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Pour descendre dans l’arène, mais pas n’importe comment : Législatives, espoirs ou impasses ?

samedi 7 mai 2022 par Guy Hervy

Dans l’espace qu’il est coutumier de qualifier de progressiste, les élections législatives à venir sont porteuses d’approches contradictoires autour d’une seule question : quelle est leur potentielle efficacité pour imposer des limites à l’ultralibéralisme (capitalisme débridé, la bride étant celle de la lutte de classe) est-il possible de l’entraver ?
Va-t-on par une dynamique nouvelle mettre sur le recul les forces de l’ultra réaction toute autant ultra libérales ?
Existe-t-il un espace crédible pour construire si ce n’est une alternative au moins de solides points de blocage opposés à ces deux versions des mêmes intérêts ?

La logique de l’élection présidentielle, l’inversion du calendrier électoral mis en place il y a deux bientôt deux décennies avec ceux qui ont approuvé ou se sont abstenus de la combattre, puis le calendrier organisant l’enchaînement des différentes élections, des municipales à celles de l’UE met le pays en campagne électorale permanente, les forces de la droite réelle du PS au RHaine appelant à la trêve sociale au nom de la démocratie.
Les moins a droite demandant un blanc seing qui permettrait grâce à un mage d’aller jusqu’à guérir les écrouelles.

Cela se fait avec l’aide des média au mains des oligarques à base française dont on vient de mesurer combien ils savent soutenir tout leurs fers au feux.
Pour autant, de tous les rendez-vous électoraux, l’élection législative est certainement celle qui porte l’image la plus forte de possibilité d’intervenir sur les choix.

La dissolution en 1997 par Chirac liée à sa volonté de s’affranchir du rapport de force social installé en 1995, ses résultats font références dans les mémoires pour alimenter les possibles.
Mais la politique mise en œuvre par le gouvernement Jospin soutenu par toutes les forces dites de gauche de l’époque en a montré les limites de par son refus de s’attaquer au capital puis de lui donner des gages, de cultiver la pédagogie de la fatalité et du renoncement (souvenez vous de son "l’état ne peut pas tout faire" .

Il n’est pas inutile de mesurer que les scores des partis présents es qualité dans le gouvernement Jospin en paient en 2022 le prix fort et que l’espace libéré au moins disant politique au regard de besoin sociaux urgent permet comme à chaque fois depuis 1921 à la social démocratie de se trouver au centre d’une recomposition politique chargée d’éliminer les forces disqualifiées, d’en marginaliser voire faire disparaître celles qui malgré bien des abandons pourraient illusionner sur leur part de références anti capitalistes.

La stratégie de Rocard et son PSU, celle de Mitterrand et du congrès d’Epinay poursuivent avec la FI leurs effets de recentrage autour d’une social démocratie qui par nature ne pose pas l’enjeu en terme de construction anti capitaliste mais en terme de stratégie de conquête du pouvoir politique renvoyant à un hypothétique après concernant la nature et sens des transformations
à réaliser et à les proposer via des outils représentatif et non par l’intervention populaire massive et consciente, à construire, qui seule peut la mettre en œuvre et la garantir.
Nous sommes devant l’actualisation de la célèbre phrase de Léon Blum se présentant en 1936 en "gérant loyal du capitalisme"(sic)

Pour autant il serait contre productif de nier combien l’idée d’user de l’échéance à venir n’alimente pas des espoirs qui permettent au patron de la France insoumise de se placer en rassembleur distribuant des indulgences sous forme de droit à candidater là où il l’autorise aux forces qu’il a décidé de finir de laminer.

Notons combien cela offre de capacité de rebond du côté des héritiers de la SFIO ; la partie la plus droitière comme c’est coutume depuis l’avant Union Sacré sait accourir ventre à terre prendre sa place au côté des représentants du capital.

Pour le P"c"F, la désertion de quelques cadres qui connaissent plus les tables autour des lieux de pouvoir politique que les tréteaux de meetings et actions dans les entreprises et quartiers, s’étant coupés délibérément des racines populaires, en recherche de martingales conservatrices de mandat accourant et s’abritant sous le parapluie mélenchonien.

C’est dans ce contexte que les électrices et électeurs cherche leur chemin.

Une seule chose est sûre : Si la Macronie ressort moins triomphante et ne dispose plus de cette majorité absolue qui lui a donné les moyens pour tant de mauvais coups jusqu’à ce que cette majorité absolue s’effrite conduisant à l’usage de la violence du 49.3, si les recompositions au sein des droites historiques et extrêmes sont contenues voire mises sur le reculoir, cela pourrait offrir des espaces au mouvement social.

A condition qu’il se rassemble autour d’objectif et non autour d’un conglomérat de sigles où le nombre recherché permet de tirer en arrière le niveau des exigences permettant que s’installent colères individuelles et écœurements collectifs.

Dit autrement, si ces législatives sont vues par le mouvement social comme la possibilité de mesurer sa force et se donner des point d’appuis, il faut y réfléchir. Sachant qu’individuellement et collectivement ses acteurs doivent être d’une vigilance extrême pour ne pas être que force d’appoint mais force motrice.

Par contre, si comme c’est la pratique de ceux qui sollicitent les suffrages, le mouvement social ne s’en tiendrait qu’à déléguer sa dynamique à d’autres qui en feraient leur usage propre, cela ne ferait qu’entraîner le pays vers ce pire qu’il vient d’éviter de si peu.

   

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