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Des milliers de personnes manifestent au Brésil contre l’assassinat d’une conseillère municipale

mercredi 21 mars 2018 par Jean Penichon

Brasilia, 16 mars (RHC)- Des milliers de personnes sont descendues dans la rue des principales villes du Brésil pour protester contre l’assassinat d’une conseillère municipale de la ville de Rio de Janeiro.

Les manifestants critiquaient aussi de façon ouverte l’assassinat d’habitants des quartiers pauvres par la police.
Des enquêteurs, des procureurs et même des chefs de bandes de trafiquants de drogues ont signalé que l’assassinat de Mariella Franco a toutes les caractéristiques d’un crime politique.

Mariella Franco, qui faisait partie d’une commission chargée de superviser l’intervention militaire dans la ville de Rio de Janeiro, avait durement critiqué la mesure. Elle a signalé que la violence policière contre les habitants pourrait se renforcer.

Un enquêteur de la police de la ville a affirmé que le motif principal semble être la dénonciation par Mariella Franco contre les forces de police pour des morts présumées d’innocents au cours de leurs constants affrontements avec les bandes de trafiquants de drogues.

Rio de Janeiro, 15 mars (RHC)- La conseillère municipale du Parti Socialisme et Liberté du Brésil, Marielle Franco, a été criblée de balles dans la voiture dans laquelle elle se déplaçait à Rio de Janeiro, au Brésil.

Marielle Franco a été conseillère et activiste des droits humains et l’une des voix les plus combatives contre l’occupation militaire des favelas de Rio, ordonnée par le président Michel Temer.

Un jour avant son assassinat, la jeune sociologue avait dénoncé l’action brutale et les abus continuels de l’armée dans la région d’Iraha, dans la communauté d’Acari.

Elle était femme, mère, noire, homosexuelle comme Angela Davis

Elle était militante lgbt, militante afroféministe, militante contre les violences policières dans les favelas en général et contre le génocide noir en particulier (77% des victimes sont de jeunes garçons noirs) comme Angela Davis

Engagée auprès des exclus des favelas, Marielle Franco concentrait beaucoup de haine : homophobie, négrophobie, sexisme. En elle convergeaient aussi toutes les luttes.

La peine est sans appel : une exécution par 5 balles dans la tête dans les rues de Rio de Janeiro.

Pour bon nombre de gens le Brésil se résume encore aux plages les cariocas aux corps dénudés, le veau d’or footballistique, la ballade touristique dans des favelas "pacifiées". On gomme rapidement de nos mémoires la violence policière si visible pourtant à la veille de la coupe du monde de football, le génocide noir, les spoliations des indiens, leur mort lente, et la misère dans ces même favelas.

Les opprimés sont légions dans ce pays. Des voix, trop peu de voix, s’élèvent. Marielle Franco fut de celles qui se sont insurgées contre le retour progressif à la violence institutionnelle, atavisme des sombres heures du régime militaire (1964-1985). L’exécution de Marielle Franco est de ce fait une lourde perte pour une démocratie qui avait brièvement soulevé l’espoir de l’abandon des méthodes autoritaires.

Sa mort est une catastrophe pour les centaines de mouvements afroféministes dans le monde. Sa mort impacte lourdement les mouvements LGBT au Brésil. Sa mort signifie l’enfermement sans conditions des plus pauvres dans des ghettos abandonnés à la violence. Mais sa mort est aussi un signe fort d’alerte contre les dérives autoritaires qui menacent nombre de Démocratie, le signe d’une lente régression qui se déploie partout dans le monde, auréolé d’un silence complice.

Le collectif des rosas vient de consacrer toute une journée au rôle des femmes noires dans les résistances. 32 ans après l’exécution de Rose Lokissim dans les prisons d’Hissein Habré, la mort de Marielle Franco apparait comme un énième symbole du destin tragique de ces femmes qui ont osé défier les oppresseurs.

De plus en plus depuis le coup d’état institutionnel qui a chassé du pouvoir Dilma ROUSSEF contre qui la justice n’a rien retenu, le Brésil semble s’enfoncer dans une dérive fascisante. L’assassinat de Mariella en est un nouvel et tragique exemple : ne laissons pas faire !

   

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