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Les législatives irakiennes voient naître des alliances inédites

dimanche 13 mai 2018 par RFI

Plus de 24 millions de citoyens ont été appelés aux urnes ce samedi 12 mai pour les élections législatives en Irak. Le nouveau Parlement aura pour mission de superviser la reconstruction d’un pays lourdement marqué par 3 ans de combats contre les jihadistes du groupe EI et de tourner la page de 15 années de guerre depuis l’invasion américaine en 2003.

Autre première dans ce scrutin : les partis chiites ne se présentent pas sur une liste commune, en raison d’une lutte pour le pouvoir entre les hommes forts de la communauté dans le pays.

Les partis politiques sont rassemblés en coalitions. Les clivages sont, semble-t-il, laissés de côté pour répondre à une volonté populaire et désormais certains sunnites et chiites s’associent, des mouvements à tendance islamique et des communistes se regroupent également.

Envoyés spéciaux RFI à Bagdad, Sami Boukhelifa et Richard Riffonneau

Les Irakiens ont commencé à voter ce samedi matin, en se rendant à pied dans les bureaux de vote. Après le couvre-feu de cette nuit, la circulation est interdite ce samedi et le restera jusqu’à minuit. Mais à la mi-journée, la ville était déserte.

Généralement, la participation est la plus forte en début d’après-midi, confiait ce matin la responsable du bureau de l’école Dijla, au centre de Bagdad. Mais à la mi-journée, il y avait davantage de policiers et de militaires que d’électeurs dans les centres de vote.

Un important dispositif sécuritaire a été mis en place : barbelés,contrôles d’identité à chaque carrefour et fouilles au corps systématique plusieurs dizaines de mètres avant l’arrivée dans les centres de vote. Les menaces du groupe État islamique battu en Irak mais pas totalement éradiqué, sont prises très au sérieux. Mais les autorités se retrouvent face à un dilemme : la ville est paralysée et le taux de participation très bas.

L’index de la main droite noirci par l’encre, preuve de participation, les quelques électeurs rencontrés sont fiers d’avoir accompli un « devoir », disent-ils. C’est le cas par exemple de Qassem Jaafar, qui a glissé le bulletin dans l’urne dès l’ouverture de son bureau : « A chaque nouvelle élection, il y a beaucoup d’espoir et d’engouement. J’essaye de convaincre les gens d’aller voter. Je me dis que cela aidera mon pays à aller de l’avant. »

Cartes politiques rebattues

Le parti soutenu par Moqtada al-Sadr, leader chiite, et les communistes irakiens se présentent ensemble aux législatives. L’alliance des turbans noirs à la faucille et au marteau ? Aucune contradiction, insiste Mohamed Al Helfi, responsable de la campagne électorale de ce parti conservateur.

« Notre alliance avec les communistes est dans l’intérêt du pays. Elle dépasse les questions idéologiques islamique ou communiste. Nous voulons des dirigeants compétents, peu importe leur appartenance politique, explique-t-il. Au final nous sommes tous Irakiens et nous avons un objectif commun : chasser les corrompus du pouvoir ».

Qassem Jaafar estime que ce vote est crucial aujourd’hui. « Je pense que ce scrutin est un tournant et il y a plusieurs raisons à cela. Les partis politiques ont dépassé les clivages traditionnels. Je suis séduit par leurs programmes. C’est vraiment important ce qui se passe en Irak, je tiens encore une fois à le souligner : les partis ont constitué des alliances hétéroclites et ont tourné la page des divergences confessionnelles et régionales. Aujourd’hui la priorité c’est notre nation. »

En effet, pour la première fois dans l’histoire du pays, les cartes politiques sont rebattues. Fini les partis traditionnels sectaires, des alliances inédites sont formées. Autrefois frères ennemis par exemple, les sunnites et les chiites mettent de côté leurs divergences du passé et forment même des coalitions désormais.

Ces législatives sont importantes pour un pays qui essaie de se relever après 15 années de guerre, de conflits confessionnels et de terrorisme, depuis 2003 et l’invasion américaine.

Selon la commission électorale, les 8 443 bureaux de vote fermeront à 18h (15h TU) pour un scrutin qui doit départager 87 listes dans les 18 gouvernorats. Les 329 sièges de députés seront attribués proportionnellement au nombre de voix et les candidats élus en fonction de leur position sur les listes.

Les premiers résultats devraient être connus au plus tôt mardi.

Légende photo : Les partisans du leader chiite Moqtada Sadr portent les drapeaux de la « Marche pour les réformes », alliance électorale qui compte formations majoritairement laïques, dont le Parti communiste, lors d’un meeting, à Bagdad, le 4 mai 2018.
AHMAD AL-RUBAYE / AFP

   

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