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{Guerre sociale} - Assurance-chômage : En Marche et crève !

samedi 11 septembre 2021 par Unité CGT

Macron en guerre contre les travailleurs privés d’emplois et précaires.
Assurance-chômage, minimas sociaux et travail gratuit.
La lutte contre le chômage concerne l’ensemble du mouvement ouvrier.

Macron en guerre contre les travailleurs privés d’emplois et précaires

Depuis la création de l’assurance chômage en 1958, le patronat multiplie les attaques contre le droit à l’indemnisation, comme pour la sécurité sociale. Ces dernières années ont d’ailleurs été marquées par l’accélération de ce sabotage via la suppression de la cotisation sociale, c’est-à-dire la part socialisée du salaire, et son remplacement par l’impôt.

Cette reprise en main par l’Etat en 2019 a consacré le basculement d’un système de solidarité, à une logique de charité patronale qui légitime les annonces de répression des chômeurs. L’objectif étant que cette nouvelle allocation financée par l’impôt soit dépendant de l’Etat qui a le tout pouvoir sur les attributions et les modes de calculs.

Dans la continuité du sabotage de l’assurance-chômage, Macron souhaite imposer une réforme faite pour accompagner les politiques patronales de précarisation du travail et punir les travailleurs. Deux mesures particulièrement néfastes : l’allongement de la durée du temps de travail pour prétendre à une allocation chômage (6 mois au lieu de 4) et une refonte du mode de calcul des allocations chômages dans lequel les jours non travaillés seront pris en compte. Au total ce sont plus de 1.7 millions de travailleurs précaires qui perdront tout ou une partie de leur indemnité chômage !

Le premier volet de la réforme de l’Assurance-chômage a été appliqué à partir du 1er novembre 2019 avant d’être partiellement annulé au 1er Août 2020. Le résultat : 22000 rejets d’ouverture de droits par mois et 90% de baisse de rechargement de droits !

C’est une réforme rétrograde que la CGT a combattu dès sa mise en place et que le Conseil d’Etat a censuré à deux reprises ! Malgré une unité syndicale pour son abandon, le gouvernement revient aujourd’hui à la charge avec un texte identique. Preuve est faite que l’idée de pénaliser les travailleurs précaires est, et sera, toujours d’actualité.

La période est propice : avec la crise, le patronat accélère sa une guerre à l’emploi. Fermetures de sites industriels pourtant rentables, réorganisations permanentes des services, utilisation de nouvelles machines, non remplacements des départs à la retraite, plan de départs et de licenciements collectifs…

Dans le même temps, et en parallèle, le gouvernement veut pénaliser les plus précaires au niveau de l’assurance chômage. L’objectif affiché est de réaliser des milliards d’économies sur le dos des chômeurs, pendant que des dizaines de milliards d’euros sont versées aux entreprises.

Ainsi, et malgré la censure du Conseil d’Etat, plusieurs mesures sont remises sur la table, notamment la barrière d’accès aux droits, c’est-à-dire les conditions d’ouverture du droit à être indemnisée. La réforme prévoit de passer de quatre à six mois, soit de 607 à 910 heures, le nombre de mois de travail nécessaire pour l’ouverture des droits. Mécaniquement, pas moins 400 000 travailleurs pourront être privés (en pleine pandémie/crise sociale majeure) de toute indemnisation.

De même, la modification du mode de calcul du salaire journalier de référence avec la prise en compte des jours non travaillés, sert précisément l’objectif de supprimer « artificiellement » des centaines de milliers de privés d’emplois des listes de Pole Emploi. Si la réforme passe, les jeunes travailleurs, rentrés plus récemment dans la vie active et qui occupent plus souvent des emplois temporaires et partiels, seront, eux-aussi, particulièrement pénalisés.

Avec cette réforme, plus de 500 000 chômeurs pourront être privés d’au moins 204 euros par mois, une somme colossale quand on sait qu’une allocation moyenne serait passer de de 900 euros à 700 euros !

Ce sont bien évidemment les travailleurs précaires, ceux qui alternent des périodes de travail courtes et de chômage (intérimaires, saisonniers etc..), qui sont la cible du patronat et du gouvernement.

Assurance-chômage, minimas sociaux et travail gratuit

Allons plus loin dans la réflexion. Le contexte actuel de crise, et les conséquences d’une énième réforme de l’Assurance chômage vont inévitablement faire grossir les rangs des bénéficiaires au RSA. Fin 2020, il y avait plus de deux millions de bénéficiaires du RSA en France. Ce chiffre ne pourra qu’exploser avec la casse continue de l’assurance chômage.

Rappelons au passage que la création des minimas sociaux comme le RSA (anciennement RMI), a été une vraie aubaine pour le patronat, car par l’intermédiaire des pouvoirs publics, il a pu créer « au nom de l’insertion », une large palette de contrats précaires et mal payés, dont le but est de réaliser toujours plus de profits.

Pire encore, le gouvernement a réussi à rentabiliser les chômeurs au RSA en les « incitant fortement » à réaliser des heures de bénévolat dans le cadre du CER. Certains départements, à l’image du Haut-Rhin, ont déjà réussi à imposer, par un chantage qui ne dit pas son nom, sept heures de bénévolat par semaine à plus de 800 bénéficiaires du RSA.

Or, on ne le répétera jamais assez, le bénévolat imposé est du travail gratuit qui sert à remplacer les fonctionnaires ou salariés dans les services publics, associations etc… La destruction de l’emploi et les coupes budgétaires mènent à une pénurie de travailleurs. Le travail gratuit, imposé aux chômeurs sous peine de sanctions, représente une main d’œuvre surexploitée qui a pourtant les mêmes missions et tâches qu’un salarié en poste.

Enfin le patronat marque une étape supérieure avec son projet du Revenu universel d’Activité, qui remplacera le RSA en conditionnant la fusion des minimas sociaux. Cette allocation unique, censée faciliter son accès par son entière numérisation, sera surtout conditionnée au travail gratuit.

La lutte contre le chômage concerne l’ensemble du mouvement ouvrier

Il est impossible de séparer la lutte contre la casse d’assurance chômage des luttes pour la sauvegarde de l’emploi dans les boîtes et services publics. Tout comme que nous affirmons que la lutte contre le chômage est l’affaire de tous les travailleurs, donc de toute la CGT car il est organisé consciemment et collectivement par le patronat.

Les chômeurs ne sont pas responsables de leur situation, alors que les conditions ne sont pas créées pour que l’ensemble des travailleurs puissent travailler. D’un côté, des millions de personnes sont sans travail. De l’autre, le patronat n’a que quelques centaines de milliers de postes à offrir, et dans des conditions trop souvent inacceptables.

La crise actuelle montre que le patronat est incapable, même s’il avait la meilleure volonté du monde, d’organiser une société sans chômage.

La mise en concurrence entre les travailleurs, le besoin de créer d’une main d’œuvre de bon marché et flexible leur servant de variable d’ajustement ainsi que la nécessité d’optimiser au maximum la rentabilité de leurs entreprises pour répondre aux impératifs de leurs actionnaires le pousse à attaquer l’emploi de toutes les manières possibles.

Les travailleurs ne pourront trouver aucune solution au chômage de masse tant que tournera cette machine infernale.

Nous devons en conclure que la nécessité d’une réappropriation collective de l’outil de production par les travailleurs est la seule solution afin de partager équitablement le travail entre tous et de garantir le droit au travail, le travail avec des droits.

   

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