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Macron, toujours perçu comme le "président des riches", pourquoi aucune réaction populaire d’envergure ?

Les raisons du retard de la mobilisation populaire

jeudi 7 décembre 2017 par Jean Levy

Par Jean Levy - ANC

88% des Français considèrent que le chef de l’État, qui vient de faire supprimer un pan entier de l’ISF, mène une politique favorable aux grandes fortunes.

83% des personnes sondées jugent la politique d’Emmanuel Macron favorable aux chefs d’entreprises, et

78% pensent son action favorable aux salariés à hauts revenus.

Le dernier sondage d’opinion confirme donc que le Président de la République est bien perçu par les Français pour ce qu’il est : le fondé de pouvoir de la caste des privilégiés. Le bilan de l’action revendiquée par Emmanuel Macron depuis que celui-ci est à l’Élysée justifie ce jugement. Mais, dans ces conditions, pourquoi les couches populaires les plus victimes de cette politique, ne participent-elles pas massivement aux initiatives syndicales de protestation , celles de la CGT en particulier, qui devraient normalement trouver un écho puissant dans la population victime désignée des ordonnances liquidant le droit du travail ?

Le manque de concordance entre l’opinion négative des Français vis-à-vis d’Emmanuel Macron et leur passivité actuelle pose question.

L’idée d’un "état de grâce" qui succède à toute élection présidentielle n’est pas confirmée par les sondages successifs, tous négatifs visant le Président. Le divorce entre celui-ci et les Français est-il né après les élections comme le suggèrent les commentateurs politiques, ceux-ci voulant perpétuer leur jugement d’un "Macron, sacré Président" par une large majorité enthousiaste de Français, en mai dernier. On se souvient de l’écho donné à la cérémonie de ce fameux sacre à la Pyramide du Carrousel...

En fait - et les chiffres sont-là pour le confirmer : si Emmanuel Macron a bénéficié des suffrages des 2/3 des exprimés du second tour avec un tiers des électeurs qui s’abstenait ou votait "blanc", fait inusité pour une élection présidentielle.

Et près de onze millions de Français ont mis le bulletin Marine Le Pen dans l’urne, votant donc contre Emmanuel Macron. Et que dire des "votes Macron" pour éviter la candidate du Front National, émanant de citoyens pourtant hostiles tant à l’homme qu’à son programme...Et ils ont été des millions à tomber dans le panneau qui leur était tendu !

Il faut donc commencer par déchirer le voile d’un Macron porté au pouvoir par un peuple en liesse à l’issue d’un vote démocratique. Certes, il a été finalement élu. Mais comment, après quels artifices, un "associé-gérant de la banque Rothschild", inconnu du grand public quelques mois avant le scrutin, a-t-il pu rafler la mise ?

Et comment, le coup de "l’homme providentiel" a-t-il parfaitement réussi !

C’est dire l’état de confusion mentale de notre peuple se jetant à l’eau pour éviter l’ondée, succombant aux charmes discrets de la haute bourgeoisie, aidée par le concours imbécile de mauvais bergers qui expliquaient au bon peuple qu’il fallait voter Macron pour barrer la route au "fascisme".

Comment dans ces conditions mobiliser aujourd’hui contre ce même Macron les masses populaires trompées jusqu’à plus soif ?

Il faut donc commencer par le commencement.

Qui, quelles forces économiques ont propulsé la candidature d’Emmanuel Macron, un ministre de François Hollande, à la Présidence de la République ? En fait, Macron n’était pas un ministre comme les autres. Il avait été, à l’aube du quinquennat, nommé "secrétaire-général adjoint de l’Élysée", un poste stratégique attribué à un jeune banquier de trente-quatre ans, issu d’une banque privée, symbole du capital financier international, par un président qui se déclarait "ennemi de la finance"...On murmure que c’est Jacques Attali, intermédiaire patenté du Capital, qui aurait été l’instigateur de cette nomination. Mais déjà celle-ci avait un sens, confirmé par en 2014 par projection à Bercy comme ministre de l’Économie.

Qui peut nier que cette trajectoire était déjà la rampe de lancement de Macron à l’Élysée ?

Un scénario qui met à mal la candidature sauvage d’un homme seul qui se propulse solitairement dans la course au pouvoir suprême...

La suite a confirmé le scénario concocté par le capital financier.

Comment, du jour au lendemain, un mouvement nouveau, animé par un inconnu du grand public, peut rassembler une foule qui applaudit à l’oreillette et lance sur le marché " En Marche" ?

