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L’urgence, c’est de changer de logique économique, de sortir de la crise par le progrès social et le choix de l’intérêt général

jeudi 30 avril 2020 par UR CGT Centre Val de Loire

La pandémie dans laquelle sont plongées les régions depuis le début 2020 par la propagation du coronavirus a révélé aux yeux du grand public la crise sanitaire dans laquelle la France est installée depuis plusieurs décennies et les incohérences de la politique gouvernementale.

Avec une crise de l’hôpital public organisée par les gouvernements successifs depuis plus de quarante ans sous la dictée de l’Union européenne et la pression des banques, des assurances, des grands groupes pharmaceutiques, de fabrication de produits médicaux et la réduction des moyens de l’hôpital public au profit du secteur privé, plus personne ne peut ignorer cette situation.

Le patronat et les libéraux de tous bords n’ont cessé depuis le début des années 80 de réclamer les privatisations des services publics, de promouvoir les cliniques privées avec les dépassements d’honoraires, relayés par les ministres des formations politiques de la droite, du PS et de ceux qui ont osé se présenter sous l’intitulé de la république (LREM).

La casse a été terrible : des milliers de lits d’hôpitaux publics supprimés avec des réductions massives de postes dans le secteur de la santé et de l’action sociale publique. Des milliers de services fermés, restructurés, des établissements fermés pour toujours : moins de réponses aux besoins de santé des populations, des délais d’attente de plus en plus longs et la flambée des dépassements d’honoraires pour satisfaire les appétits des groupes et des libéraux de la santé.

Pour tenter de faire face au manque de moyens, les réorganisations d’hôpitaux se sont accélérées pour essayer d’endiguer l’épidémie du Covid 19. Elles ont mis en lumière les bricolages des Agences régionales de santé prises au piège des politiques de réduction des dépenses publiques et montré leur nuisance pour l’intérêt général.

Dans ce contexte de crise pour l’hôpital public, ses EHPADs, la maltraitance des personnels, des soignants s’amplifie avec encore et toujours le manque de moyen de protection qui expose les acteurs de santé et les patients à la propagation du virus.

Ce sont ces politiques publiques qui sont à l’origine de la crise sanitaire, sociale et économique dont la grande majorité de la population est victime.
Aujourd’hui le patronat voudrait sous la pression du Medef, comme dans toutes les crises qu’il provoque, faire entrer l’ensemble des acteurs sociaux, des élus de la puissance publique et de l’État dans une nouvelle opération « d’union sacrée » au plan régional avec un appel à la mobilisation pour sauver les intérêts des grands donneurs d’ordre dans le cadre d’un pacte régional économique et social. Pour ce faire, il propose la ratification de ce pacte régional pour réduire encore plus les droits sociaux, allonger la durée du travail et adapter les organisations du travail aux objectifs capitalistiques des grands groupes.

Poursuivre comme après la crise économique de 2008 dans la même logique économique en abondant l’argent public aux grands groupes aux banques et marchés financiers en s’arcboutant à ne surtout rien changer du point de vue du système économique ne peut que conduire à la faillite générale.

Le libre-échange , la libre circulation des capitaux, la « concurrence libre et non faussée », le tout-marché devaient apporter l ’essor général ; la succession des lois de casse du code du travail ( Rebsamen, Macron, El Khomri ) sous le gouvernement Valls devait permettre de développer l’emploi ; la baisse des cotisations sociales devait favoriser le développement du travail et des activités mais elle s’est soldée par encore moins de recettes pour la Sécurité Sociale et l’hôpital public ; la poursuite des licenciements et des liquidations judiciaires.

Le bilan est lourd, sans appel, ceux qui ont participé et soutenu ces campagnes idéologiques sont coupables et responsables du chaos dans lequel des milliers de salariés se trouvent sans ressources pour les uns, avec des salaires amputés et minimas qui ne permettent pas de vivre correctement pour les autres.

Nombre de petits artisans, petits sous-traitants, commerçants et exploitants agricoles se trouvent dans une situation équivalente à celle les salariés qui subissent la précarisation de leurs situations parce que tout est organisé par le gouvernement, l’État pour répondre aux appétits des grandes chaines de distributions des grandes enseignes et groupes plutôt que de répondre aux besoins sociaux, de dynamiser les activités de proximité qui structurent la vie dans les territoires.

Si ces politiques publiques ont fait de nombreuses victimes, elles ont aussi fait de grands bénéficiaires. Et bien aujourd’hui les choses sont claires : ce sont ces bénéficiaires qui doivent financer le redémarrage et la mise en route d’une économie qui serve l’intérêt général.

Pour la Cgt l’heure n’est pas à la déréglementation du travail, aux heures supplémentaires pour une partie des salariés afin de renflouer les gains des actionnaires dans les groupes et de rattraper les éventuelles baisses des profits. Elle n’est pas davantage à étendre le chômage, les bas salaires, la précarité et de continuer à faire baisser les retraites.

Pour relancer l’activité, permettre à tous de vivre et travailler dans de bonnes conditions, il faut investir dans un grand chantier de relance des services publics -à commencer par un service public de santé, de la recherche et de la production pharmaceutique sous le contrôle des citoyens et débarrassé du capital et des actionnaires-, de relocalisation des productions et d’emplois en privilégiant dans tous les secteurs, toutes les activités, les circuits courts.

À chacun(e) d’assumer ses responsabilités, la Cgt en région Centre Val-de-Loire assumera les siennes. C’est en ce sens qu’elle va s’adresser officiellement au Conseil régional et au préfet de région pour à nouveau mettre sur la table ses propositions et appeler les salariés à conditionner leur reprise du travail à la réalisation de toutes les conditions sanitaires de sécurité leur permettant d’exercer leurs activités professionnelles avec l’aval des instances représentatives des personnels.

Pendant des décennies, rien n’a été trop beau pour le capital et les grands possédants ; en même temps, jamais le monde du travail n’a été aussi maltraité dans ses droits, ses conditions de travail, ses salaires et les services publics autant dégradés…et nous sommes plongés dans la crise ! Aujourd’hui, pour commencer tout de suite à en sortir, il faut faire l’exact contraire : progrès social, augmentation des salaires, développement du travail salarié et reconquête des services publics.

Depuis le début de la crise ce sont les salariés des secteurs vitaux qui maintiennent la société en vie : preuve est faite que leur rôle dans la bonne marche de la société est irremplaçable : leurs exigences sont légitimes, c’est une question d’intérêt général !
Blois le 29 Avril 2019

   

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