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Des organisations colombiennes de défense des droits humains dénoncent les crimes, la torture et les disparitions pendant la répression à Cali

jeudi 27 mai 2021 par Reynaldo Henquen et la CIDH

Notre gouvernement ergote sur certaines attitudes boliviennes, mais reste de marbre vis à vis de la Colombie où la dictature soutenue par les États-Unis massacre son peuple et refuse tout retour à la démocratie. Cherchez l’erreur ! Après son attitude dégradante face à l’agression israélienne à Gaza, cela devient une attitude récurrente de Macron qui obéit aux ordres de Bruxelles et de Washington comme un simple valet de pied. Quel intérêt pour notre pays ? (NDLR).

Bogotá, 25 mai (CHR) L’Équipe juridique et humanitaire 21 N, la Corporation Justice et Dignité et la Commission inter- ecclésiastique de Justice et Paix ont publié un rapport révélant des informations faisant état des endroits utilisés par les paramilitaires et la police pour la détention, la torture et même les disparitions de manifestants dans la ville colombienne de Cali, dans le département de Valle del Cauca.

À la lumière des graves violations des droits de l’homme dénoncées, la CIDH condamne le nombre élevé de morts et de blessés, tout en réitérant l’importance de respecter le caractère exceptionnel du recours à la force et d’observer les principes de légalité, d’absolue nécessité et de proportionnalité.

"Depuis le 13 mai 2021, nos organisations ont reçu des rapports absolument scabreux et détaillés du comportement et des pratiques de la police qui blessent la conscience de l’humanité ", prévient le rapport.

Les organisations de défenseurs des droits de l’homme (HRD) affirment que depuis le 2 mai, il a été signalé que le Centre Administratif Municipal (CAM) de Cali serait utilisé comme centre d’opérations secret par les forces de l’ordre.

« Certains jeunes ont été emmenés dans des sous-sols du CAM puis transférés dans des fourgons aux vitrés teintées (...).Certaines sources ont rapporté la circulation des camions qui, apparemment, font partie des véhicules utilisés par la police pour ses déplacements.

Des jeunes étaient emmenés pendant la nuit dans certains de ces véhicules dans l’endroit connu sous le nom de Mulaló, au district de Yumbo, à 30 minutes de Cali. Là- bas, dans une zone préparée à l’avance, ils déchargeraient les corps des jeunes des quartiers populaires participant aux mobilisations et étant considérés comme portés disparus », explique le document.

Le rapport révèle que depuis le 14 mai, il y a eu des rapports dénonçant l’existence de possibles fosses communes dans les zones rurales des municipalités de Buga et Yumbo, près de Cali, « apparemment dans ces endroits, les corps de nombreux jeunes de Cali seraient déposés. "ajoutent-ils.

Le document précise que certains jeunes de Cali portés disparus ont été assassinés dans les municipalités de Guacarí et Buga (situées à moins de 40 minutes de Cali), "quelques survivants des exécutions ont été retrouvés avec des blessures par balle dans les hôpitaux. Aujourd’hui, ces jeunes sont terrifiés et se cachent » affirment-ils.

Les organisations révèlent dans leur rapport qu’à Cité Jardín, un quartier de la ville de Cali, des personnes habillées en blanc ont attaqué à coup de feu la mobilisation sociale des peuples indigènes, connue sous le nom de Minga indigène. Ils affirment également qu’une sorte des Maisons - Boucheries y ont été installées, il s’agirait des endroits utilisés pour démembrer les gens.

"Aujourd’hui 23 mai, une version plus détaillée a été révélée concernant des opérations des groupes civils armés protégés par la police où l’on indique qu’une Maison- Boucherie seraient installée dans le quartier huppé Cité Jardin", indique le rapport.

Le document assure que les citoyens ont peur de signaler les événements effrayants perpétrés à la fois par la police et par un groupe de civils armés soutenus par les forces de l’ordre. En raison de la crainte bien fondée des éventuels témoins de devenir eux-mêmes victimes et risquer leur vie, leur intégrité et leur liberté, il s’avère nécessaire l’adoption des mesures pour mener une enquête judiciaire », ajoutent-ils.

