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Les luttes en France...et ailleurs

mardi 10 janvier 2023 par Communistes

Affaire du chlordécone aux Antilles : Un non-lieu a été prononcé par les juges d’instruction !

Le chlordécone, un pesticide interdit en France en 1990 mais qui a continué à être autorisé dans les champs de bananes de Martinique et de Guadeloupe par dérogation ministérielle jusqu’en 1993, a provoqué une pollution importante et durable des deux îles.

Les juges d’instruction ont prononcé lundi 2 janvier un non-lieu dans l’enquête sur l’empoisonnement des Antilles au chlordécone, ce pesticide autorisé dans les bananeraies françaises jusqu’en 1993, a t-on appris jeudi 5 janvier de source judiciaire.
Les juges estiment principalement que les faits sont prescrits. En novembre dernier, le parquet de Paris avait requis le non-lieu dans cette affaire. Les deux juges d’instruction du pôle de santé de Paris, Brigitte Jolivet et Fanny Bussac, ont signé l’ordonnance de non-lieu lundi dernier. Elles l’ont adressée mercredi par courrier aux avocats des associations martiniquaises et guadeloupéennes qui avaient saisi la justice en 2006.
Des manifestations pour dénoncer "un déni de justice" !
Depuis les réquisitions de non-lieu du parquet en novembre, de nombreuses manifestations ont eu lieu aux Antilles, notamment en Martinique, pour dénoncer "un déni de justice" et un "mépris d’Etat". Le 6 décembre, à l’occasion des questions au gouvernement à l’Assemblée nationale, le député martiniquais Marcelin Nadeau a interpellé le ministre délégué aux Outre-mer sur "le silence et l’impunité sous couvert de non-lieu", dénonçant "un fort sentiment de mépris à l’égard des peuples empoisonnés".
Plus de 90% de la population adulte en Guadeloupe et Martinique est contaminée par le Chlordécone, selon Santé publique France, et les populations antillaises présentent un taux d’incidence du cancer de la prostate parmi les plus élevés au monde !!!

Fin du timbre rouge : De lourdes conséquences sur l’emploi et le service public postal !

A l’horizon 2024, la moitié des emplois de facteurs pourrait disparaître. C’est une des conséquences de la suppression du timbre rouge à la mise en place de la Nouvelle Gamme Courrier au 1er janvier 2023. Comme avait alerté la CGT FAPT, les usagers verront donc passer le facteur à leur boite aux lettres seulement 2 fois dans la semaine. Cela vient d’être confirmé par voie de presse par La Poste à travers l’annonce d’expérimentation.
La décision de généraliser la norme du J+3, le choix de déclencher la distribution d’un client à partir de la réception d’un colis et de retenir le courrier jusqu’au jour garanti va permettre, avec l’aide de l’IA (intelligence artificielle), de diviser par deux les points de distribution quotidien.
Cela veut dire concrètement que le courrier envoyé par les usagers et entreprises est retenu dans les centres courrier et n’est distribué qu’au 3ème jour (sauf si le destinataire doit recevoir un colis). Il est évident qu’une telle restructuration du courrier, qui priorise la productivité à la qualité de service et du service public, a des conséquences lourdes sur l’emploi, et ce dans l’ensemble des métiers de la Poste.

Ce plan de suppression d’emploi massif sans précèdent, que prépare les dirigeants de la Poste avec l’aval du gouvernement va accentuer les inégalités territoriales, peser négativement sur le sentiment d’abandon et le manque de lien social exprimés par nos concitoyens lors des mouvements sociaux de la période récente, participer à accroître la précarité et sceller la fin d’un personnage auxquels les français sont viscéralement attachés « le facteur ».

Après avoir démantelé son réseau de bureau de poste, La Poste démantèle son réseau d’acheminement et de distribution. La Poste n’a eu de cesse de déconstruire le réseau d’acheminement sur la seule logique financière. La norme du J+1 définissait l’organisation du travail avec la conception d’un service public construit sur la péréquation tarifaire et territoriale. La Poste est aujourd’hui quasiment le dernier service public de proximité qui tient un rôle central dans la société, il y a donc de fortes attentes de la part des populations à son égard.
L’avenir du service Public Postal nécessite un débat le plus ouvert et le plus large possible dans le pays avec les usagers, les postiers, les élus. La CGT FAPT réitère l’ensemble de ses propositions qui portent : d’une part sur les obligations de La Poste autour des 4 missions de service public qui lui sont confiées :
• l’accessibilité bancaire,
• la distribution de la presse,
• l’aménagement du territoire,
• la distribution du courrier 6 jours sur 7.
Ces 4 missions sont indissociables et indispensables. Et d’autre part sur l’urgence d’améliorer la situation des salariés en charge d’assurer ces mêmes missions de service public.

