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États-Unis/Cuba une longue et violente histoire

samedi 13 novembre 2021 par Salim Lamrani

Salim Lamrani, les relations USA-Cuba, à la conférence "La Politique étrangère des États-Unis, aujourd’hui"du 30 octobre 2021.

Après quatre ans de dures sanctions par l’administration de Donald Trump, la relation entre Cuba et les États-Unis est au plus bas depuis des décennies : pour la reconstruire, son successeur Joe Biden devra prendre l’initiative, estiment les experts.


POUR INFO : Le journal de Montréal

La tâche ne sera pas simple. Au total, plus de 190 mesures ont été prises pour renforcer l’embargo en vigueur depuis 1962, de quoi effacer presque totalement le rapprochement entrepris par Barack Obama et rendre la vie quotidienne des Cubains chaque jour plus difficile.

Interdiction des escales à Cuba pour les croisières américaines, liste noire pour une série d’entreprises et de dirigeants cubains, poursuites contre des entreprises étrangères présentes sur l’île... La rafale de sanctions s’est poursuivie jusqu’à la dernière minute, avec, la semaine dernière, le retour de Cuba sur la liste des pays soutenant le terrorisme, puis des mesures contre le ministre de l’Intérieur.

Durant sa campagne, Biden a fait des promesses alléchantes pour Cuba, s’engageant à revenir sur les restrictions imposées par Trump sur les voyages et l’envoi d’argent des Cubains exilés vers leurs proches sur l’île.

À lui, donc, de jouer le premier coup dans cette nouvelle partie d’échecs entre les deux pays, en froid diplomatiquement, estime Jorge Duany, directeur de l’Institut de recherches cubaines de l’université internationale de Floride.

Cuba prêt au dialogue

Le nouveau président — qui aura un Cubain, Alejandro Mayorkas, comme secrétaire à la Sécurité intérieure — « pourrait revenir sur la récente décision de remettre Cuba sur la liste des pays soutenant le terrorisme », en plus de tenir ses promesses de campagne, selon M. Duany. Et, à moyen terme, il pourrait nommer un ambassadeur « si le Congrès, désormais contrôlé par les démocrates, l’approuve ».

Mais pour « normaliser » les relations, il faut une « initiative ciblée des deux parties », prévient l’universitaire.

« Le gouvernement cubain pourrait avancer dans l’implantation de réformes économiques permettant une plus grande participation du secteur privé » et autoriser « une plus grande diversité d’opinions politiques », commente-t-il pour l’AFP.

Prudent, le président Miguel Diaz-Canel a juste exprimé pour l’instant sa disposition à « discuter sur n’importe quel sujet ».

Mais comme il l’a souligné devant le Parlement le 17 décembre, jour anniversaire du dégel initié par Obama et Raul Castro en 2014, « ce que nous ne sommes pas disposés à négocier, ce sur quoi nous ne céderons pas un centimètre, c’est la révolution, le socialisme et notre souveraineté ».

Pour Michael Shifter, président du think tank Dialogue Interaméricain, basé à Washington, il est clair que Cuba n’avancera pas ses pions en premier.

« Je serais surpris si La Havane prenait une telle initiative, même si le gouvernement a dit clairement sa disposition à abaisser les tensions entre les deux pays », dit-il.

Mais un vrai rapprochement « dépendra en grande partie de la disposition du gouvernement cubain à avancer réellement dans les réformes économiques et politiques ».

« Nouvelle politique d’engagement »

Pour le Bureau de Washington sur l’Amérique latine (Wola) et le Centre pour la démocratie dans les Amériques (CDA), une chose est sûre : « Les États-Unis ont besoin d’une nouvelle politique d’engagement avec Cuba, qui servira les intérêts américains et ceux du peuple cubain. »

Dans leur rapport conjoint publié en décembre, les deux think tank américains soulignent que Cuba « est en train de changer ». Et « les États-Unis peuvent avoir une influence positive sur la trajectoire de ce changement, mais seulement avec une politique d’engagement ».

« Continuer avec les politiques du passé et les modifier seulement à la marge mettra les États-Unis hors jeu ; cela les isolera de leurs alliés, des Cubains ordinaires au-delà des petits groupes de dissidents, et de la génération montante des dirigeants cubains, qui donneront forme à l’avenir de l’île », insiste le rapport.

Un tuyau que chuchotent les deux think tank, tout en proposant eux aussi la désignation d’un nouvel ambassadeur à La Havane : Biden pourrait appeler Diaz-Canel pour l’inviter au Sommet des Amériques, organisé fin 2021 aux États-Unis.

Cuba avait participé pour la première fois à ce sommet au Panama en avril 2015, quelques mois après l’annonce d’un rapprochement entre les deux ex-ennemis de la Guerre froide... L’occasion d’une poignée de main historique entre Barack Obama et Raul Castro.

   

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