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Les massacres de musulmans en Inde : Le nouveau vecteur sioniste de Modi ?

mardi 3 mars 2020 par United World International

Le président américain Donald Trump et sa famille ont rencontré le premier ministre indien Narendra Modi en Inde, ils ont fait du tourisme et pris des photos avec pour toile de fond le Taj Mahal et le terrain de cricket du Gujarat. Pendant ce temps, des affrontements sanglants entre musulmans et hindous ont eu lieu dans tout le pays. Alors que les dirigeants parlaient d’un engagement commun pour lutter contre l’islamisme radical, des combats acharnés entre camps religieux opposés ont eu lieu dans les rues de la capitale indienne.

Les détails des affrontements

Au moins 23 personnes sont mortes lors de manifestations contre la nouvelle loi sur la citoyenneté dans la capitale indienne, New Delhi, et environ 190 ont été blessées. La flambée de violence à New Delhi a commencé par un affrontement entre hindous et musulmans. Les musulmans ont protesté contre une nouvelle loi qui, selon eux, est discriminatoire à leur égard pour des raisons religieuses.

L’une des revendications de la communauté musulmane est que la police n’a pas mis fin à ces actes de violence, et les a peut-être même encouragés. Selon les médias, les agents des forces de l’ordre sont restés là à regarder pendant que des voitures étaient brûlées et criblées de pierres. L’apothéose de l’affrontement a été la prise d’assaut d’une mosquée dont le haut-parleur a été retiré et un drapeau à l’effigie de la divinité hindoue Hanuman accroché.

Une vidéo de l’attaque de la mosquée est rapidement devenue virale

Il y a environ 200 millions de musulmans vivant en Inde, ce qui rend le sujet des tensions religieuses pressant et douloureux. Modi lui-même a de fortes convictions nationalistes, et sa réforme religieuse elle-même n’a donc pas été une grande surprise... Néanmoins, la vague massive de ressentiment qu’elle a provoquée était inattendue.

Les protestations contre la loi sur la citoyenneté, qui prévoit une naturalisation simplifiée pour les seuls immigrants non musulmans des pays voisins, se poursuivent depuis des semaines.

Allusion aux événements de 2002

Au cours de leur réunion, les dirigeants ont discuté de la nouvelle loi qui a suscité les protestations. M. Trump s’est montré très favorable à Modi et n’a pas condamné la loi, notant dans un commentaire aux journalistes qu’il préférait laisser la décision à l’Inde. Il a exprimé l’espoir que les pouvoirs en place prendront la bonne décision. Trump n’a pas oublié de rappeler que les États-Unis et l’Inde mènent une lutte commune contre le "terrorisme islamique radical".

Les deux dirigeants sont d’ailleurs arrivés tous deux au pouvoir sur des plates-formes anti-musulmanes : Modi sur le nationalisme hindou, et Trump en raison de son fort engagement envers Israël. À un moment donné, Modi s’était d’ailleurs même vu interdire l’entrée aux États-Unis après n’avoir pas empêché les émeutes en 2002 qui ont entraîné la mort de centaines de musulmans. De nombreux journalistes ont comparé ce qui s’est passé dans les rues indiennes lors de la visite de Trump à ce qui s’est passé en 2002.

Sous Modi, la politique étrangère de l’Inde est devenue fortement pro-américaine avec une teinte sioniste. Par exemple, Sandeep Chakravorty, le consul général de l’Inde aux États-Unis, a plaidé en faveur de colonies de type israélien pour les hindous du Cachemire. Dans une longue vidéo mise en ligne, il compare la situation des hindous du Cachemire à celle d’Israël, en disant que si le peuple israélien peut le faire, il est possible de faire de même au Cachemire.
Sa vidéo a suscité une réaction extrêmement négative de la part du public.

Le romancier et journaliste cachemirien Mirza Waheed a déclaré à Al Jazeera que ce genre de comparaison "ne peut avoir d’autre signification que l’approbation d’un projet de colonisation". Même le Premier ministre pakistanais Imran Khan a partagé l’article du Middle East Eye sur Twitter, arguant que l’opinion de Chakravorty reflète "l’état d’esprit fasciste du gouvernement indien". Ce qui est dû en grande partie à l’islamophobie du parti Bharatiya Janata (BJP) ainsi qu’à la position pro-israélienne des idéologues de la « Hindutva ».

Le BJP a été fondé en 1980 comme un projet politique qui visait explicitement l’"Hindutva" (le pouvoir hindou). Vinayak Damodar Savarkar, un autre idéologue qui a contribué à façonner l’Hindutva, a écrit : "Si nous, les Hindous, devenons plus forts en Inde, les musulmans du type Ligue devront jouer le rôle des Juifs allemands à la place". Un autre exemple historique est celui de Madhav Sadashiv Golwalkar (1906-73) qui a écrit ce qui suit à la fin des années 1930 : "Les Juifs avaient conservé leur race, leur religion, leur culture et leur langue, et tout ce qu’ils voulaient, c’était leur territoire naturel pour compléter leur nationalité."

Les gestes de Trump envers Israël sont devenus une ligne cohérente ces dernières années, comme le montrent la reconnaissance de Jérusalem comme capitale israélienne, les déclarations sur le plateau du Golan, la proposition du "deal du siècle" pour la Palestine et les affrontements constants avec le nouveau "visage de l’Islam" au Sénat américain et avec des personnalités comme Ilhan Omar.
L’apothéose de l’attitude méprisante de Trump envers l’Islam a été l’ordre de tuer le général iranien de l’IRGC Qassem Soleimani. C’est en grande partie pour cette raison que Trump est si populaire auprès des nationalistes indiens, qui ont même construit des statues en son honneur.

Il est dans l’intérêt des États-Unis, en tant que mondialistes, non seulement d’affaiblir le Pakistan et d’aggraver les contradictions de ses voisins, mais aussi d’affaiblir l’Inde elle-même de l’intérieur. Alimenter les conflits anti-musulmans éloignera l’Inde du monde musulman et l’affaiblira en tant que pôle potentiellement puissant dans un monde multipolaire. Une Inde forte et souveraine est désavantageuse pour les États-Unis.

Provoquer des conflits hindous-musulmans est en fin de compte bénéfique pour les États-Unis et pour Israël. L’Inde elle-même ne fait que perdre de sa crédibilité sur la scène internationale, puisqu’elle est de plus en plus considérée comme une "marionnette sioniste".

Des organisations telles que les Amis d’Outre-mer du Parti Bharatiya Janata (BJP), la section américaine du Rashtriya Swayamsevak Sangh (RSS), le Vishwa Hindu Parishad of America (VHP World Hindu Council) et la Friends of India Society International (FISI), sont tous de puissants lobbies dans la politique américaine, ce qui est un autre facteur probable dans la prise de décision des États-Unis.

Pour que l’Inde obtienne sa souveraineté et joue un rôle dans la lutte pour un monde multipolaire, elle doit se battre aux côtés des musulmans plutôt que contre eux.

United World International - Traduction Bruno Drewsky pour l’ANC


Voir en ligne : https://uwidata.com/8313-muslim-mas...

   

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