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Depuis le 7 Décembre 2018, la Centrale Thermique de Gardanne est fermée et ne produit plus.

jeudi 10 octobre 2019 par Rouge-Midi

Suite à l’annonce de fin « irréversible » des centrales à charbon du Président de la République, Emmanuel MACRON, les salarié-e-s de cette dernière se sont concerté-e-s et ont décidé de ne pas laisser faire, ni de se laisser faire.

Qu’est-ce que la Centrale Thermique de Gardanne ?

Il s’agit d’une Centrale qui se compose de deux unités : l’une à la biomasse, et l’autre au charbon.
Il y en a seulement 4 comme celle-là dans le pays.
La Centrale de Gardanne permet de répondre aux besoins de la population en énergie, entre autres lorsqu’il y a un pic de consommation sur le réseau EDF. Par exemple, vers 19h00 en hiver lorsque tout le monde rentre chez soi, allume le chauffage, fait la cuisine et lance une machine pour laver son linge.
Vous l’aurez compris, cette Centrale répond à des besoins essentiels des habitants en sachant que la production supplémentaire des 650 Mégawatts a souvent permis d’éviter le black-out sur le réseau d’EDF. Cette année, nous avons bénéficié d’un hiver très doux, ce qui explique le faible impact de l’arrêt de production de la Centrale.

Que se passe-t-il à la Centrale de Gardanne ?

Les salarié-e-s de la Centrale de Gardanne sont en grève reconductible depuis le 7 Décembre 2018, dans le but de sauver leur outils et lieu de travail. Pourquoi ?
Parce que M. Macron a décidé de supprimer toutes les centrales à charbon de France d’ici 2022 pour des raisons qui ne sont pas claires pour tout le monde, et encore moins pour les travailleurs-ses de la Centrale.

Le président et son gouvernement estiment que la production de cette énergie pollue, et qu’il faut absolument l’arrêter par respect pour l’environnement.
Pourtant, les centrales charbon en France ne représentent que 1% des émissions de CO2 en France, et moins d’1% dans le monde… Sans compter qu’elles font partie des 10 centrales les moins polluantes d’Europe.

De plus, dans le même temps, le gouvernement met en place les « bus Macron » pour concurrencer les transports ferroviaires alors que ceux-ci produisent bien plus de CO² (de 2 à 10 fois plus !).

Alors, écologie ou démagogie ?

Enfin il faut considérer deux autres points : avec la fermeture de la centrale c’est l’indépendance énergétique qui est remise en question…sauf si on considère qu’il ne faut plus de production industrielle dans la région et vouloir transformer celle-ci en « bronze-cul ».
Conscients de tout cela, et n’ignorant pas le fait que la fermeture des centrales signifie la perte de leur emploi et l’ignorance totale des besoins en énergie de la population, les agents de la Centrale se battent pour un moratoire sur le charbon.

Qu’est-ce que le moratoire sur le charbon ?

Cela signifie simplement qu’il faut suspendre la décision du gouvernement de fermer les centrales à charbon et ainsi supprimer la date butoir de 2022. Le but étant de laisser du temps pour faire des recherches sur une alternative au charbon, afin de non pas le supprimer du jour au lendemain, mais de trouver un complément ou un substitut à mettre en place au fur et à mesure.

Comme le précise le secrétaire général du syndicat C.G.T. de la Centrale de Gardanne Nicolas CASONI, l’objectif n’est pas de « produire pour produire, ni de polluer pour polluer, on est les premiers à subir la pollution, nous qui travaillons sur site », mais plutôt d’avoir le temps de « mettre en place des projets industriels permettant une réelle transition énergétique ».
De cette façon, la production ne serait pas arrêtée, les besoins de la population comblés, l’indépendance énergétique assurée, l’écologie sauvée et les emplois conservés.

Mais alors, pourquoi vouloir fermer la Centrale de Gardanne ?

La réalité est que cela ne dérange pas vraiment notre président de polluer pour produire notre énergie. En fait, il veut bien polluer, mais pas en France, et moins cher.

