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Les grandes manœuvres de l’après coronavirus ont commencé

vendredi 17 avril 2020 par ingirumimus

S’il y a une chose qui commence à vraiment saouler les Français, c’est cette querelle contre Raoult, via l’usage de la chloroquine. Je ne suis pas médecin, ni même scientifique de formation, mais je vois bien que dans le monde entier beaucoup prennent au sérieux le protocole Raoult, à condition bien sûr qu’il soit mis en œuvre dans des conditions relativement strictes : on ne doit pas en donner aux personnes en état grave – ce que préconise pourtant Véran-le-véreux – on doit l’associer avec des antibiotiques, et bien entendu on doit faire attention au passé médical du malade, s’il avait déjà des problèmes cardiaques ou pulmonaires. Mais on préfère en France attendre un hypothétique vaccin qui arriverait peut-être en septembre ou en octobre. « On », c’est-à-dire la bureaucratie médicinale.

Le clan anti-Raoult est sur le pied de guerre.
Le monde, jamais en retard d’une imbécilité, publie un article de l’ignoble Stéphane Foucart, article destiné à stigmatiser ceux qui oseraient croire et utiliser ce protocole. L’imbécile enrage de voir que les Français soutiennent Raoult à 60%. Or ce Stéphane Foucart, c’est un peu comme le docteur Ichou, un nul dans son domaine qui critique quelqu’un qui est plus connu que lui pour ses travaux scientifiques.
Certes je comprends bien que le protocole de Raoult puisse poser des problèmes, mais est-ce que nous avons mieux à notre disposition ?
Foucart moque les ignorants qui approuveraient la position du professeur Raoult, du haut de son savoir [1]. Mais il oublie beaucoup de choses, d’abord les résultats obtenus à New York par le professeur Stephen Smith. Ensuite que les Israéliens viennent de se faire livrer 2,4 millions de doses de chloroquine [2]. Or Israël est un pays connu pour l’excellence de son système sanitaire et le sérieux de ces médecins.

D’ailleurs que ce soit pour l’efficacité des traitements utilisés ou pour le faible nombre de morts et de malades dus au coronavirus, Israël se trouve dans le peloton de tête, la France n’est dans le peloton de tête que pour le risque que le gouvernement fait courir à ses administrés et donc dans le haut du tableau des pays les moins efficaces dans la lutte contre ce maudit virus. Si on suit l’idiot du village qui signe Stéphane Focart dans Le monde, cela voudrait dire que les médecins israéliens sont un peu cons et s’engage dans un protocole qui équivaut, pas plus, à la prière.
Cette suffisance est insupportable et mériterait des coups de bâton.

Source, DKV, le 6 avril 2020.

En attendant Raoult et son équipe ont publié des résultats non plus d’une étude sur 80 personnes, mais sur plus de 2000 malades traités selon leur protocole. Mais évidemment pour trouver ces résultats il faut un peu les chercher car les médias dominants ne les répercutent pas. On les résume dans le tableau ci-dessous.

Il y a clairement un sabotage organisé, car personne ne se risque aujourd’hui à dire que ces 2285 cas traités pour 10 décès seulement, sont des faux ou des chiffres trafiqués, mais on laisse planer le doute.

Malheureusement cette histoire autour de la chloroquine n’est pas la seule image du délabrement du système de santé français. Jadis Macron, le président-fou, aimait prendre exemple sur l’Allemagne. Le modèle allemand n’est pas vraiment ma tasse de thé comme on dit. Cependant en matière sanitaire, la comparaison est hélas en notre défaveur.

Alors que les Allemands comptent beaucoup plus de cas que nous, ils ont 6 fois moins de décès. Évidemment c’est la preuve absolue du sous-investissement de l’État dans l’hôpital public. Macron nous dit qu’il va investir massivement. Mais il est ministre depuis 2014, et il est un de ceux qui ont poussé à l’austérité dans les services publics. En outre, il ne dit pas combien, ni quand, ni comment. C’est le roi des baratineurs.
C’est comme pour les masques, ils sont soi-disant commandés, mais à la mi-avril on n’a encore rien vu venir. Chaque fois que Macron annonce des mesures sociales, ou allant dans le sens du renforcement économique de l’État, c’est vague, ce fut encore le cas lors de son allocation longue et jargonneuse du 13 avril. Même quand il annonce la fin du confinement pour le 11 mai, ce n’est pas clair. Et on ne sait pas si les écoles réouvriront ou non.