Coïncidence, la campagne publicitaire massive qui, du jour au lendemain, fait de Macron la UNE de TOUTES les news. Celles-ci tapissent subitement tous les kiosques de la capitale et de la France profonde les photos du jeune banquier avec en arrière fond le Palais de l’Élysée. Quand on sait que tous ces hebdos appartiennent tous à des milliardaires, qui ne verrait-là quelque cause à effet ?

L’opération publicitaire étant faite, restait à convaincre les électeurs. D’autres ambitions s’offrent alors à leurs suffrages. Venus de droite, ils peuvent contrarier la stratégie élyséenne des tenants d’Emmanuel Macron. Ceux-ci veulent garantir en tout état de cause la victoire de leur poulain. Leur équation est simple : il faut que le deuxième tour oppose victorieusement Macron à un candidat sans aucune chance de l’emporter.

Marine Le Pen fera l’affaire.

Il suffit à la fois de propulser la candidate du Front National tout en la diabolisant. Chacun se souvient l’ampleur de la campagne médiatique se consacrant à cette double mission. "Marine, Marine, Marine, voilà le danger, le fascisme à visage féminin qui peut gagner, et transformer la France en un vaste camp de concentration", tels sont les thèmes rabâchés à longueur d’antenne et de petit écran, qui font la Une des journaux, qui servent de trame à la campagne. On distingue presque la petite moustache et la mèche sur la bobine de Marine et la candidate entourée de SS...

Voilà pour la peur ! Faut-il encore que nul autre candidat ne perturbe le scénario...Or, Les Républicains lancent Fillon sur le marché ! Et ses chances sont grandes à l’issue de la primaire de la droite. L’oligarchie, qui soutient Macron, réagit. A partir d’une information donnée par "Le Canard" quant à un emploi fictif à la charge du candidat LR, une campagne de "moralité" est menée à l’encontre de Fillon et force celui-ci à renoncer à sa candidature.

La route de Macron est déblayée.

D’autant plus, que la "gauche", jouant les idiots utiles, appuie sur le champignon de la "menace fasciste" : du PCF à la CGT, sans parler des autres formations et syndicats, le mot d’ordre est donné : "Faire barrage à Marine Le Pen", en clair, au deuxième tour, voter pour Macron.

Et c’est ainsi, que des millions de braves gens suivent la consigne, et permettront par leur vote de porter celui-ci à l’Elysée. Et d’être ainsi dépouillés de leurs droits sociaux dans les mois suivants...

Il faut le reconnaître : le scénario élaboré par le CAC 40 a pleinement réussi.

Mais qui peut prétendre que, dans ces conditions, l’élection d’Emmanuel Macron à la Présidence est le fruit d’un débat démocratique, d’une compétition à la loyale ?

C’est une opération menée d’une main de maître pour doter la France d’un régime qui se départit de ses oripeaux parlementaires pour en faire un Etat autoritaire avec en toile de fond l’Europe intégrée dans un ensemble fédéral. Ce projet ne pouvait être envisagé que dans le cadre d’une entente PS-Les Républicains, encore seule majorité parlementaire qui puisse tenter de l’imposer. Mais en France, les traditions démocratiques ancrées dans notre peuple s’opposaient à cette entente publique entre ces deux formations. Il fallait trouver le moyen de l’imposer d’une manière oblique.

C’est ce que l’accession de Macron a permis : nous avons un gouvernement dont les ministres essentiels, ceux qui comptent, l’Économie, les Finances, l’intérieur, les Affaires étrangères et bien d’autres comme la charge de Premier ministre ou chef de la majorité parlementaire sont tous occupés par des responsables ex-PS ou ex-Républicains hier encore ministres ou députés collaborateurs de François Hollande ou de Nicolas Sarkozy.

Ainsi, avec Emmanuel Macron, a pu se constituer la "Grosse Koalition", comme on dit en Allemagne de l’entente gouvernementale entre le Chrétiens- Démocrates et les Sociaux Démocrates...

Joli tour de passe-passe tout de même !

Comment dans ces conditions - comment notre peuple a été floué - peut-on s’étonner de la faible mobilisation populaire contre la politique de contre-révolution sociale menée par Macron...
Mais cela n’a qu’un temps : les yeux s’ouvrent et le combat populaire contre Macron prendra - et plus vite qu’on ne le pense - une dimension nouvelle.

Faut-il pour cela que notre peuple soit informé de ce que représente le pouvoir Macron.


Voir en ligne : http://canempechepasnicolas.over-bl...

   

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