Eh oui, selon M. Macron, les agents des Industries Électriques et Gazières (IEG) coûtent trop cher à l’État. Et ça, on le constate depuis maintenant des années avec la privatisation des organismes d’utilité publique tels qu’EDF.

Mais que signifie la privatisation des entreprises publiques ?

Pour répondre à cette question, il faut d’abord savoir ce qu’est un service public et à quoi il sert. Une entreprise publique est une entreprise qui appartient à la nation, c’est-à-dire, au peuple. Elle a pour but de répondre aux besoins de ce dernier et non de faire des profits.

La privatisation des entreprises publiques signifie que l’entreprise n’appartient plus au peuple, ni à l’état, mais aux quelques personnes qui l’ont achetée. Et ces personnes qui dépensent de l’argent pour acheter une entreprise publique, ont bien l’intention de récupérer et de faire fructifier cet argent. Pour ce faire, il faut que l’entreprise soit rentable pour faire du profit peu importe si cela répond ou non aux besoins de la population.

Il s’en suit alors, comme l’a prouvé l’expérience, d’augmentations considérables des prix, (c’est l’exemple des autoroutes ou des factures du gaz et de l’électricité depuis la libéralisation d’EDF-GDF), d’un service de moins bonne qualité et de licenciements massifs.

Ici, c’est 1 000 emplois qui sont concernés par la fermeture de la Centrale, avec 185 postes à statut IEG et 815 emplois induits.

On l’aura bien compris, il s’agit la casser le statut des IEG pour sous-payer des employé-e-s qui feront un travail de moins bonne qualité à moindre coût pour augmenter la marge de profit.

Notre point de vue à l’ANC

Nous soutenons évidemment de toutes nos forces la lutte entamée sur ce site.
Nous considérons, tout comme la fédération CGT de l’Énergie, que la transition écologique doit passer par des solutions intelligentes comme le traitement du CO 2 et l’utilisation de filtres efficaces qui résorberaient la pollution.

Nous sommes pour une vraie nationalisation de l’Énergie, ce que notre pays n’a jamais connu. C’est-à-dire que le gouvernement reprenne l’entreprise et en confie la gestion non pas à l’état patron mais à la population, usagers et salariés ensemble.

  • - Cela se traduirait forcément par du mieux-être pour tout le monde car on ne voit pas pourquoi la population choisirait de produire en se polluant elle-même.
  • - Cela se traduirait par la gestion utile des ressources afin de promouvoir la recherche dans l’utilisation des matières premières dans un cadre durable qui respecte l’environnement.

Concernant l’exploitation de la Biomasse, nous pensons que nous devons développer cette technologie avec un projet national car nous avons une immense ressource en bois en France où la forêt progresse (de 82 000 hectares par an !). Bien sûr pour cela il nous faut aussi retrouver un vrai service public de l’ONF qui pourrait, à ce titre créer des emplois dans une administration gérée avec vigilance par la Nation.

Nous nous opposons à la casse industrielle dans notre département et ici particulièrement. Pour nous il est évident que la volonté de notre gouvernement est de rayer définitivement de la carte toute la culture ouvrière de Gardanne, qui après la fermeture de la mine de charbon se verrait gravement sinistrée économiquement.

La casse du statut du personnel de la Centrale qui bénéficie des droits et des garanties collectives des IEG tout comme un agent EDF procède de cette logique.

Que va-t-il se passer ensuite ?

Ce n’est pas la première fois que les salarié-e-s de la Centrale sont confrontés à une telle situation.
En 2014, un plan de licenciements avait été déclenché en France dans les IEG, y compris celle de Gardanne. La mobilisation des salarié-e-s a permis la conservation de tous les emplois sans exception.

Les travailleurs-ses de la Centrale, forts de cette victoire et de leur expérience, sont déterminé-e-s à continuer la lutte pour assurer l’avenir du site et de leur emploi tout en favorisant une solution énergétique plus sûre et pérenne pour les habitants.

Pour en savoir plus, n’hésitez pas à suivre l’actualité sur la page Facebook « La Centrale de Gardanne en grève reconductible depuis le 7 décembre 2018 ».

   

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