Mais ces querelles obtuses ne doivent pas faire oublier que les grandes manœuvres pour l’après coronavirus ont déjà commencé.

Les macroniens veulent d’abord gagner du temps, espérant pouvoir éviter un grave mouvement social. C’est le sens de l’appel constant de Macron à l’unité. Ils pensent pouvoir remettre en marche l’économie progressivement et reconsolider le vieux modèle sans rien changer de fondamental. Car tout l’enjeu de la crise sanitaire qui se transforme maintenant en crise économique, la pire qu’on ait connue en France en dehors des guerres, est de savoir si on pourra changer le modèle ou non.

Le MEDEF et les macroniens ont déjà prévenu : Le Maire nous a dit plusieurs choses, d’abord que la dette publique devrait augmenter jusqu’à 112%, puis que le PIB serait en recul de 8%. Il est passé en quelques jours de 6 à 8%. Moi j’ai parié sur des chiffres bien plus élevés, au minimum le PIB reculera de 15%, et la dette s’élèvera à 141%. Le commentaire de Le Maire sur ses propres chiffres, sont que la dette il faudra rembourser la rembourser. Et donc il vient que pour lui il faudra faire des efforts. On connait la chanson, ça veut dire, soit vous travaillez plus, soit vous baissez vos prétentions salariales.

Geoffroy de Bézieux qui dans un premier temps s’est rapproché de la CFDT, avance que le modèle des 35 heures et des conges payés comme de la RTT, devra être repensé [3]. Dans ce cas on voit bien que ce qui l’intéresse c’est une augmentation – ou une restauration des profits. Cependant cette logique se heurte à d’autres réalités. Passons sur le fait que Laurent Berger ait roulé des épaules pour dire qu’il n’était pas d’accord, on connait sa fourberie native [4].

Évidemment si Berger tient ce discours critique vis-à-vis du MEDEF, c’est qu’il sait que sa base ne le suivrait pas sur cette voie. Mais il y a autre chose. A l’heure actuelle, le chômage en France, toutes formes confondues, atteint près de 50% de la population active, du jamais vu [5]. On ne remet pas comme ça la machine en route. En effet le principal est de savoir ce qu’on va relancer, l’offre, ou la demande. Si le but est de restaurer les profits, alors il faut relancer l’offre et appuyer sur les salaires, le problème est que si les gens n’ont pas de quoi dépenser, on arrive à un excès d’offre. Si le but est de résorber le chômage, la seule manière est de relance la demande et donc l’inflation et les salaires.

Deux remarques à ce propos :

- d’abord relancer l’inflation c’est une manière de résorber la dette, ce qu’on n’a pas osé faire en 2008, parce qu’Obama a été défaillant sur toute la ligne, car cela veut dire « euthanasier les rentiers » comme disait Keynes ;

- avant la crise sanitaire qui se transforme sous nos yeux en une crise économique très grave, le monde entier était en excès d’offre, et donc relancer la machine du côté de l’offre n’a pas de sens. En vérité, il n’y a jamais eu de sortie de crise de ce côté. Depuis 2008, on vit dans une crise économique latente, le système étant soutenu exclusivement par une débauche d’émission de monnaie aux quatre coins du monde.

Bruno Le maire a déjà choisi, la relance par l’investissement, il a déclaré que « c’est encore trop tôt pour détailler un plan de relance précis. Mais ce qui est sûr, c’est que ce plan devra répondre à trois principes. Le premier : priorité absolue à l’investissement. Le deuxième principe : mettre en place des soutiens spécifiques pour certains secteurs. Le troisième principe, c’est la coordination de nos plans de relance au niveau européen » [6]. Cette déclaration confirme le choix d’une théorie de l’offre. L’imbécilité de cette démarche était déjà celle qui a présidé à la logique austéritaire de l’Union européenne, démarche qui a conduit au massacre de l’hôpital public en France et en Italie par exemple.