Place du marché : La chronique d’une mort annoncée !

Placée en Redressement judiciaire depuis début décembre 2022, la Société Place du Marché ne s’est vu proposer qu’une seule offre de reprise par la nouvelle enseigne de distribution TAZITA, implantée dans la région Rhône-Alpes.
Le 28 Décembre 2022 en séance de CSE extraordinaire, la Direction de Place du Marché a annoncé que ce potentiel repreneur venait de retirer son offre. Cette annonce pousse la Société Place du Marché vers une liquidation judiciaire qui sera prononcée le 11 janvier 2023 par le tribunal de commerce.
Près de 1600 salariés vont donc venir gonfler les statistiques de Pôle emploi l’an prochain, victimes d’erreurs stratégiques de la part de la Direction depuis le rachat de Toupargel il y a trois ans.
On peut se poser la question de ce rachat purement financier sans intention, depuis le début, de pérenniser l’entreprise ainsi que les emplois. Les salarié-e-s n’ont pas à être sacrifié-e-s sur l’autel des profits ! Les élu-e-s CGT Place du Marché et la Fédération CGT Commerce, Distribution et Services restent mobilisés pour accompagner et soutenir les salarié-e-s et mettront tout en œuvre pour maintenir l’ensemble des emplois.

Le groupe Auchan condamné :

Vous ne verrez pas cette information à la télévision : le groupe Auchan a été condamné le 16 décembre dernier pour « harcèlement moral », « discrimination syndicale », « manquement à l’obligation de sécurité ».
C’est l’histoire du pot de fer contre le pot de terre, des petits dictateurs patronaux contre les travailleurs et leurs organisations CGT, en un mot : c’est la lutte des classes.
Dans cette affaire du magasin Auchan de Tourcoing, il s’agit bien de la vie et de la santé de travailleurs. Il s’agit aussi de la dignité et du refus de se laisser faire par une hiérarchie complice et coupables de violences : une salariée victime d’une fausse couche sur son lieu de travail, une autre salariée licenciée (puis réintégrée grâce à la CGT) pour une erreur de caisse de 85 centimes, des attaques directes ou plus sournoises contre les militants ou les sympathisants de la CGT, un harcèlement caractérisé contre un responsable CGT.

« Combien de salarié(e)s doivent-ils affronter les pressions, les injustices, l’arbitraire d’un patronat qui se veut tout puissant ? Et ce pour des salaires de misère et au prix de leur santé ? Des millions sans aucun doute. Mais dans le silence », s’interroge, dans un communiqué l’Union locale CGT de Tourcoing, fer de lance de la lutte contre la dictature patronale « ordinaire ».
L’UL CGT de Tourcoing rappelle ainsi que les agressions contre les militants CGT, salariés de l’entreprise, se sont démultipliés dès lors que le syndicat CGT s’est renforcé.
C’est là que débutent les faits de harcèlement, puis de discriminations. Répétés. Quotidiens. Insidieux. Indignes. Les remarques à caractère raciste. Les collègues trop proches licenciés, les autres « retournés ». rappelle ainsi la CGT qui pointe du doigt également les fake news de la direction pour décrédibiliser la CGT, et de véritables « pratiques policières ».
Face à un patronat ivre de sa toute-puissance, la CGT à Tourcoing ne cédera pas. Et obtiendra donc gain de cause en faisant condamner le groupe.
« Défendre la dignité des salariés dans cette société capitaliste où tout est contre nous, demande des qualités immenses et une capacité de résistance forte. Mais la première qualité est de faire du collectif, de s’organiser et de lutter tous ensemble. » explique encore l’Union locale qui rappelle : « C’est ce que notre CGT pratique depuis plus d’un siècle. Nos militants et militantes, à quelques degré que ce soit, ont accumulé cette expérience de la lutte des classes et savent à quoi s’en tenir quand on les balade avec le « dialogue social » !!!

