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Ces inquiétants préparatifs de guerre dont personne ne parle

vendredi 11 mai 2018 par Manlio Dinucci

Vous ne trouvez pas que la théorie du Trump fou que l’UE désapprouve a un peu de plomb dans l’aile quand on lit ces deux articles de Manlio Dinucci ?
Le gouvernement Macron qui n’a pas d’argent pour le social en a pour la guerre et son sens du partage il l’exerce pour la mise en commun des armes et de leur fabrication.
La paix est l’oubliée des mobilisations actuelles alors que chaque jour la situation se dégrade dangereusement en Palestine et dans tout le Moyen Orient que les USA veulent remodeler à leur main avec l’UE, Israël et l’Arabie Saoudite comme sous traitants.
Ce que demande l’auteur pour l’Italie nous devrions le demander avec force pour la France : bannissement des armes nucléaires et sortie de l’OTAN. Il va de la sécurité de millions de personnes.(Charles Hoareau)

Flotte USA avec 1.000 missiles en Méditerranée

Le porte-avions USA Harry S. Truman, parti de la plus grande base navale du monde à Norfolk en Virginie, est entré en Méditerranée avec son groupe d’attaque.
(...)

La flotte, avec plus de 8.000 militaires à bord, a une énorme puissance de feu. Le Truman - super-porte-avions long de plus de 300 mètres, doté de deux réacteurs nucléaires- peut lancer à l’attaque, par vagues successives, 90 chasseurs et hélicoptères. Son groupe d’attaque, intégré par 4 chasseurs torpilleurs déjà en Méditerranée et par plusieurs sous-marins, peut lancer plus de 1.000 missiles de croisière.

Ainsi se trouvent notablement potentialisées les Forces navales USA pour l’Europe et l’Afrique, dont le quartier général est à Naples-Capodichino et la base de la Sixième Flotte à Gaeta, sous les ordres du même amiral (actuellement James Foggo) qui commande la Force conjointe alliée à Lago Patria (Naples).

Ceci participe de la montée en puissance générale des forces étasuniennes en Europe, sous les ordres du même général (actuellement Curtis Scaparrotti) qui recouvre la charge de Commandant suprême allié en Europe.

Dans une audition au Congrès, Scaparrotti explique la raison de cette montée en puissance. Ce qu’il présente est un véritable scénario de guerre : il accuse la Russie de mener “une campagne de déstabilisation pour modifier l’ordre international, broyer l’Otan et miner le leadership USA dans le monde entier”. En Europe, après “l’annexion illégale de la Crimée par la Russie et sa déstabilisation de l’Ukraine orientale”, les États-Unis, qui déploient plus de 60.000 militaires dans des pays européens de l’Otan, ont renforcé ce déploiement par une brigade blindée et une brigade aérienne de combat, et ont constitué des dépôts pré-positionnés d’armements pour l’envoi d’autres brigades blindées. Ils ont en même temps redoublé le déploiement de leurs navires de guerre en Mer Noire.

Pour accroître leurs forces en Europe les États-Unis ont dépensé en cinq années plus de 16 milliards de dollars, en poussant simultanément leurs alliés européens à augmenter leur propre dépense militaire de 46 milliards de dollars en trois ans pour renforcer le déploiement Otan contre la Russie.

Ceci entre dans la stratégie lancée par Washington en 2014 avec le putsch de Place Maïdan et l’attaque successive contre les Russes d’Ukraine : faire de l’Europe la première ligne d’une nouvelle guerre froide pour renforcer l’influence étasunienne sur les alliés et faire obstacle à la coopération eurasiatique.

Les ministres des Affaires étrangères de l’Otan ont réaffirmé le 27 avril leur consensus, en préparant une extension ultérieure de l’Otan à l’Est contre la Russie par l’entrée de Bosnie-Herzégovine, Macédoine, Géorgie et Ukraine.

Cette stratégie requiert une préparation adéquate de l’opinion publique. À cet effet Scaparrotti accuse la Russie "d’utiliser la provocation politique, diffuser la désinformation et miner les institutions démocratiques” y compris en Italie. Il annonce ensuite que “les USA et l’Otan combattent la désinformation russe avec une information véridique et transparente”. Dans leur sillage la Commission européenne annonce une série de mesures contre les fake news, en accusant la Russie d’utiliser “la désinformation dans sa stratégie de guerre”.

