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Faut-il pleurer ? faut-il en rire ?

vendredi 13 mars 2020 par Canaille le rouge

En tout cas, il ne fait ni envie ni pitié en 20 (2020) c’est reparti comme en 14 (1914) : face à l’ennemi qui (comme d’habitude) arrive par la gare de l’Est pour Thoutenmacronaparte, c’est "réchauffons la marmite de l’union sacrée."
Déjà se frotter les yeux et voir s’il ne faut pas se décalaminer les oreilles. Donc, reprendre le résumé et les bandes annonces des épisodes précédents. Le casting est le même, comme les décors. Le scénario et les dialogues (en fait monologue) ont-ils changé ? En politique, le piège à la candeur et à la naïveté est une donnée de ses feuilletonistes, un des ressorts de leur capacité à slalomer. Aller y voir avec circonspection est pour le moins indispensable.

Pour Thoutenmacronaparte, c’est "réchauffons la marmite de l’union sacrée pour y faire cuire le lapin rose que je sors de mon chapeau"

D’entrée ne pas chercher à contourner l’obstacle, ne pas nier l’évidence, la pandémie annoncée par l’OMS est là.

Oui la situation est très sérieuse et exige des mesures dans l’urgence mais aussi dans le long terme. Le pli à prendre pour le long terme est conditionné dans les mesures d’urgence et exigent rigueur et vigilance militante.

Celles annoncées sont-elles les bonnes ? Canaille le Rouge ne prétend pas avoir pertinence à tout mesurer (heureusement d’ailleurs). Tout au plus peut-il comprendre, voire approuver certaines décisions, s’interroger sur d’autres, pointer celles qui à l’évidence sont improductives, les dangereuses et celles qui manquent.

Hier soir, solennel, derrière une posture à mi chemin entre De Gaulle et Mitterrand, des phrases à décoder pour ne pas se faire piéger, et la réanimation - qui elle ne manque pas de lits- de cette vieille lune de l’Union Sacrée.

D’entrée approuver le report au 15 mai (2 mois) de la date de la fin de trêve hivernale, c’est toujours cela de gagné.

Comme chaque année les militants de la solidarité et du logement social voyaient arriver cette date du 15 mars avec une angoisse renouvelée, aggravée cette année par les conséquences en matière sanitaire et sociale par la crise du COVID19.

Gageons que la FNAIM et ses satellites, les opérateurs de l’immobilier vont tout faire pour tenter de contourner la mesure.

Il faudra revenir sur les mesures liées à la fermeture des établissements scolaires. Outre les interrogations pour les familles les équipes pédagogiques, elle révèle en creux à l’opinion publique la carence prévisible, vu les coups qu’elle a subis, d’une médecine scolaire qui ne peut plus être un des piliers d’une campagne de prévention et d’assistance médicale et sociale dont elle fut un temps un vecteur majeur.

Il en est de même des réseaux des dispensaires et PMI liquidés au profit d’une médecine de ville elle même sous le coup des choix malthusiens du conseil de l’ordre des médecins et son approbation puis défense du numérus clausus qui a asséché le réseau de couverture médicale du pays.

La crise sanitaire va nous le faire payer très cher et se sont les catégories populaires les plus vulnérables qui sont en première ligne des victimes.

Si le discours du petit marquis du Touquet Paris plage s’est un tantinet dépoudré et gauchi devant l’urgence (le poids du mouvement social à coup sûr n’y est pas pour rien), son appel à l’union sacrée, celle-ci bâtie autour du Capital et ses outils à préserver, conduit à une déclinaison des mesures liées à la continuité de l’activité économique sans annonces concrètes des moyens techniques d’organisation et dispositifs retenus. Les initiatives sont le plus souvent laissées à la pratique du doigt mouillé pour mesurer le sens et la force du vent.

Il est vrai que cette partie du travail devrait relever des prérogatives du ministère de l’Intérieur, aucune allusion ou mission de celui-ci dans le discours Élyséen.