Conflits d’intérêts : Une République exemplaire ?

Lors de sa campagne électorale de 2017, Emmanuel Macron avait fait une double promesse : un nouveau monde, et une République exemplaire. Pour le nouveau monde, c’est un monde d’un côté plus dur et féroce pour le monde du travail, et de l’autre, à la vie toujours plus facile et aisée pour les possédants.

En ce qui concerne la République exemplaire, en ce début de ce deuxième quinquennat, il est intéressant de voir où l’on en est. Dans une République exemplaire, il n’est pas question que l’on puisse entendre parler de conflit d’intérêts. Bien que n’ayant pas de définition juridique dans le droit français, contrairement à la prise illégale d’intérêts, le conflit d’intérêts peut être défini comme un conflit entre la mission d’un-e agent-e public et ses intérêts privés, ces derniers pouvant influencer la manière dont il ou elle exerce ses fonctions.

En d’autres termes, le conflit d’intérêts peut remettre en cause la neutralité et l’impartialité avec lesquelles la personne doit accomplir sa mission, du fait de ses intérêts personnels. Or, dans la République exemplaire voulue par Emmanuel Macron, il n’est pas de mois sans que l’on entende parler de conflit d’intérêts concernant un membre de la Macronie. Un système touchant tous les secteurs Il peut s’agir aussi bien de personnes en fonction que « recasées » après leur mandat.

La multiplication de ces cas en fait un véritable système, au bénéfice exclusif d’un petit nombre. Aucun secteur n’est épargné : justice, santé, industrie, formation professionnelle, protection sociale, changement climatique, etc... Il serait trop long de faire une liste exhaustive. Certains sont emblématiques de la dérive du fonctionnement démocratique de notre république.

Par exemple, l’inamovible secrétaire général de l’Élysée, Alexis Kohler : bien que présumé innocent, il vient d’être mis en examen pour « prise illégale d’intérêts ». Il lui est reproché d’être intervenu pour favoriser l’armateur italo-suisse Mediterranean Shipping Company (MSC) dans sa reprise des chantiers navals STX France, du fait de ses liens familiaux avec les dirigeants de MSC.
Alors que des mesures sont prises pour décarboner l’économie, Agnès Pannier-Runacher, la ministre de la Transition énergétique, a « omis » de déclarer ses liens familiaux avec le numéro 2 de l’industrie pétrolière française, le pétrolier Perenco.
Le garde des Sceaux Éric Dupond-Moretti est renvoyé, quant à lui, devant la Cour de justice de la République pour « prises illégales d’intérêts ». Il lui est reproché de s’être servi de son poste pour régler des comptes avec des magistrats, avec qui il avait eu maille à partir dans son métier d’avocat.
En 2019, Jean-Paul Delevoye est chargé par le président de la République de faire des propositions pour réformer le système de retraite. Il a « oublié » de faire part de ses attaches avec le monde assurantiel qui lorgne, depuis des années, sur le pactole que représente le montant des retraites. Il n’a pas déclaré ses liens financiers avec l’institut de formation des assureurs Ifpass.

En 2018, le mari d’Agnès Buzyn est nommé « conseiller d’État en service extraordinaire » par le gouvernement. Son rôle, entre autres, est d’examiner la légalité des textes proposés par sa femme. Préparer le terrain pour le retour au secteur privé. Cela ne s’arrête pas là. Lorsqu’ils et elles quittent leurs postes, ils et elles se recyclent dans des activités qu’ils et elles ont favorisé lorsqu’ils et elles étaient en poste.

On peut citer : Muriel Pénicaud, ancienne ministre du Travail, est entrée, malgré un avis très restrictif de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP), au conseil d’administration de Manpower, sans doute pour services rendus. Si cela n’était pas suffisant, elle a également intégré le conseil d’administration du groupe français Galileo Global Education, qui rachète depuis quelques années de nombreux organismes de formation en France et à l’étranger.

En tant que ministre, elle s’est illustrée, entre autres, par une loi sur la formation professionnelle, qui a profité essentiellement aux organismes de formation privés. Suite à cette loi, il est à noter que lors de la crise sanitaire, l’organisme ayant le plus d’« apprentis sans contrat » était Studi, qui appartient au groupe Galileo.

