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Passage à niveau : l’infrastructure homicide par excellence.

samedi 16 décembre 2017

Par Canaille le Rouge.

Une phrase au JT de 13h00 a fait rugir de colère Canaille le Rouge :

"supprimer le passage à niveau (PN en langage cheminot) "coûterait" 6 millions d’euro".

Colère devant cette logique comptable alors que des gosses sont tués, que des familles sont définitivement traumatisées amputée d’un des leurs ou devant accompagner toute sa vie une victime physiquement ou (et) moralement mutilée.

Rage devant cette inhumanité financière alors qu’un collègue de Canaille le Rouge toutes les nuits ou presque de ce qui lui reste à vivre va trainer, comme une tunique d’émeri qui lui frottera la peau cet instant où cramponné sur son freinage d’urgence et son sifflet il mesure lucidement que le pire se jette à sa figure.

Pas question à ce stade de porter appréciation sur l’accident lui même. D’abord exprimer solidarité et sympathie aux familles endeuillées, aux blessés aux cheminots des P.O.. Mais aussi devant cette approche de maquignon du JT, juste donner un éclairage à partir de son expérience professionnelle. A chaque fois qu’il y a mort sur un PN, les pouvoirs publics et la SNCF se renvoient la balle pour savoir qui doit payer la suppression du contexte homicide et sont d’emblée d’accord pour rechercher "l’erreur humaine" qui les disculperait.

Canaille le Rouge dans ses activités militantes a assisté un jour au débat complètement surréaliste de savoir si le tracé d’une voie empruntant un ancien chemin de hallage devait faire supporter à la SNCF le coût de suppression d’un PN lié à la modernisation d’une ancienne voie royale à diligences croisant le canal, le canal ayant été comblé. L’état (le préfet) disant que la SNCF devait assumer la servitude puisque bénéficiaire de l’implantation. Le procès était dû à la mort d’une famille fauchée sur un franchissement du PN non gardé et alors sans barrières à cet endroit.

6 millions d’Euro. le chiffre jeté sur la table pour faire peur.

Et alors ! Admettons le chiffre. La vie d’un gosse serait à mesurer à cette aune ?

Alors allons-y donnons dans cette indécence qu’ils savent si bien planter pour faire paravent à leurs saloperies.

Combien de ce CICE versé chaque année permettrait de financer combien de suppressions de PN.

Posons aussi la question qui n’est jamais posée : pourquoi une carte scolaire qui produit du transport routier à mesure des réorganisations du maillage des établissements pour permettre de concentrer les coûts d’administration, le nombre d’élèves à maximiser par classe, limiter le nombre des enseignants et des personnels pédagogiques d’encadrement, baisser la charge d’entretient des établissements et équipements scolaires, sportifs, culturels pour permettre de dégager des milliards pour renflouer les banques et abonder le capital au nom de la baisse du coût du travail ?

Les larmes de ministres sont des larmes de crocodiles !

Ce même jour, à l’autre bout du pays, le conseil régional de Bretagne décide de fermer le lycée professionnel Jean Moulin à Plouhinec (lequel assure des formations en prise avec l’économie locale) , de faire transhumer les jeunes entre Carhaix et Concarneau. Combien de km sur les routes ? Combien de PN à franchir ? Combien de cars qui vont suite à cette décision faire la trésorerie des boites de transport et financer la modernisation de la flotte des autocaristes venant concurrencer la SNCF cela sur fonds publics et détérioration des conditions de vie et d’études des jeunes ?

Était-ce la cas pour Millas ? A ce moment de l’enquête La Canaille ne le sait pas.

Mais ce qu’il sait c’est que la logique du maintient d’un croisement de 400 tonnes d’acier lancées à 80km/h avec 1 à 20 tonnes sur pneu juste régulé par deux barrières en plastique assistées de feux rouges peuvent satisfaire le législateur, pas l’exigence de sécurité, pas le souci de formation et d’épanouissement de ces jeunes assassinés par la logique d’un système qui rien que pour cela est à renverser.


Voir en ligne : http://amers-cap.com/2017/12/passag...

   

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