Pourtant chacun aura noté que la santé, le travail, l’éducation, les transports l’économie ont été évoqués, même si la culture n’a qu’à peine été effleurée. Il est vrai que les prédispositions naturelles du VIDOC-22 à se charger de cette partie du combat contre le COVID19 ne le mettent pas en position de pertinence et d’efficacité. On ne traque pas le virus avec des LdB ou en lui faisant dégringoler les escaliers en le tirant par les cheveux, on ne fait pas reculer une pandémie avec des grenades de désencerclement et comme manifestement les cultes ne sont pas des outils efficaces pour bloquer la progression de l’onde virale, là, les dispositifs concoctés dans la période place Beauvau ne sont manifestement pas opérationnels, voire même peuvent être des obstacles.

Les réactions de la presse comme les flux circulant sur les réseaux sociaux parlent de ces phrases fortes, de langage de gauche, qui conduisent à se pincer pour vérifier si on ne rêve pas.

Parce que quand même, la dénonciation du "tout marché" du "tout concurrence" dans la bouche de celui qui a persisté à casser l’hôpital et supprimer les emplois de santé, la fermeture de plus de 17 000 lits d’hôpitaux qui manifestement font défaut, l’ode aux travailleurs des services publics dont ceux des transport piétinés durant plus de 50 jours par l’Élysée et ses succursales, oui cette dénonciation c’est un peu comme si aujourd’hui le MEDEF dénonçait les entraves au droit syndical.

La reconnaissance que des espaces décisifs de la vie sociales liés au service public dont la santé et l’école mais aussi bien d’autres ne relèvent pas de l’espace marchand, dans la bouche du fondé de pouvoir de l’ultralibéralisme, c’est comme si les Balkany offraient le moulin de Giverny comme village de vacances au Secours Populaire ou Rachida Dati mettre des HLM avenue de Breteuil .

Donc il va non seulement falloir trier pour garder ce qui est bon et jeter le dangereux ou négatif, mais il va falloir ensuite poser la question des moyens.

Ils existent sans avoir besoins d’un impôt COVID19 : il y a ceux que Le Maire a dit (avant le discours présidentiel) mettre à disposition de la spéculation boursière pour limiter le krach.

Plutôt que de rassurer la rente et la capitalisation en les gavant comme y incite la secrétaire d’état à la spéculation, ils doivent y être affecté en totalité.

Les milliards de CICE doivent aller à l’hôpital public et à la recherche.

Il ne s’agit pas d’une crise financière (et les recettes antérieures pour traiter celle-ci ont déjà montré leur inefficacité ) mais d’une crise sanitaire où l’économie doit être mobilisée pour la société et non la société pour l’économie comme c’est la norme dans le capitalisme.

Les sommes dues par les entreprises (impôts et cotisation sociales) sont directement liées au travail des salariés qui vont tous être mobilisés en fonctions des évolutions sanitaires. Si des aménagements restent à trouver pour celles dont les trésoreries sont vulnérables il ne peut être question de dispense de versement de celles qui sont la part socialisée du salaires et là pour l’instant le flou dans un brouillard dense est bien entretenu.

Enfin, mais là c’est plus dans les mesures de confort et de satisfaction psychologique, si cela pouvait conduire au remplacement pour cause d’incompétence et incitation à la haine sociale de quelques potiches médefiennes, de gourdes médiatiques ou de gargouilles policières qui hantent les ministères et s’incrustent dans le tour de table élyséen du mercredi, leur départ ne serait pas une catastrophe pour le pays et pourrait tenter de donner du crédit aux propos tenus ce 12 mars au soir dans le fenestron.

Mais sur ce dernier point Canaille le rouge s’il pourrait en sourire ne s’illusionne pas sur leur portée. C’est la société qu’il faut changer et tous les caciques de l’ancien monde à débarquer.

nota : curieux quand même en terme de capacité réactive de ne pas voir mobilisée, pas même évoquée la médecine militaire laquelle en cas de crise est pourtant là pour répondre à des situations de cette intensité là.


Voir en ligne : http://amers-cap.com/2020/03/faut-i...

   

Messages

  • 1. Faut-il pleurer ? faut-il en rire ?
    13 mars 2020, 10:58 - par RICHARD PALAO


    D Accord avec le NOTA mais curieux également que ces médecins militaires ne ce soient proposés eux mêmes pour apporter leur aide à leurs collègues civils ...vous avez dit planqués ? ....

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