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« Le parti communiste (1920-1987) : points de repère »

mercredi 16 juin 2021 par PB

Dans le cadre du centième anniversaire du PCF, ce texte de Gaston Plissonnier, ancien résistant, membre du Bureau politique de 1964 à 1990, m’a semblé important ; il se situe à une période clef et est un témoignage de la façon dont la « nuit » social-démocrate qui était sensée finir à Tours en 1920 (« La nuit finit à Tours » selon Jean Fréville aux éditions Delga), est revenue insidieusement au point de menacer l’existence même du PCF ces 25 dernières années.

A son époque, G. Plissonnier était plutôt considéré comme le "gardien du temple", qualifié de "mémoire vivante" du communisme international par ses amis, ou encore de "secrétaire perpétuel" du parti par ses adversaires. Il était en charge de la montée des cadres au sein du parti et il est dit qu’il avait favorisé l’élection de Georges Marchais au secrétariat général, aux dépens de Roland Leroy.

Il enseignait à l’école centrale du PCF et c’est à cette occasion que j’ai fait sa connaissance. Il faut dire qu’avant la "mutation", le PCF organisait des écoles pour former ses militants et ses cadres. Cela commençait par l’école élémentaire, au niveau d’une cellule ou d’une section, d’une durée d’une journée au cours de laquelle étaient enseignés les données de base pour comprendre et combattre le capitalisme, venaient ensuite les écoles fédérales qui duraient une semaine à dix jours où l’on abordait notamment le marxisme de manière plus poussée, avec par exemple des concepts plus scientifiques comme "la baisse tendancielle du taux de profit", et puis, pour ceux qui étaient appelés à devenir des cadres du parti, il y avait l’école centrale d’un mois ou de trois mois…

Les écoles centrales avaient lieu à Draveil, dans un centre très moderne, entièrement conçu pour cela, avec chambres, réfectoire, amphithéâtre, salles de réunions, parc pour la détente ; depuis, l’ensemble a été vendu… et les écoles n’existent plus. A quoi bon, puisqu’après la mutation, l’important n’était plus d’organiser la lutte des classes pour faire tomber le capitalisme, mais de savoir comment obtenir le maximum d’élus !

Le texte en question est l’introduction au cours que Gaston Plissonnier prodiguait pendant une demi-journée à l’école centrale ; après son exposé, les questions et le débat étaient libres. Le sujet de ce cours est contenu dans son titre, à savoir mettre le doigt là où un maximum de questions se posaient sur la vie du parti, son organisation, son histoire, ses pratiques, son devenir, ce qu’il a appelé « points de repère ».

J’ai retrouvé ce texte dans les « Cahiers du communisme » de septembre 1987. Il se trouve que c’est l’année au cours de laquelle j’ai suivi cette école centrale ; ce texte a donc un goût particulier pour moi. La première partie de son intervention définit les principes et la nature du Parti communiste français, sa continuité historique dans les conditions de la France, sa politique de rassemblement tournée vers le peuple et non les états-majors, sa défense de la souveraineté nationale indispensable pour être un véritable parti internationaliste, son organisation interne autour du centralisme démocratique.

Et c’est lorsqu’il aborde ce dernier sujet, celui de la vie démocratique du parti, que l’on sent qu’il y a un problème fractionnel interne déjà en action :

« Aujourd’hui, nous avons affaire à une entreprise qui a pour objectif de remettre en cause les fondements mêmes de la nature et de l’identité du Parti qui aboutirait, si elle était suivie, à la liquidation du parti révolutionnaire. Il faut la repousser. ».

Sa réponse dont je retranscris une partie ci-après, n’est, à postériori, évidemment pas à la hauteur, car nous savons ce qui est advenu depuis :

« Mais nous avons, à bon droit, considéré que les débats et les votes étaient suffisamment éclairants, qu’ils donnaient une telle force à la ligne du Parti et représentaient une telle démonstration de son unité qu’il était possible de maintenir ces adhérents dans leurs responsabilités ».

Pour ce qui concerne le dernier paragraphe de son texte, « Une activité créatrice », dans lequel il parle des avancées théoriques et politiques du PCF, chacun jugera selon son expérience de ce que Gaston Plissonnier avance.

Mais ce qu’il dit laisse un arrière-goût amer, sachant ce qu’est devenu aujourd’hui le PCF, bien que la quasi-totalité des sujets abordés, je les partage.

Toutefois, il faut souligner que depuis, beaucoup de ces "acquis" sont passés à la trappe (est-ce là une « activité créatrice » ?), ne serait-ce que l’objectif du socialisme à la française ; quoique, il me semble que Fabien Roussel l’a lui-même récemment évoqué avec conviction…
Peut-être que tout n’est peut-être pas perdu : l’avenir nous le dira.

Lire le rapport de Gaston Plissonier Ici : http://ancommunistes.org/spip.php?article3215

   

Messages

  • 1. « Le parti communiste (1920-1987) : points de repère »
    18 juin 2021, 17:31 - par RICHARD PALAO


    Gaston PLISSONNIER connu pour être un orthodoxe a favorisé l’ élection de Georges MARCHAIS ce dernier plus flexible contrairement à sa réputation de dur à fait approuver par le parti l’ abandon de la notion du centralisme démocratique , abandon qui a ouvert la porte à d autres renoncements par les directions suivantes qui ont abouti à l’ effacement progressif mais inéxorable du PCF

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