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Après le séjour de Cinq Chefs d’Etats Ouest Africains à Bamako

Construisons la CEDEAO des Peuples

mardi 28 juillet 2020 par Bassirou Diarra

Jeudi 23 Juillet 2020, le Mali a accueilli les chefs d’Etats de cinq pays de la sous-région Ouest Africaine : les présidents du Niger, du Sénégal, du Nigeria, du Ghana et de la Côte-d’Ivoire.

L’objectif de ce déplacement visait officiellement à participer aux efforts pour sortir le pays de la crise économique, sociale, politique, sécuritaire et de gouvernance.

Ce haut niveau d’intérêt accordé à notre pays, par les chefs d’États des pays voisins ne nous laissait pas indifférents car il aurait pu déboucher sur des ouvertures positives.

Or, force est de constater que tel n’est pas le cas : le déplacement des délégations de la CEDEAO (la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest) vers la capitale malienne s’est transformé en une opération de sauvetage d’un pair, le président Ibrahim Boubacar Kéïta.

En l’espace d’un mois, c’est la troisième délégation de médiation que l’organisation sous régionale dépêche au Mali. Pour un même résultat : réduire les souffrances du peuple malien à une simple crise post-électorale.

Une injure à la dignité des Maliens.

Le cri venant du cœur du peuple malien n’a pas été entendu.

Avec les médiateurs de la CEDEAO, étrangers aux maux qui minent notre pays, l’insécurité grandissante, la corruption endémique, la gabegie, le népotisme ont de beaux jours devant eux.

La venue à Bamako des cinq Chefs d’États participe d’une stratégie claire : sauver Ibrahim Boubacar Kéïta et par ricochet se sauver eux-mêmes, la colère des peuples ne connaissant pas de frontières.

Plusieurs informations circulant sur les réseaux sociaux indiquent que les Chefs d’États de la CEDEAO menaceraient de sanctions, de "décisions fortes" les dirigeants du Mouvement du 5 Juin.
Une intervention au Mali des forces spéciales de la CEDEAO ne peut être exclue.

Pourtant, 2012 n’est pas si loin.

En effet, plutôt que d’agir en 2012, pour déloger les militaires putschistes (Amadou Aya Sanogo et ses complices) et réinstaller dans son fauteuil, le Président Amadou Toumani Touré, les dirigeants de la CEDEAO se sont contentés à l’époque, de demander au Président ATT, (démocratiquement élu en 2007), de démissionner.
Une démarche contraire au Protocole de la CEDEAO.

En vrai patriote, se souvenant des mots prononcés le 19 Novembre 1968, par le Président Modibo Kéïta "Je ne souhaite pas qu’une goute de sang d’un Malien soit versée pour que je reste au pouvoir", le Président Amadou Toumani Touré avait remis sa démission aux prétendus "médiateurs" de la CEDEAO, pour épargner la vie de Maliens.

Peuple des grands empires, les Maliens jaloux de leur souveraineté, résisteront avec courage et détermination.

Dans sa quête farouche d’un profond changement au Mali et son combat pour mettre fin au régime de Ibrahim Boubacar Kéïta, le peuple malien a plus que jamais besoin du soutien et de la solidarité des peuples frères, du Sénégal, du Niger, du Nigeria, du Ghana et de la Côte-d’Ivoire.

Construisons la CEDEAO des Peuples et mettons fin au Club de Chefs d’États solidaires dans leur action, visant uniquement à préserver leur maintien au pouvoir.

Honneur aux 23 martyrs des 10, 11 et 12 Juillet 2020.

Bassirou Diarra

Ancien secrétaire général Adjoint
de la Présidence de la République
Commandeur de l’Ordre National du Mali
Chevalier de la Légion d’honneur de France.

   

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