les sanctions extérieures entraînent des retombées considérables. Bien sûr, du côté de Maduro et de son équipe des erreurs, des incompétences et des corruptions ont été commises. Mais combien il est facile de dispenser des leçons confortablement installé dans son canapé en ingurgitant la propagande du prétendu « nouveau monde » avant de la vomir sans vergogne.

La guerre économique et les sanctions ont généré des manques dans tous les domaines. Il est compréhensible que des femmes et des hommes croient en une vie meilleure ailleurs, cet ailleurs où souvent ils sont surexploités, maltraités et humiliés. Faut-il rappeler que le Venezuela a accueilli par le passé plusieurs millions d’émigrants économiques colombiens qui ont bénéficié des programmes sociaux vénézuéliens, sans aucune discrimination ?

La tentative de coup d’État mérite qu’on s’arrête un instant sur la chronologie des événements. Mercredi dernier, quelques heures avant la manifestation de l’opposition (au même moment se déroulait une manifestation de soutien à Maduro totalement passée sous silence) le vice-président nord-américain Mike Pence faisait diffuser une déclaration appelant les habitants de Caracas à rejoindre le défilé. Que dirait-on si un responsable étranger tenait des propos similaires avant la manifestation des gilets jaunes à Paris ?

Peu après, Trump twittait qu’il était prêt à reconnaître en qualité de président Juan Gaino, un inconnu transformé en nouvelle créature yankee, une spécialité nord-américaine de mise sur orbite de chiens-dictateurs : avant-hier, Somoza, Batista, Pinochet, Videla, aujourd’hui, Bolsonero, Pineda, Macri et quelques autres remplissent le même cahier des charges.

Immédiatement après le discours du candidat fantoche, le déséquilibré de la Maison Blanche annonçait la reconnaissance du « nouveau président ». Puis en rafale, les présidents réacs latino, l’Union européenne et Macron s’alignaient sur le maître. Du cousu main rappelant Nixon et Kissinger, le Chili de Pinochet et l’Argentine de Videla. Même technique pour un même résultat. Sauf que cette fois, la résistance a permis de contrer le putsch.

Dans une barricade, il y a deux côtés. Il faut choisir. Ou accompagner l’impérialisme nord-américain et ses relais politico-médiatiques sous l’hypocrite « oui, mais », ou affirmer haut et fort et contre vents et marées notre solidarité avec ceux qui au Venezuela et dans d’autres pays de la région luttent contre les forces fascistes pour la liberté et la souveraineté.

Je suis allé plusieurs fois en Argentine et au Chili du temps des dictatures Videla et Pinochet. J’ai un lien particulier avec le Chili pour diverses raisons notamment celle-ci : mes camarades rencontrés clandestinement un soir à Santiago ont tous été sauvagement assassinés peu de temps après.

Ça laisse des traces. Voilà pourquoi, ce soir, j’ai choisi de vous faire écouter « Venceremos » par Inti Illimani."

Et donc, puisque José vous le propose, Canaille le Rouge vous le met à disposition :

   

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