On peut s’attendre à ce que l’Otan et l’UE censurent ce que nous publions ici en décrétant que la flotte USA en Méditerranée est une fake news diffusée par la Russie dans sa “stratégie de guerre”.

mardi 1er mai 2018

Paquet bombe nucléaire en provenance des USA

La nouvelle bombe nucléaire B61-12 -que les USA se préparent à envoyer en Italie, Allemagne, Belgique, Pays-Bas et probablement dans d’autres pays européens- est désormais en phase finale de réalisation. C’est ce qu’a annoncé le général Jack Weinstein, chef d’état-major adjoint de la U.S. Air Force, responsable des opérations nucléaires, en intervenant le 1er mai à un symposium de la U.S. Air Force Association à Washington devant un auditoire choisi d’officiers supérieurs et de représentants de l’industrie de guerre.

“Le programme est en train d’avancer extrêmement bien”, a souligné avec satisfaction le général, en spécifiant “nous avons déjà effectué 26 tests d’ingénierie, développement et vol guidé de la B61-12”. Le programme prévoit la production, partir de 2020, d’environ 500 B61-12, avec une dépense d’environ 10 milliards de dollars (ce qui fait que chaque bombe va coûter le double de ce qu’elle coûterait si elle était construite entièrement en or).

Les nombreux composants de la B61-12 sont projetés dans les laboratoires nationaux Sandia de Los Alamos, Albuquerque et Livermore (au Nouveau-Mexique et en Arizona), et produits dans une série de sites au Missouri, Texas, Caroline du Sud, Tennessee. La bombe est testée (sans charge nucléaire) dans le Tonopah Test Range au Nevada.

La B61-12 a des “qualités” entièrement nouvelles par rapport à l’actuelle B61 déployée en Italie et dans d’autres pays européens : une tête nucléaire à quatre options de puissance sélectionnantes ; un système de guidage qui la dirige avec précision sur l’objectif ; la capacité de pénétrer dans le sous-sol, y compris à travers du ciment armé, en explosant en profondeur.

La précision plus grande et la capacité pénétrante rendent la nouvelle bombe adaptée à l’attaque des bunkers des centres de commandement, de façon à “décapiter” le pays ennemi. Une B61-12 de 50 Kt (équivalents à 50 mille tonnes de TNT) qui explose sous terre a le même potentiel destructeur qu’une bombe nucléaire de plus d’une mégatonne (un million de tonnes de TNT) qui explose en surface.

La B61-12 peut être larguée par les chasseurs étasuniens F-16C/D déployés à Aviano (Frioul), et par les Tornado italiens PA-200 déployés à Ghedi (Province de Brescia). Mais pour utiliser toutes les capacités de la B61-12 (notamment le guidage de précision), il faut les nouveaux chasseurs F-35A. Cela implique la solution d’autres problèmes techniques, qui s’ajoutent aux nombreux révélés dans le programme F-35, auquel l’Italie participe comme partenaire de second niveau.

Le complexe software du chasseur, qui a jusqu’à présent été modifié plus de 30 fois, requiert des mises à jour ultérieures. Pour modifier 12 F-35 l’Italie devra dépenser environ 400 millions d’euros, qui s’ajoutent à la dépense non encore quantifiée (estimée à 13-16 milliards d’euros) pour l’acquisition de 90 chasseurs et leur modernisation continue. De l’argent qui sort des caisses de l’État (c’est-à-dire des nôtres), tandis que celui dégagé par les contrats pour la production du F-35 entre dans les caisses des industries militaires.

La bombe nucléaire B61-12 et le chasseur F-35, que l’Italie reçoit des USA, font ainsi partie d’un seul “paquet bombe” qui nous explosera dans les mains.

L’Italie sera exposée à des dangers ultérieurs en tant que base avancée de la stratégie nucléaire des États-Unis contre la Russie et d’autres pays. Il n’y a qu’une façon de l’éviter : demander aux USA, sur la base du Traité de non-prolifération, d’enlever toute arme nucléaire de notre territoire ; refuser de fournir au Pentagone, dans le cadre de l’Otan, pilotes et avions pour l’attaque nucléaire ; sortir du Groupe de planification nucléaire de l’Otan ; adhérer au Traité Onu sur l’interdiction des armes nucléaires.

Y a-t-il quelqu’un, dans le monde politique, qui soit disposé à ne pas faire la politique de l’autruche ?


Articles de Manlio Dinucci traduits de l’italien par M-A P.

   

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