La HATVP a retoqué la volonté de l’ancien ministre des Transports Jean-Baptiste Djebbari de se reconvertir chez l’armateur CMA CGM pour « risques déontologiques substantiels ». Avant de quitter le gouvernement, il a participé au lancement du projet « Stratégie nationale pour le développement de l’hydrogène décarboné en France », doté de 7 milliards d’euros. Étrangement, il a trouvé refuge dans l’entreprise Hopium, qui se propose de construire des voitures à hydrogène.

Si l’on ajoute à cela les connivences, pour ne pas dire plus, entre la Macronie et les cabinets de conseil privés, qui n’ont pour but que de promouvoir des intérêts privés.
Pour la République exemplaire, on attendra encore un peu !!!

Centrale de Gardanne : Remise en cause des engagements pris sur l’avenir industriel ? (Photo)

Le 4 mars et 8 avril 2022, des engagements tripartites ont été signés par GazelEnergie, l’État et la CGT. Ils entérinent de :
• Pérenniser l’activité industrielle sur le site de la centrale de Gardanne, notamment de Provence
4 Biomasse et de l’activité portuaire liée, permettant par la réembauche de salariés licenciés contraints.
• Gagner un avenir industriel en permettant la réalisation de projets, tel que celui porté par la CGT et les travailleurs de la centrale de Gardanne constitués en association (ATCG).
• Réembaucher et former les salariés licenciés contraints par GazelEnergie, au statut des Industries Électriques et Gazières (IEG), sur un ou des projets sur le site de la centrale.
• Mettre en œuvre une solution d’accompagnements des salariés licenciés contraints dans le cadre du PSE, au-delà des dispositions prévues par l’ordonnance du 29 juillet 2020, par un mécanisme dit de « tuilage ».

Tous ces engagements ont été obtenus après plus de 4 années de lutte des Travailleurs de la centrale de Gardanne en convergence avec les Travailleurs Portuaires et Dockers du port de Marseille/Fos et plus largement de nombreux ports et sites de production électrique en France.

Le syndicat CGT de la Centrale de Gardanne, le syndicat CGT du Grand Port Maritime de Marseille, le syndicat des Dockers de Fos, l’Union Départementale CGT des Bouches du Rhône, la Fédération Nationale des Mines et de l’Énergie CGT et la Fédération Nationale des Ports et Docks CGT constatent, qu’aucun de ces engagements ne sont respectés, ni par GazelEnergie, ni par l’État. Suite à l’interpellation des mêmes organisations CGT, par courrier daté du 27 octobre 2022, une réunion se tiendra le 11 janvier 2023 en Préfecture des Bouches du Rhône sous l’égide du Préfet.
Cette réunion doit apporter des réponses concrètes, claires et précises, à court, moyen et long terme sur les conditions de mise en œuvre de ces engagements en tenant compte des contraintes de délais.

L’inverse serait de nature à mettre les organisations de la CGT dans des dispositions beaucoup plus offensives, afin de faire respecter tous ces engagements et ce, dans l’unique intérêt des travailleurs. L’ensemble des travailleurs avec leurs organisations CGT restent vigilants et déterminés à faire aboutir leurs projets et leurs revendications.

Swoopin, Gopuff, Just-Eat : Dans la livraison, le patronat s’attaque à l’emploi !

Dans les dernières semaines, plusieurs entreprises de livraison ont pris la décision de fermer les portes, au détriment de centaines de travailleurs dont les licenciements sont intervenus dans le plus grand des silences. D’un côté, la société américaine GoPuff, concurrente ultra-minoritaire de Getir, Gorillas et Flink dans le secteur du quick-commerce. Implantée en France depuis plus d’un an, GoPuff a toujours recouru à un intérim massif pour tous ses livreurs et préparateurs de commande en France ; seuls les cadres étant embauchés directement par la filiale française.
Et pour cause ! La direction a décidé de mettre en œuvre un plan de licenciements, en ce début 2023. Ainsi, les livreurs, préparateurs et leurs managers ne bénéficieront d’aucun des droits normalement garantis par une procédure de ce type, et ce, plus de 8 mois après la liquidation d’un autre concurrent : Zapp.
Il y a quelques semaines, c’est la société SWOOPIN qui a été placée en liquidation judiciaire ; société dont le modèle économique reposait sur la seule embauche des cadres dirigeants. SWOOPIN opérait sur différentes villes où étaient livrées des marchandises, dont des vêtements, en triporteurs. Les managers des différentes villes étaient des étudiants en stage, sans contrat de travail, tandis que les livreurs opéraient pour un système de sous-traitance en cascade. SWOOPIN enjoignait, en effet, à créer des entreprises de petites tailles embauchant chacune une poignée de livreurs. Utilisant l’aspect « vert » de ces livraisons, SWOOPIN a grossi rapidement, bénéficiant de la possibilité d’utiliser des parkings publics pour décharger ses marchandises dans un certain nombre de métropoles.

