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Définition de l’antisémitisme : une initiative bienvenue pour mettre fin aux manipulations

vendredi 26 mars 2021 par AFPS et Aurdip Italie

L’Association France Palestine Solidarité salue l’initiative de plus de 200 universitaires de différents pays, dont les États-Unis, Israël, l’Angleterre, la France, qui ont publié ce jeudi 25 mars la « Déclaration de Jérusalem sur l’Antisémitisme » (JDA).
Lire à la suite, au sujet de BDS, les Maires de Bologne et Palerme se retirent d’un Sommet destiné à protéger Israël de sa responsabilité.

Issue de plus de 6 mois de travaux d’universitaires engagés dans les études sur l’histoire de l’Holocauste, les études juives et les études sur le Moyen-Orient, signée par 200 personnalités dont l’audience est incontestable, cette déclaration JDA vient s’opposer aux dérives les plus graves de la définition de l’IHRA.

Elle relève notamment que la critique, même radicale, du projet sioniste, est une opinion que l’on partage ou non, mais ce n’est pas en soi de l’antisémitisme.
S’inscrivant dans les principes des droits de l’Homme et de la liberté d’expression, elle relève aussi, en cohérence avec l’arrêt de la CEDH que le boycott, le désinvestissement et les sanctions sont des formes courantes et non-violentes de protestation politique, et ne sont pas, en soi, antisémites lorsqu’elles s’appliquent à Israël.

La déclaration JDA relève à juste titre que la définition de l’IHRA « a semé la confusion et suscité la controverse, affaiblissant ainsi la lutte contre l’antisémitisme ».
C’est notamment le cas en France où, dans la foulée des déclarations scandaleuses du président de la République dans l’enceinte privée du dîner du CRIF de février 2019, la « résolution Maillard » a profondément divisé l’Assemblée nationale, alors que la mobilisation de notre pays dans la lutte contre le racisme sous toutes ses formes, dont l’antisémitisme, a vocation à faire l’unanimité.

Plus récemment, la maire de Paris, à la suite du maire de Nice, s’est déshonorée en cédant aux pressions et en faisant adopter la définition de l’IHRA. À l’inverse, la maire et la majorité municipale de la ville de Strasbourg, dont l’AFPS salue le courage, ont su résister à une tentative de lui faire adopter la définition de l’IHRA.

Engagée dans la défense des droits du peuple palestinien, l’Association France Palestine Solidarité combat le racisme sous toutes ses formes dont l’antisémitisme, et fait preuve d’une extrême vigilance sur ce point. Mais il est temps, il est grand temps, de faire savoir au gouvernement israélien, qui utilise la définition de l’IHRA comme une arme de guerre, qu’il n’a pas à s’ingérer dans ces questions qui nous concernent.

Sans nécessairement souscrire à tous les termes de la déclaration JDA, l’Association France Palestine Solidarité espère que sa publication mettra un terme à ces manipulations et permettra enfin à l’expression publique et démocratique de retrouver toute sa place sur la question de la Palestine, alors que le peuple palestinien vit une situation dramatique face à la colonisation, au blocus, à l’exil et à la négation de ses droits.

Le Bureau national de l’AFPS
Le 25 mars 2021

La traduction française de la Déclaration de Jérusalem sur l’antisémitisme


Les Maires de Bologne et Palerme se retirent d’un Sommet destiné à protéger Israël de sa responsabilité

Virginio Merola, Maire de Bologne, et Leoluca Orlando, Maire de Palerme, se sont retirés d’un sommet international de maires destiné à protéger Israël de la critique de ses violations des droits humains des Palestiniens et du droit international.

La réunion du mardi 16 mars prétend contribuer à « éradiquer les préjugés et la haine de nos villes ». Au contraire, comme l’ont écrit 14 organisations juives du monde entier dans une lettre ouverte, le sommet vise à promouvoir la « définition » frauduleuse et largement critiquée de l’antisémitisme par l’Alliance Internationale pour la Mémoire de l’Holocauste (IHRA). Sept des onze exemples de la définition de l’IHRA assimilent faussement la critique d’Israël à la haine anti-juive.

Des organisations juives, dont Jewish Voice for Peace, qui compte plus de 70 sections aux États-Unis, ont appelé les maires à ne pas participer et à « rejoindre la lutte collective contre le racisme, l’antisémitisme et l’islamophobie ».