"Certains proches des victimes ont révélé à notre organisation les noms des jeunes qui ont été arrêtés puis emmenés dans un poste de police à Meléndez et quelques jours plus tard, leur sort est inconnu", indique le communiqué de l’organisation.

Le rapport demande à l’État colombien de garantir les processus d’enquête avec la participation des experts de l’Institut de Médecine Légale et de l’Unité de recherche des personnes portées disparues, ainsi que des organisations humanitaires nationales et internationales.

Source Prensa Latina

source : https://www.radiohc.cu/fr/noticias/internacionales/258448-des-organisations-colombiennes-de-defense-des-droits-humains-denoncent-les-crimes-la-torture-et-les-disparitions-pendant-la-repression-a-cali


La CIDH condamne les graves violations des droits de l’homme en Colombie

Servindi, 26 mai 2021 - La Commission interaméricaine des droits de l’homme (CIDH) exprime sa préoccupation face à la grave crise que traverse la Colombie et condamne les graves violations des droits de l’homme enregistrées lors des manifestations sociales.

À cet égard, elle exhorte l’État à respecter les normes les plus élevées en matière de liberté d’expression, de recours à la force et de diligence raisonnable, ainsi qu’à autoriser la CIDH à effectuer une visite d’observation dans le pays.

La Commission note que dans au moins 1 038 manifestations, il y a eu des cas de décès, de disparitions, de blessures et d’agressions sexuelles résultant de l’usage disproportionné et illégitime de la force.

Ces événements se sont produits notamment dans des villes comme Bogota, Cali, Pereira, Popayán et Yumbo, et ont eu un impact particulier sur les peuples indigènes, les femmes et les afrodescendants.

Pertes de vies pendant les manifestations

Selon le rapport du bureau du procureur général, depuis le début des protestations, 43 personnes ont perdu la vie, dont 17 seraient directement liées aux manifestations.

De leur côté, les organisations de la société civile ont enregistré 51 décès dans le cadre des protestations.

La Commission interaméricaine souligne en particulier le cas de Lucas Villa, qui a perdu la vie le 5 mai à Pereira après avoir reçu huit balles alors qu’il participait à une manifestation pacifique.

De même, celui de Sebastián Quintero, qui est mort le 15 mai à Popayán, après avoir été touché par une grenade assourdissante qui aurait été lancée par des membres des forces de sécurité.

Jhon Erik Larrahondo est mort à Cali le 23 mai sous l’action d’une arme à feu.

Personnes disparues

La CIDH juge extrêmement graves les informations faisant état de 132 personnes toujours portées disparues et pour lesquelles le bureau du procureur général a activé le mécanisme de recherche urgente.

Il est alarmant de constater qu’au fil des jours, ces personnes continuent de disparaître, d’autant plus que certaines des 276 personnes portées disparues ont été retrouvées mortes, comme le leader Cristian Torres, le 14 mai dans la ville de Leiva, Nariño.

Agressions sexuelles

La CIDH exprime son inquiétude face au signalement d’au moins 87 actes de violence sexuelle qui auraient été commis par des agents des forces de sécurité à l’encontre de manifestantes.

C’est le cas de l’adolescente qui a déclaré avoir été agressée sexuellement par plusieurs agents des forces de sécurité dans la ville de Popayán et qui se serait ensuite suicidée le 12 mai.

Elle condamne également les violences sexuelles dont aurait été victime un membre des forces de sécurité à l’intérieur d’un poste de police vandalisé dans la ville de Cali le 29 avril.

Civils blessés

Selon les informations publiques, environ 979 civils ont été blessés dans le cadre des manifestations, dont au moins 33 avec un traumatisme oculaire.

Ils sont principalement concentrés à Bogotá, Neiva, Cali, Yumbo, Medellín, Popayán, Pasto, et d’autres municipalités de Risaralda et Valle del Cauca.