En novembre, l’entreprise est rentrée en liquidation judiciaire. Là encore, les travailleurs ne bénéficieront d’aucun des droits dont ils auraient bénéficié si l’entreprise n’avait pas eu recours à un système de sous-traitance en cascade.

Et enfin, Just-Eat, bien sûr, dont l’inspection du travail a validé la procédure de licenciements économiques dans 26 villes en France. Le remplacement des livreurs salariés par des auto-entrepreneurs travaillant pour Stuart ne saurait tarder, alors même que le jugement du tribunal correctionnel de Paris pour travail dissimulé devrait tomber le 12 janvier prochain.

Dans la livraison, l’emploi devient une problématique centrale alors que les capitalistes usent et abusent de la sous-traitance et de statuts divers et variés pour contourner le code du travail. Le plan de licenciements en cours à Just-Eat ainsi que le rachat de Gorillas par Getir doivent nous interroger, afin que l’emploi ne soit pas perpétuellement dégradé au seul bénéfice des employeurs, profitant ainsi de la mise en concurrence des travailleurs.

Keolis dans l’Isère : Grève illimitée des chauffeurs de bus.

« À l’heure de la lutte contre le réchauffement climatique, la pénurie de chauffeur de bus est une absurdité et un crime », dénonce-t-on, depuis le piquet de grève de Keolis. Or, pour recruter, il faut augmenter les salaires et améliorer les conditions de travail. C’est pour cette raison que les salariés de cette filiale de la SNCF se sont massivement mis en grève dans l’Isère depuis le 3 janvier.

Depuis mardi 3 janvier, les salariés de l’entreprise de transport Keolis Porte des Alpes (KPA), sont entrés massivement en grève en Isère. « On a décidé d’une action au mois de décembre. On avait prévu de faire trois jours, mais face à l’ampleur de la mobilisation on est finalement entrés en grève illimitée », explique Pierre Fabre, délégué syndical CGT chez KPA. Résultat, avec 90 grévistes sur près de 180 salariés, le trafic est très fortement mis à mal. Les lignes départementales de bus ne sont assurées « que de manière symbolique », expliquent les grévistes dans un communiqué, et des cars scolaires manquent à l’appel.

L’objectif ? Mettre fin à des salaires plutôt bas (entre 1800€ et 2000€) en dépit des amplitudes horaires très larges pendant lesquels exercent les chauffeurs. Pour ce faire, les grévistes revendiquent notamment une hausse du taux horaire à l’embauche de 13€, au lieu de 11,84€, une prime Macron de 1000€, mais également l’augmentation de la part patronale de la mutuelle ou le versement de la prime de repas pour chaque jour travaillé.

« Pour l’heure, la direction nous a seulement proposé 200€ de prime ainsi qu’une ouverture des Négociations annuelles obligatoires (NAO) dès janvier. Or nos NAO, si elles ne se tiennent pas forcément en janvier, ont toujours été rétroactives. Cette proposition n’en est donc pas une », continue Pierre Fabre. Alors le mouvement continue et les grévistes s’organisent en comité de grève. Tous les syndicats impliqués dans la lutte (SUD, FO, CGT, CFDT), mais aussi les salariés non syndiqués, peuvent y être représentés.

C’est loin d’être la première grève chez Keolis, filiale de la SNCF. En octobre 2022, les salariés de l’Essonne avaient obtenu des augmentations de salaires après dix jours de grève. Malheureusement, comme la boîte est découpée en différentes filiales en fonction des zones géographiques, les grèves des uns ne profitent pas aux autres.

