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De quoi la tribune des militaires "cagoulards" est-elle le nom ?

mardi 27 avril 2021 par Unité CGT

Signée par « une vingtaine de généraux, une centaine de hauts gradés et plus d’un millier d’autres militaires », une tribune (saluée par Marine Le Pen) réclame l’intervention de l’armée sur le sol national pour lutter contre « l’islamisme », les « hordes de banlieues » et les antiracistes : « Demain la guerre civile mettra un terme à ce chaos croissant, et les morts, dont vous porterez la responsabilité, se compteront par milliers. »

A la lecture de cette tribune publiée le 21 avril, jour-anniversaire du putsch d’Alger, comment ne pas penser à l’OAS ou à la Cagoule, cette organisation terroriste, mais aussi réseau d’hommes d’influence (armée, police, politique, affaires) d’extrême droite, anticommuniste, antisémite, antirépublicaine ?

Les cagoulards vont, dans les années 1930, au nom du combat contre l’Anti-France (incarnée bien sûr par la figure du « judéo-bolchevisme ») organiser des assassinats, des attentats et des actes séditieux avant de basculer dans la pleine collaboration avec l’occupant nazi.

De quoi la tribune de ces militaires factieux est-elle le nom ?

1/ Il existe un parti de l’Ordre dans notre pays. La tribune révèle que cette mouvance, minée par des contradictions internes, s’est mise en mouvement. En retour, la parution de ce texte ouvertement séditieux, ne peut qu’encourager des passages à l’acte, individuels ou collectifs.

2/ Le laxisme des autorités légales face à la parution de cette tribune, pourtant ouvertement provocatrice, démontre que cette tendance se sait protégée à très haut niveau. Dans une démocratie « normale », ces cagoulards des temps modernes devraient pourtant, à l’heure où nous écrivons, être déjà sous les verrous.

3/ Le pouvoir est responsable du contexte politique interne qui rend possible cette attaque contre la démocratie. Le silence du gouvernement est d’autant plus scandaleux que, dans une tentative honteuse de détourner l’attention de l’opinion publique en plein désastre sanitaire et social, le pouvoir a, au nom d’une lutte fantasmée contre le « séparatisme », multiplié ces derniers temps ET les polémiques visant à stigmatiser une partie de la population ET les textes de lois particulièrement liberticides.

4/ A l’heure où les éditorialistes et les ministres peuvent se déchainer sur les ondes médiatiques pour réclamer la dissolution de tel ou tel syndicat étudiant, le silence, la complaisance, les « oui, mais.. » envers la tribune des militaires est, non seulement une honte, mais bien un acte de soutien envers une sédition, clairement marquée du sceau de l’extrême-droite.

5/ L’impunité policière généralisée en France était déjà un très mauvais signal pour l’avenir démocratique de notre pays. Voilà maintenant que des militaires peuvent ouvertement appeler à l’intervention de l’armée contre la population. Comme dans les années 30, ces complaisances envers les ennemis de la démocratie contrastent avec la fermeté montrée dans la politique anti-ouvrière et antipopulaire.

6/ L’absence de réaction du président et de son gouvernement traduit qu’en période de crise aigüe et multifactorielle, Macron n’a rien à refuser aux forces de l’ordre, véritable garde prétorienne qui a protégé les beaux quartiers en éborgnant, mutilant et emprisonnant des centaines de gilets jaunes.

7/ La République autoritaire est une réalité. Des forces profondes souhaitent un durcissement de ce régime, ultra-libéral et ultrasécuritaire. Le système capitaliste a encore de nombreuses cartes à jouer pour prolonger son existence.

8/ La tribune est ainsi un rappel que la République bourgeoise est un appareil de domination politique des capitalistes sur la classe ouvrière. Le visage de cette République versaillaise évolue selon le degré de crise systémique ; plus ou moins autoritaires selon les cartes que la classe au pouvoir a en sa disposition en fonction de la force de l’opposition ouvrière.

9/ Seul le rapport de force, une classe ouvrière unie, des syndicats combatifs et déterminés, peut mettre fin à ce danger et à cette fuite en avant d’un capitalisme qui, se sachant condamné, se laisse tenter par des solutions à la Pinochet ou à la Fujimori.


Voir en ligne : https://www.facebook.com/UniteCGT/

   

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