Selon les rapports, la police utiliserait des armes anti-émeutes qui génèrent des impacts indiscriminés contre des manifestations majoritairement pacifiques, comme le lance-roquettes Venom.

De même, à Bogota, dans le cadre des manifestations du 22 mai, selon les informations préliminaires, au moins 2 manifestants ont été blessés, notamment par des projectiles de la police qui les auraient blessés aux yeux.

Selon les informations transmises par l’État à la Commission, 144 enquêtes ont été ouvertes pour des infractions disciplinaires présumées commises par des agents de la police nationale, dont deux pour des actes présumés de violence sexuelle.

L’État colombien a indiqué qu’à ce jour, au moins 9 623 manifestations ont eu lieu dans 794 municipalités du pays, avec la participation d’environ 1 493 791 personnes.

De même, il a indiqué que, sur le nombre total de protestations, 7 801 n’ont pas présenté d’incidents.

Stigmatisation sociale

La Commission interaméricaine rejette le fait que, pendant les manifestations, on a identifié diverses expressions publiques qui stigmatisent la protestation sociale et, en particulier, les manifestants des peuples ethniques et les membres de la Minga Indigène.

En particulier, la CIDH a appris que des groupes de civils armés ont tiré sans discernement contre une manifestation composée d’indigènes le 9 mai dans la ville de Cali.

La CIDH estime que la participation de civils à des actes de répression et à des attaques avec des armes à feu contre des manifestants est extrêmement grave.

En outre, la CIDH et son RELE ont observé un climat d’hostilité et de violence croissantes à l’égard de la presse dans le cadre de manifestations sociales, documentant des agressions, des menaces et des intimidations, ainsi que des attaques contre les installations des médias.

La Commission interaméricaine condamne le fait que, dans certaines circonstances, des groupes de manifestants présumés ont provoqué de graves perturbations lors de certaines manifestations, en lançant des objets contondants sur des membres des forces de l’ordre, en détruisant des équipements publics et en endommageant des propriétés privées, entre autres actes de vandalisme injustifiables.

Selon les informations fournies par l’État, ces actes ont impliqué 108 actions contre les infrastructures publiques et gouvernementales, notamment : caméras touchées, feux de signalisation détruits, panneaux de signalisation, et 1136 véhicules de transport public touchés.

Agressions contre des agents de police

La CIDH exprime son extrême préoccupation quant à la mort d’au moins 2 policiers, 966 ont été blessés, et que 25 postes de police, une instance de l’Unité de Réaction Immédiate (URI) et un siège de médecine légale ont été attaqués ou vandalisés.

Elle a également appris le décès du patrouilleur Juan Sebastián Briñez et les blessures infligées à au moins deux policiers le 22 mai, notamment de graves brûlures au visage causées par une bombe incendiaire qui aurait été dirigée vers leur unité.

Sur ce point, la Commission rappelle que la protestation sociale est légitime tant qu’elle se déroule de manière pacifique et que les forces de sécurité ont l’obligation de laisser les manifestations se dérouler et d’isoler les manifestants qui recourent à la violence.

Affectations multiples

L’État a informé la Commission interaméricaine des multiples effets que les blocus auraient sur les droits des Colombiens, comme la production et la distribution de nourriture, qui touche particulièrement les enfants dans le cadre du plan d’alimentation scolaire.

À cet égard, la Commission interaméricaine rappelle que le droit de réunion est d’une grande importance pour le fonctionnement de la démocratie et souligne que le fait que certains groupes ou individus exercent la violence lors d’une manifestation ne rend pas, en soi, l’ensemble de la manifestation violente, et n’autorise pas les forces de sécurité à disperser la manifestation en faisant usage de la force ou à procéder à des arrestations sans discernement. 

Elle rappelle également que toute restriction au droit de réunion doit être prévue par la loi, poursuivre un objectif légitime et être nécessaire dans une société démocratique selon les critères de nécessité, d’opportunité et de proportionnalité.