En revanche, les luttes dans les réseaux de bus sont toutes renforcées par un même paramètre : la pénurie de main d’œuvre. Partout en France, les entreprises de transport par bus peinent à recruter et fonctionnent souvent à flux tendu. Ainsi, la moindre absence peut perturber considérablement le trafic, ce qui rend les directions vulnérables face aux grèves. Cette pénurie est une absurdité et un crime. La satisfaction de nos revendications serait le strict minimum pour attirer dans nos métiers les conducteurs de bus dont on a besoin », font habilement valoir les grévistes de KPA.

CHU de Lille : "On n’est même plus fatigués, on est par terre" !!!

Les soignants s’allongent symboliquement devant les urgences du CHU de Lille.

Partout en France, la tension aux urgences ne retombe pas. Au CHU de Lille, des affluences record ont été enregistrées pendant les fêtes de fin d’année. Exténués, les soignants veulent se faire entendre de la direction et du gouvernement.
Une action coup de poing et médiatique, pour marquer les esprits. Mercredi 4 janvier 2023, une trentaine de soignants exerçant aux urgences du CHU de Lille se sont allongés au sol devant l’entrée du service.
"L’objectif est de montrer qu’on n’est même plus à un stade où on est fatigué, mais on est par terre, physiquement et moralement", explique un aide-soignant qui participe au mouvement et souhaite témoigner anonymement. "Tout le monde est à bout. On arrive en pleurant et on repart en rampant". Plus de patients, pour un nombre similaire de soignants. Une situation qui ne peut plus durer pour le corps médical lessivé.

"Quand vous voyez des gens dans les couloirs pendant des heures et des heures qui lancent des appels à l’aide, que vous vous en prenez plein la tronche à longueur de journée par les patients et leurs proches, c’est fatigant. Nous aussi on est prisonniers de cette situation", dénonce l’aide-soignant, qui se dit "exténué".
Alors que le temps d’attente a pu s’élever jusqu’à 19 heures pour les personnes installées sur les brancards, le professionnel de santé rappelle que la saturation des urgences trouve sa source en aval du système de soin : "il manque cruellement de lits d’hospitalisation en aval. Les places existent mais il n’y pas assez de personnel".
Selon lui, l’origine de ces tensions prend sa source dans la crise de la vocation que traverse le métier. "Les jeunes qui ont le choix entre deux métiers qui sont payés pareils mais dont l’un ne concerne pas des questions de vie humaine et ne les oblige pas à avoir les mains dans les excréments et le vomi, le tout pour un salaire de misère, font vite leur choix", conclut-il.

William Saurin : 800 salariés au chômage technique !

L’entreprise Cofigeo, géant industriel de l’agroalimentaire français, a mis à l’arrêt la moitié de ses usines à partir d’aujourd’hui et pendant au moins tout le mois de janvier, en invoquant la hausse des prix de l’énergie.
Le groupe, « leader français des plats et produits cuisinés appertisés », possède notamment les marques Panzani, William Saurin ou Zapeti. Depuis le 2 janvier, 4 sites sont à l’arrêt : Capdenac- Gare (Aveyron), Pouilly-sur-Serre (Aisne), Camaret-sur-Aigues (Vaucluse) et Lagny-sur-Marne (Seine-et-Marne).

Les salariés de ces sites se retrouvent donc au chômage technique pour un mois sans être sûrs de pouvoir reprendre le travail en février. Un accord d’activité partielle de longue durée, comme celui qui a été signé dans ce cas, peut être décidé pour deux mois tous les six mois. Pour l’instant, la décision ne concerne que le mois de janvier.

C’est donc 800 salariés de l’entreprise qui sont concernés. Payés à 77% de leur salaire brut, la perte de revenu est lourde : pour les petits salaires cela représente une perte de 150 euros par mois alors que le panier de courses a déjà augmenté de 14,6% cette année. En plus de subir la hausse du coût de l’électricité et du gaz dans leur foyer, la hausse des produits quotidiens, les salariés de Cofigeo perdent encore de leur salaire.

Le délégué syndical CGT Raynal et Roquelaure Provence sur le site de Camaret, qui produit les conserves Raynal et Roquelaure, explique : « On touche 77% du salaire brut, ce qui représente une perte de 150 euros pour les petits salaires. Pour des gens qui touchent 1400 euros c’est une grosse perte, surtout dans la conjoncture actuelle. » Car en effet, la hausse du coût de l’énergie aux côtés de celle des matières premières sont à l’origine de cette mise à l’arrêt. La facture énergétique de l’entreprise est passée, selon la direction, de 4 millions d’euros sur l’ensemble des sites à 40 millions. 36 millions d’euros de plus donc, à mettre en regard avec les 224 millions de bénéfice de l’entreprise en 2021.