Les organisations juives notent que la définition promue par l’IHRA est utilisée « pour mettre fin aux initiatives locales de nombreuses communautés qui sont résolument opposées aux violations des droits humains par Israël » et que, comme pour tout autre pays, « les actions d’Israël peuvent et doivent être critiquées ». De plus en plus, la définition de l’IHRA est utilisée pour tenter d’arrêter le mouvement non violent de Boycott, Désinvestissement et Sanctions (BDS) pour les droits des Palestiniens, qui est en pleine expansion.

Le ministère israélien des Affaires étrangères est l’un des principaux sponsors du sommet.

L’un des trois panels du sommet, où le maire Merola devait s’exprimer, est en fait consacré à la définition controversée de l’IHRA.

Le maire de Modiin-Maccabim-Reut, une ville israélienne partiellement construite sur le territoire palestinien occupé en violation du droit international, prendra la parole lors de la session plénière où le maire Orlando devait s’exprimer.

Remerciant les maires, l’éminent dramaturge et acteur juif italien Moni Ovadia a déclaré :

  • « Aucune définition spécieuse et manipulatrice de l’antisémitisme ne réussira à nous faire fermer les yeux sur la politique d’apartheid et sur l’oppression systématique pratiquée par le gouvernement israélien à l’encontre du peuple palestinien, dans le silence d’une grande partie de la communauté internationale. Ceux qui croient que le droit de chaque peuple à l’autodétermination est inviolable savent l’exprimer avec courage et détermination, comme le font de nombreux Juifs et Israéliens ».

Luisa Morgantini, ancienne vice-présidente du Parlement européen et présidente d’AssoPace Palestine, a fait le commentaire suivant :

  • « Les maires Merola et Orlando ont toujours exprimé leur engagement contre toutes les formes d’antisémitisme. Pour eux, la phrase « plus jamais ça » n’est pas seulement un mot, mais un mode de vie. C’est pourquoi ils sont aux côtés de ceux qui souffrent de toutes les formes de maltraitence et ils croient en l’inviolabilité des droits humains et en la légalité internationale, tout comme les organisations juives qui ont exhorté les maires à ne pas se prêter à cette imposture assimilant la critique de l’État d’Israël à de l’antisémitisme ».

Raffaele Spiga, de BDS Italia, a remercié les maires, ajoutant :

  • « BDS Italia, une organisation antiraciste qui lutte contre toutes les formes de discrimination sur des bases ethniques, religieuses et civiles et défend les droits du peuple palestinien, exprime sa gratitude et sa reconnaissance pour la décision des maires de Bologne, Virginio Merola, et de Palerme, Leoluca Orlando, de ne pas participer au sommet. On doit faire crédit à ces maires d’avoir tenu compte de façon cohérente et selon des principes, de l’idée que tous les peuples du monde souffrant d’oppression et de répression méritent notre solidarité. Ceux qui croient vraiment en la lutte contre le racisme, y compris l’antisémitisme, ne resteront pas les bras croisés lorsqu’on l’exploite pour protéger l’impunité d’Israël alors qu’il impose un régime d’apartheid au peuple palestinien ».

Un nombre croissant de personnes et d’organisations s’opposent désormais à l’adoption de la définition guerrière de l’IHRA ; on compte parmi eux des intellectuels juifs, des universitaires israéliens dont beaucoup ont perdu des membres de leur famille dans l’holocauste, le Directoire de l’University College de Londres, des intellectuels palestiniens et d’autres intellectuels arabes, le directeur de l’Institut Pears pour l’étude de l’antisémitisme, 40 organisations juives, et même l’auteur initial de la définition, Kenneth Stern.

En Italie, des intellectuels et des artistes comme Salvatore Settis, Livio Pepino, Carlo Rovelli, Marco Paolini, Moni Ovadia et Alessandra Farkas ont signé une lettre dans laquelle ils déclarent que « la lutte contre l’antisémitisme ne doit pas être transformée en stratagème destiné à discréditer le combat contre l’oppression des Palestiniens par Israël, son déni de leurs droits et l’occupation de leur terre qu’il perpétue ».

Assopace Palestine et BDS Italia réaffirment leur engagement à combattre toutes les formes de discrimination, dont le système d’apartheid israélien qui oppresse des millions de Palestiniens ; ils réaffirment aussi leur détermination à continuer à promouvoir le respect des droits humains et du droit international.

*Source : AURDIP (Association des Universitaires pour le Respect du Droit International en Palestine)

Traduction SF pour l’AURDIP

   

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