Harkis : un pardon impardonnable !

Ce jeudi 18 novembre constitue une insulte tant vis à vis du peuple Algérien, que pour toutes celles et ceux qui ont, à l’instar du PCF, de la CGT, de l’UNEF et d’autres, ont mené courageusement, la lutte pour que cesse cette guerre baptisée "Pacification".

Ce 18 novembre, 46 députés ont approuvé un texte qui stipule, au prétexte de conditions du rapatriement des Harkis, que la France "reconnaît les "services rendus en Algérie par les anciens membres des formations supplétives qui ont servi la France et qu’elle a délaissés lors du processus d’indépendance de ce pays".

Je suis de cette génération qui connait le genre de "services rendus" !

Les harkis constituaient une armée de supplétifs et même si comparaison n’est pas raison, ils furent durant la guerre d’Algérie ce que les miliciens de Darnand, les doriotistes de la division SS Charlemagne, furent, dans la période où les nôtres donnaient leur vie pour que nous puissions retrouver la liberté.

Parmi les 47 députés en séance, il y avait un seul député communiste.
Pas n-importe le quel, André Chassaigne, président du groupe PC et apparentés.

Il a voté le texte !!!

Pour qui a connu comme moi ces milices, qui a vu comme moi certains d’entre eux masqués pour pas qu’on les reconnaisse, désigner du doigt dans les villages du constantinois, les membres de famille accusés de participer à la résistance contre le colonialisme, ce qui les livrait immédiatement à la gégène et autres tortures des bérets-verts.

Ce vote de Chassaigne et une véritable insulte à la mémoire de nos camarades Yvetot, Maillot, Henri Alleg, Audin et aux dizaines de milliers de victimes de la guerre coloniale.
Qu’on ne vienne pas me justifier cette position au prétexte de ce que furent, certes des conditions difficiles d’accueils de ceux qui fuyaient leur pays libéré de l’Occupant.

J’observe que la République des droits de l’homme n’a jamais demandé pardon aux familles des républicains espagnols concentrées dans les camps des Pyrenées Orientales ou du Gers( Gurs, le Vernet, Argelès) souvent avec l’accompagnement des matraques des gardes mobiles, mercenaires d’un État dont les députés avaient pourtant majoritairement été élus en 36 !!

J’affirme que telle ou telle demande de compensation financière, ne pouvait pas donner lieu à une Loi qui affirme que les Harkis, ont constitué un soutien à la France !
Car entre 1954 et 1962, ce n’est pas "Ma France" qui ordonnait les tortures, le Napalm, les massacres, les viols, les Oradour sur Oued !

C’était la France du Capital, le SO des colonnialites, les Mollet, Mitterand et autres De Gaulle, Salan et compagnie.

Personnelement, au nom de ce qui fonde mon engagement communiste, internationaliste, je ne pardonnerais jamais aux 46 députés qui ont osé salir le Combat du peuple Algérien, celui des militants français qui de Billancourt à Charonne, ont payé cher la lutte contre la sale guerre, ou des Harkis étaient responsables particulièrement féroces de tous les véritables Crimes contre l’Humanité commis en Algérie.

L’électoralisme n’excuse pas tout.

A.C

27 mois de Constantinois entre Juillet 59 et juillet ...
Témoin des atrocités commises par les miliciens du Colonialisme.

PS : Ce projet de loi rappelle à ma génération ce que fut l’amnistie gaullienne pour les chefs et mercenaires fascistes de l’OAS, en 68, puis par Mitterrand les scandaleuses mesures rétablissant dans tous leurs droits et privilèges ceux qu’ils faillirent transformer la France en dictature militaire.

Le prétexte de cicatrisation des plaies, de "reconcialtion", ce négationnisme est d’autant plus méprisable qu’il y-a une puanteur électoraliste chez ces 46 élus.

Pour mémoire :

Les harkis représentent près de 200 000 soldats qui ont combattus aux côtés de la France contre le mouvement d’émancipation nationale algérien. Ce dernier les a laissés pour compte au lendemain de la signature des accords d’Évian. Il est estimé que 40 000 harkis ont été accueillis en France dans des camps insalubres, sans accès à l’éducation ni à la liberté de circulation, 40 000 d’entre eux se sont rendus en France dans la clandestinité, et le reste de la communauté restée en Algérie a fait face à des représailles sanglantes.

En fait l’opération de Macron est surtout destiné à séduire l’extrême droite, et sans aucun doute "emmerder" le pouvoir algérien. On se demande donc, ce qu’a été faire André Chassaigne dans cette galère ? Ordre de Fabien ? (JP-ANC)