« La hausse des prix elle va aussi se ressentir dans les grandes surfaces et c’est encore les petits salaires qui vont être impactés. On ne vit même pas, on survit. Les gens sont inquiets parce que tout le bassin est impacté, tous ceux qui nous livrent leurs produits, l’usine qui produit les boîtes de conserve… Pour les couples qui travaillent à l’usine ce n’est plus 150 euros en mois tous les mois, c’est 300 euros », continue le syndicaliste.

De la même façon que chez Duralex ou Arc International c’est pour payer la « crise énergétique » que les travailleurs se retrouvent au chômage technique. Une double peine pour les travailleurs, qui se voient amputés de leur salaire, tout en devant payer de surcroît des factures d’énergie 15% plus élevées. Une fois de plus, ce sont les salariés qui se retrouvent à payer la crise, face à des groupes industriels qui continuent à accumuler les bénéfices.

Syndicat des dockers d ’Amérique : Des adhérents et dirigeants du syndicat des dockers d’Amérique du Nord appellent à bloquer les cargaisons d’armes et à mettre un terme à la guerre en Ukraine !

Nous, adhérents actifs ou retraités de l’ILWU1, exprimons ici notre désaccord avec le communiqué publié le 3 mars 2022 par le Coast Committe ( comité de la côte Ouest) au sujet de la guerre en Ukraine. Ce communiqué diverge profondément des positions d’opposition à la guerre qui ont si souvent caractérisé notre syndicat, même quand il était impopulaire de s’y opposer.

L’ILWU a toujours manifesté son opposition aux guerres de l’OTAN. Depuis la fin de la guerre, nous nous sommes opposés aux guerres et coups d’état menés en Corée, au Vietnam, en Angola, en Serbie (ancienne Yougoslavie), à Cuba (Invasion de la Baie des Cochons), au Salvador et au Nicaragua.
Lors de la fête du travail du 1er Mais 2008, l’ILWU a fait fermer tous les ports de la côte Ouest en opposition aux « guerres impérialistes en Iraq et en Afghanistan » pour reprendre les mots de la résolution du caucus. Nous avons porté l’action contre les guerres des Etats-Unis et contre le gouvernement d’apartheid d’Afrique du Sud jusqu’au centre de la production. Nous avons refusé de charger les cargaisons militaires à destination des juntes militaires anti-communistes du Chili et du Salvador. Nous sommes fiers de cet héritage. La section Européenne du Conseil International des Dockers a publié un communiqué en février réclamant l’arrêt de la guerre en Ukraine. L’ILWU doit faire de même.

Nous faisons face à une guerre de classe chez nous et à une guerre entre deux pays capitalistes à l’étranger. Pendant ce temps, les populations de Jackson dans le Mississipi et de Flint dans le Michigan ne disposent pas d’eau potable. Plus grave encore, la police et l’ICE2 imposent une terreur létale contre les communautés noires et métis. En 2003, la police a attaqué les dockers du port d’Oakland qui manifestaient en scandant que « les guerres sont pour le profit, les travailleurs peuvent les arrêter ! »

En 1967, pendant la guerre du Vietnam, Martin Luther King Junior a condamné les Etats-Unis comme étant « la plus grande source de violence dans le monde ». Son discours a conduit la section locale 10 de l’ILWU à lui accorder le statut de « membre honoraire » et à prendre la parole devant l’assemblée des membres. Une année plus tard, il devait être assassiné. Depuis la fin de la seconde guerre mondiale, les Etats-Unis ont toujours été dans un état de guerre permanent...L’ILWU doit appeler à l’arrêt de cette guerre [en Ukraine].

Plus spécifiquement, nous devons appeler à l’action le Conseil International des Dockers dans les ports et la Fédération Internationale des Travailleurs du Transport à refuser de prendre en charge les cargaisons militaires dans le monde. Ces deux fédérations se sont opposées l’an dernier au massacre des Palestiniens par le régime sioniste. Elles sont aujourd’hui en mesure d’appeler à l’arrêt de la guerre en Ukraine et de l’imposer au moyen de l’action internationale des travailleurs contre la prise en charge des cargaisons militaires.

   

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