Le déconfinement se fera pourtant avec des stocks très élevés, en effet si la consommation des ménages s’est effondrée pendant la crise sanitaire, on ne voit pas comment on pourrait relancer l’économie en relançant les investissements, même si les taux sont bas. Il faut être stupide comme un macronien, ou comme Bruno Le Maire, pour croire qu’une relance par l’investissement peut marcher. Une longue période de disette de consommation ne peut pas se résoudre dans une relance de l’investissement. Il faudra bien qu’un jour les libéraux intègrent ce qu’on sait depuis Malthus.

Un effondrement de la demande ne peut pas se résoudre par une relance de l’offre. Les imbéciles vous diront que pendant le confinement, les entreprises ont moins produit, c’est vrai, mais beaucoup ont pu continuer de travailler, tandis que la consommation s’effondrait aussi bien à cause d’une baisse des revenus – le chômage partiel c’est une baisse radicale des revenus pour près de 7 millions de salariés – que du confinement et des fermetures des commerces, cinémas compris.

Mais il y a peut-être quelque chose de plus grave encore, c’est la transformation des habitudes des consommateurs. Celle-ci est latente depuis de nombreuses années, mais la crise sanitaire a joué le rôle d’accélérateur [7]. Comme on le voit sur le graphique ci-dessus la consommation tire de moins en moins la croissance. Certes on pourrait dire que cela dépend aussi de la vitesse de croissance du pouvoir d’achat, c’est un peu vrai, et on sait que les salaires se trainent depuis des décennies par rapport à l’évolution de la productivité. Mais il y a aussi une inappétence de plus en plus évidente des ménages face à la consommation.

Le journal ultra-libéral ne comprenait pas, il y a quelques mois, pourquoi la hausse du pouvoir d’achat consécutive aux mesures destinées à éteindre l’incendie des Gilets jaunes, ne s’était pas traduite par une hausse similaire de la consommation [8]. Cette tendance délétère est aggravée par le confinement et la méfiance envers Macron et son gouvernement. Les derniers sondages sont lamentables à cet égard [9].
Plus Macron parle et plus on se méfie de lui et de ses discours contradictoires. On entend que le 11 mai sera le grand jour du déconfinement, mais pas pour tout le monde, les écoles réouvriront, mais que celles qui le veulent bien, et tout à l’avenant.

Si on ne veut pas que le monde d’après ressemble au vieux monde de Macron et de son gang, il est impératif de partir des priorités.

Non monsieur Le Maire, la priorité ce ne sera pas de rembourser la dette, mais de l’annuler. Mais l’État à le devoir de s’occuper des manques de la nation. En fait il faudrait que les idiots qui prétendent gouverner et qui suivent péniblement le mouvement, commencent à comprendre que les priorités sont celles qui ont été définies par le mouvement social depuis les Gilets jaunes. La crise sanitaire a dévoilé le délabrement du système sanitaire en France, sous équipement, personnel sans protection, fermeture de lits, etc. Ce n’est pas Macron qui peut inverser cette tendance, car il fait partie de ceux qui ont créé le problème.

Pour restaurer le système de santé dont jadis nous étions si fiers, il faut une autre tendance politique. L’ignoble Édouard Philippe, lobbyiste à plein temps et premier ministre quand il a le temps a avancé qu’on donnerait une prime au personnel soignant, entre 500 et 1500 € selon les bruits qui circulent. C’est une solution à côté de la plaque, au mieux une aumône, une insulte à des gens qui ont risqué leur peau. La France est un des pays les plus développés où en même temps les soignants sont particulièrement mal rémunérés. Les syndicats réclament déjà une hausse des salaires des personnels soignants, ce qui sera évidemment en contradiction avec l’idée de diminuer la dette publique.

Regardez le tableau suivant, on voit que les infirmiers et les médecins hospitaliers sont évidemment bien plus utiles et qualifiés que les fifres du gouvernement sont bien plus mal payés qu’un Bruno Le Maire ou une Sibeth Ndiaye, personnel sans qualification aucune.

La preuve que les lois du marché ne fonctionnent pas pour satisfaire les besoins les plus élémentaires de la population. Il faut aussi rouvrir les hôpitaux de proximité, cesser de brader les anciens bâtiments des hôpitaux publics à la canaille qui veut en faire des hôtels de luxe ou des centres de soins privés. Il faut embaucher du personnel, c’est ce que demandent depuis un an et plus les soignants. Le plus douloureux sera pour le gouvernement de mettre en face les performances sanitaires de l’Allemagne et celles de la France.

