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L’ONU dénonce l’impunité pour les meurtres de dirigeants indigènes au Costa Rica

vendredi 12 juin 2020 par Nicolas Boeglin

Deux mécanismes non conventionnels des droits de l’homme de l’ONU ont exprimé leur inquiétude concernant le meurtre de deux dirigeants indigènes du Costa Rica dans la région de Salitre : Sergio Rojas (mars 2019) et Jehry Rivera (février 2020).

Costa Rica : les mécanismes des droits de l’homme des Nations unies soulignent l’impunité généralisée pour les meurtres de dirigeants indigènes

Sergio Rojaz Ortiz. Photo : University Weekly
Jehry Rivera. Source de l’image : Desinformemonos.org

9 juin 2020 - Le 8 juin, deux mécanismes non conventionnels des Nations Unies pour les droits de l’homme ont exprimé leur profonde inquiétude quant au fait que les cas d’assassinat de dirigeants indigènes au Costa Rica restent impunis : le Rapporteur spécial sur les défenseurs de l’environnement et les droits de l’homme, ainsi que le Rapporteur spécial sur les droits des peuples autochtones et les droits de l’homme (voir le communiqué de presse officiel des Nations Unies).

Comme on s’en souvient, en moins de 12 mois, deux dirigeants indigènes costariciens de la région de Salitre ont été assassinés : Sergio Rojas (mars 2019) et Jehry Rivera (février 2020). Dans le même temps, plusieurs de leurs camarades ont reçu des menaces de mort et subi divers types d’intimidation.

Il convient de noter que depuis 2015, le Costa Rica a l’obligation légale de protéger la vie et l’intégrité physique de ces dirigeants, en vertu des mesures de précaution ordonnées en avril 2015 par la Commission interaméricaine des droits de l’homme : nous renvoyons à cet égard à notre note intitulée "Peuples autochtones de Salitre : les mesures de précaution demandées au Costa Rica par la CIDH" et disponible surce lien(non traduit).

Dans leur communiqué commun daté du 8 juin 2020, intitulé "Costa Rica : l’impunité actuelle empêche une protection efficace des défenseurs des droits de l’homme autochtones" (voir le texte officiel complet publié par le Haut-Commissariat aux droits de l’homme), les deux experts des Nations unies publient une déclaration :

"... leur grave préoccupation pour la vie des défenseurs des droits des peuples indigènes, qui sont attaqués au Costa Rica, ajoutant que l’impunité et l’absence de responsabilité entraînent une prolongation de la violence contre les défenseurs dans le pays, malgré certaines mesures positives prises par le gouvernement.

Le Costa Rica a connu un boom des attaques contre les dirigeants indigènes depuis l’assassinat du leader indigène Bribri Sergio Rojas en mars 2019, qui a travaillé pendant des décennies pour défendre les droits des peuples indigènes contre l’occupation illégale de leurs territoires.

"Aujourd’hui, plus de 14 mois plus tard, il n’est toujours pas clair si les autorités sont plus proches d’identifier les responsables", a déclaré l’experte des Nations unies Mary Lawlor, la nouvelle rapporteuse spéciale sur la situation des défenseurs des droits de l’homme.

L’experte a déclaré que d’autres attaques contre les défenseurs des droits de l’homme étaient restées partiellement ou totalement impunies et que "tant que ces crimes ne feront pas l’objet d’une enquête en bonne et due forme et que leurs auteurs n’auront pas à répondre de leurs actes, nous pourrions être témoins de davantage d’intimidations, d’agressions et de décès.

Une modification de la loi costaricienne en 1977 a établi un cadre juridique pour la redistribution des terres ancestrales autochtones occupées par des non-autochtones, mais la mise en œuvre de la loi a été lente et les dirigeants autochtones ont procédé à des réquisitions pacifiques des terres pour les rendre aux peuples autochtones. Cela a provoqué une réaction violente considérable de la part des occupants non indigènes du terrain.

Si le gouvernement du Costa Rica a renforcé la présence de la police dans les communautés touchées, les enquêtes policières restent insuffisantes ou peu concluantes. En conséquence, les victimes et leurs familles continuent d’être menacées par les auteurs présumés.

Depuis l’assassinat du leader indigène Yehry Rivera en février dernier, par exemple, sa famille a été menacée et intimidée à plusieurs reprises par la famille de l’auteur des faits, qui passe souvent sur ses terres, une machette à la main. Pablo Sibar, un défenseur des droits de l’homme du même peuple de Broran que M. Rivera, a également été intimidé et victime d’incendies criminels qui n’ont pas encore fait l’objet d’une enquête.

Le mineur Ortíz Delgado, un défenseur des terres indigène de la même communauté Bribri que M. Rojas, a été blessé par balle à la jambe en mars. L’auteur, qui a été libéré et placé sous contrôle, a de nouveau menacé de tuer M. Ortiz et sa famille.

"Il semble que les auteurs d’intimidations, de menaces, de fusillades et d’assassinats soient souvent en liberté alors que leurs victimes sont des défenseurs des droits des peuples indigènes", a déclaré le rapporteur spécial.

L’impunité augmente l’impact des violations des droits de l’homme, car elle envoie un message de manque de reconnaissance de leur rôle dans la société et implique une invitation à continuer de violer leurs droits.

L’appel de Mme Lawlor a été approuvé par le rapporteur spécial sur les droits des peuples autochtones, M. Francisco Cali Tzay.

Les experts assurent le suivi de la question auprès des autorités costariciennes".

Ce nouveau signal rendu public aux autorités costaricaines par les mécanismes des droits de l’homme des Nations unies témoigne de la situation d’extrême vulnérabilité et d’absence de défense dans laquelle se trouvent les communautés indigènes de Salitre (et éventuellement d’autres régions du Costa Rica).

En mai 2019, nous avons eu l’occasion de nous référer à une lettre (également rendue publique) des Nations unies concernant l’assassinat de Sergio Rojas : voir notre brève note intitulée "Assassinat au Costa Rica du leader indigène Sergio Rojas : lettre des organes des Nations unies rendue publique", disponible ici (non traduit).

source d’origine

Curso de Derecho Internacional Público de la Universidad de Costa Rica dirigido por el profesor Nicolás Boeglin : http://derechointernacionalcr.blogspot.com/2020/04/estados-unidos-y-el-coronavirus-mas-de.html

traduction carolita d’un article paru sur Servindi.org le 09/06/2020


Voir en ligne : http://cocomagnanville.over-blog.co...

   

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