A son tour, la Commission réitère ce qu’elle a indiqué dans son rapport sur la protestation et les droits de l’homme, en ce sens qu’il est nécessaire de tolérer que les manifestations génèrent un certain niveau de perturbation de la vie quotidienne, par exemple, en ce qui concerne la circulation et les activités commerciales, afin de ne pas priver le droit de réunion pacifique de son essence.

Dans son rapport Protest and Human Rights, la CIDH a noté que la dispersion ou la déconcentration de manifestations de manière légale et légitime ne peut être autorisée que dans des cas très exceptionnels, au moyen d’un ordre exprès et sur la base d’un risque grave pour la vie ou l’intégrité physique des personnes, lorsque le dialogue a été tenté et que d’autres mesures moins dommageables pour protéger ces droits n’étaient pas possibles.

De même, la décision de l’État de disperser une manifestation doit être communiquée et expliquée de manière claire, de telle sorte qu’elle puisse être comprise et respectée par les manifestants, en leur laissant suffisamment de temps pour se disperser sans recourir à la force.

Lorsque l’éventuelle perturbation de la vie quotidienne lors de manifestations s’étend dans le temps et s’intensifie au point de compromettre la garantie d’autres droits tels que l’alimentation et le droit à la santé, le devoir de l’État de faciliter tous les mécanismes de dialogue possibles est accentué, l’usage de la force n’étant qu’un dernier recours, dans le respect du principe d’interdépendance des droits de l’homme.

La Commission souligne également qu’il est important que les manifestants permettent la circulation des fournitures et des provisions essentielles.

À cet égard, la Commission condamne catégoriquement le fait que, dans le contexte des protestations, des dizaines d’attaques ont été perpétrées contre des ambulances et des missions médicales, empêchant le transfert des patients.

En particulier, la CIDH déplore le décès d’un bébé qui a été intubé parce qu’il n’a pas pu être transféré en temps voulu, le 23 mai, dans la ville de Buenaventura.

La Commission demande à l’État de collaborer avec les manifestants pour créer des couloirs qui garantissent l’exercice simultané des droits en cause. En particulier, l’accès à la nourriture, les garanties du droit à la santé, et la mise à disposition et le déploiement de personnel et de fournitures médicales.

La Commission note que nombre des revendications des protestations sociales sont étroitement liées aux défis structurels qui sous-tendent les profondes inégalités sociales et la violence historique dans le pays, avec un impact particulier sur les personnes appartenant à des groupes ethniques et raciaux.

À cet égard, elle réaffirme que la consolidation de la paix est une condition indispensable au libre exercice et au plein respect des droits de l’homme.

La CIDH rappelle et demande que les causes des protestations sociales soient traitées et que les droits de l’homme des manifestants soient respectés, et elle demande instamment que toutes les violations des droits de l’homme fassent l’objet d’une enquête diligente et soient jugées par les tribunaux ordinaires, conformément aux normes internationales.

Enfin, la CIDH réitère l’importance de réaliser une visite de travail afin de disposer de tous les éléments qui lui permettront d’évaluer objectivement la situation des droits de l’homme afin de formuler des recommandations à l’État.

Données :

La CIDH est un organe principal et autonome de l’Organisation des États américains (OEA), dont le mandat découle de la Charte de l’OEA et de la Convention américaine relative aux droits de l’homme.

La Commission interaméricaine a pour mandat de promouvoir le respect et la défense des droits de l’homme dans la région et fait office d’organe consultatif de l’OEA dans ce domaine.

La CIDH est composée de sept membres indépendants qui sont élus par l’Assemblée générale de l’OEA à titre personnel et ne représentent pas leur pays d’origine ou de résidence.

traduction carolita d’un article paru sur Servindi.org le 25/05/2021

Source : http://cocomagnanville.over-blog.com/2021/05/la-cidh-condamne-les-graves-violations-des-droits-de-l-homme-en-colombie.html?utm_source=_ob_email&utm_medium=_ob_notification&utm_campaign=_ob_pushmail

https://www.servindi.org/actualidad-informe-especial/25/05/2021/cidh-condena-condena-contexto-de-terror-y-violaciones-de-dd


Voir en ligne : http://mouvementcommuniste.over-blo...

   

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