Mais nous devons aussi repenser le système économique en profondeur. D’abord en rétablissant une indépendance économique pour tout ce qui est nécessaire à la vie. Il est temps de limiter les activités des grandes surfaces, de fermer des hypermarchés. Il faut faciliter les consommations de produits agricoles et alimentaires locaux, les circuits courts, c’est bon pour l’agriculture – à condition qu’on impose enfin dans la loi une agriculture saine et respectueuse de la nature – et c’est donc bon pour l’environnement.

Relocaliser ça veut dire aussi relocaliser les industries indispensables, notamment celle des médicaments et du matériel médical. Mais tout ça coûte de l’argent bien sûr. Une raison de cette pénurie de liquidités en France c’est son attachement imbécile et criminel à l’euro. Une étude allemande qui avait fait beaucoup de bruit [10], avait avancé que l’entrée de la France dans l’euro avait fait perdre à chaque Français et en vingt ans 56 000 € ! De quoi évidemment investir dans le secteur de la santé ou de l’éducation, au lieu de désinvestir.

Je souligne que les auteurs de cette étude n’étaient pas eurosceptiques, loin de là. Ils avançaient cependant que la mise en place de la monnaie unique avait rapporté à chaque Allemand et sur 20 ans 72 000 €. De quoi investir dans le système de santé et surtout de quoi constituer des réserves pour les mauvais jours. Comme on le voit le système monétaire européen a clairement appauvri les pays du sud et enrichi l’Allemagne. Il faut donc sortir de ce système, rétablir nos frontières et mettre en place une industrie de proximité.

L’exemple des entreprises françaises qui travaillaient dans le secteur médical et qui ont fermé – fabrique de masques, fabrique de bouteilles d’oxygène – et celles qui ont délocalisé – dans le secteur du médicament notamment est édifiant et présent dans nos esprits. La solution semble passer par une sortie préalable de l’Union européenne et de l’euro. Nous avons besoins en effet de retrouver la maitrise de notre monnaie pour réorienter le modèle de production et de consommation vers une moindre dépendance.

Avant la crise du coronavirus, les sondages étaient très mauvais pour l’Europe. En février dernier 3 français sur 4 disaient ne rien attendre de l’Union européenne, pire encore 35% des jeunes disaient craindre cette Europe bureaucratique qui a démontré depuis l’impossibilité d’une solidarité entre les pays de la zone euro [11]. Les Français semblent maintenant mûrs pour une sortie de l’euro et de l’Union européenne.

On peut mieux le comprendre à l’aide d’un sondage qui nous dit que 9 français sur 10 sont favorables à une relocalisation [12].

Pour que cela se fasse, il faut être clair il faut un gouvernement qui prenne les choses en main et qui s’éloigne de la logique du marché qui a fait faillite. Et donc il faudra prendre des mesures radicales : sortir de l’Union européenne, sans discuter, et puis revoir la fiscalité, rétablir l’ISF, abolir le CICE, et encore accroître la progressivité de l’impôt, en clair faire tout l’inverse de ce que font Macron et son gang depuis trois ans.

Les services de renseignements qui se trompent plus souvent qu’à leur tour craignent une explosion sociale [13]. Cela veut dire au minimum qu’ils ont vent de la colère populaire qu’elle porte un gilet jaune ou une blouse blanche.

Le nombre de chômeurs atteignant aujourd’hui environ 50% de la population active, on ne voit pas comment et sous quelles conditions la machine repartira. Les échos que j’ai me montre des entreprises, grandes ou petites qui n’ont strictement aucune idée de quand ça pourra redémarrer un peu. En septembre ? En juin 2021 comme le pense Lufthansa ?

Les trésoreries des entreprises sont exsangues. Elles continuent à payer des charges, à gérer comme elles peuvent leurs stocks. Deux mois de confinement au minimum ça tue. Les faillites vont se compter en dizaines de mille.

Les salariés ont été appauvris par cette crise.
Que voulez vous qu’ils consomment en dehors du strict nécessaire ?


Voir en ligne : http://in-girum-imus.blogg.org/les-...


   

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