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Quand certains MOTS visent à camoufler les MAUX véritables...

jeudi 17 novembre 2016 par Alain Chancogne

On aura remarqué combien le déluge de commentaires sur nos médias, concernant l’élection américaine tournent tous autour de la controverses concernant le personnage TRUMP. Et ce que le 
« peuple américain » aurait voulu « exprimer », nous dit on...
La défaite surprenante de Hillary Clinton reflète un jugement grossièrement erroné du Parti démocrate sur la profondeur de la colère populaire contre les élites qui ne se sont intéressées qu’à eux-mêmes et qui ont traité avec mépris une grande partie du pays. Mais alors, à qui s’est adressé Donald Trump ?

ESSAYONS de dépasser le « politiquement correct », et le prêt à penser de nos médias et des politiciens à « la petite semaine ».

Ainsi donc, pour certains de nos politologues professionnels, la « divine surprise du vote US » tend à semer de nouvelles peurs.
Une espèce de Hitler [1] d’ outre atlantique aurait pris le pouvoir en terrassant la Pasionaria Hilary, gardienne des valeurs de liberté, de "paix", de "justice sociale". 

Regardons de plus près la réalité.

Un militant dont nous ne partagerons pas tous les termes de son article et surtout ses conclusions, Robert Paris [2], sous le titre « Trump, un symptôme de l’impasse capitaliste », écrit ceci :

« L’élection de Donald Trump à la présidence des États-Unis n’est pas le produit de l’opinion des Américains, exprimée grâce à la grande démocratie capable d’aller contre tous les média, comme cela est généralement présenté mais le produit de l’effondrement social et économique subi par la population américaine sous Bush et Obama.
Jamais les Américains moyens et pauvres n’ont vécu aussi mal. Jamais les travailleurs n’ont été aussi attaqués. Jamais les noirs n’ont été aussi arrêtés injustement et même tués par les forces de l’ordre. Jamais les USA n’ont été autant en guerre aux quatre coins du monde. Jamais les capitalistes n’ont autant fait la loi dans ce pays que toute l’opinion publique appelle « le pays du 1% de riches ».

Et d’ajouter
« La démagogie de ce milliardaire de Trump est de prétendre que lui serait du côté des Américains sacrifiés. Son discours, c’est le retour vers l’intérêt du pays, vers le nationalisme, contre l’étranger, contre les interventions extérieures... »

Nous considérons Trump pour ce qu’il est : un des deux fers au feu de la première puissance capitaliste de la planète.

Nous n’ignorons pas qu’il a été élu avec moins de voix que sa concurrente corrompue.Tout en rappelant que l’abstention de près de 48 pour cent des Américains, fait de Trump un chef d’État qui a recueilli 25, 5 pour cent du corps électoral, contre 25, 6 obtenues par la candidate coachée par Obama et Clinton.

Ces grands humanistes, ces foudres de Paix, ces gardiens de « nos valeurs » comme on dit au Parti Socialiste pour justifier que la France soit sous les ordres des généraux américains de l’OTAN et pour participer sans vergogne aux agressions de l’Impérialisme en Afrique, au Proche et Moyen ORIENT.

Cessons donc de donner des leçons de légitimité à un Donald TRUMP ou à d’autres.

Alors que, par exemple, chez nous, les modes de scrutins, sans représentation proportionnelle au Parlement, enferment les travailleurs dans des choix du « moins Pire » aux présidentielles, conduit de plus en plus de jeunes, d’ouvriers, d’employés et de chômeurs, à se détourner des urnes.

Refusons cette mode qui vise sous couvert de « populisme ambiant » à empêcher une réflexion sur tout ce que la crise du Capitalisme induit dans la vie de chaque jour, en terme de régression humaine, sociale et donc démocratique, quand il s’agit d’échéances électorales !

Si les mots ont un sens, il est absurde de dire que les américains ont voulu exprimer autre chose qu’une profonde et légitime colère contre un système, qui ne permet pas, un quelconque choix ni une véritable alternative aux MAUX du SYSTÈME !

A sa façon c’est ce qu’exprime le militant cité plus haut quand il écrit :
« Sur le terrain politique, la classe ouvrière ne dispose toujours d’aucune organisation de classe, d’aucune organisation internationale, d’aucune manière d’exprimer politiquement son programme et ses perspectives d’avenir afin d’y gagner toute la population, y compris les classes moyennes menacées ou déjà paupérisées. »
 
Nous nuancerons son propos, car l’ANC considère comme une avancée le renforcement de la FSM dont les travaux du dernier Congrès auquel assistait notre Président Charles Hoareau, ont tracé des pistes intéressantes concernant le rapport de forces entre les exploités et le Capital.

Néanmoins, si l’on entend sortir des commentaires manichéens sur l’élection américaine et tirer quelques enseignements pour ce qui concerne notre combat, nous pouvons, y compris en respectant les choix que feront nos adhérents en 2017, affirmer ceci :

Quand l’isoloir ne permet pas de peser sur les choix de gestion d’une commune, d’un département, d’une région ou du pays, quand on ne peut que punir ceux qui nous volent notre droit au Bonheur en se servant d’un bulletin-martinet et non en proposant un choix clair de représentants avec un programme clair (lire ici notre Manifeste), en fonction de ses intérêts de classe sociale, on ne vit pas en Démocratie !

Car cette traduction « politique » de l’impuissance des travailleurs à bouger la « donne » n’est que la conséquence de l’absence de pouvoirs de décisions à tous les échelons.

Et d’abord sur les lieux de travail !

C’est parce que nous persistons à affirmer que celui qui possède décide, que nous prétendons rassembler dans notre Association toutes celles et ceux qui n’entendent pas que le Capitalisme soit la fin de l’histoire.

Nous ne voulons pas de choix entre la peste noire ou le choléra rose !

Nous n’entendons légitimer aucun des leurres que le Capital entend nous offrir pour différer l’affrontement de classes qui seul, peut nous permettre de « renverser la table » pour reprendre l’expression trop utilisée pour commenter l’élection d’un milliardaire qui vient d’empêcher une autre milliardaire de toujours plus ajouter du malheur au malheur.

Ce combat de longue haleine, nous en connaissons les obstacles. Il dérange tous les plans B d’un capitalisme aux abois. Mais si une parole révolutionnaire restait trop inaudible et trop longtemps encore, en raison du sentiment hélas fondé que nous ne sommes pas massivement entendus, si nous baissions les bras alors nous ne mériterions pas de nous dire communistes.

Avons nous le doit de déserter le combat de classe, alors qu’un NELSON MANDELA écrivait en 1970, vint ans avant sa libération :

"En dépit de tout ce qui est arrivé, des vicissitudes et des revers de fortune des quinze derniers mois, je garde espoir. Il m’arrive même de croire que ce sentiment fait partie de moi. Je sens mon cœur pomper l’espoir et le diffuser dans toutes les parties de mon corps, où il me réchauffe le sang et me remonte le moral. Je suis convaincu qu’une avalanche de calamités personnelles ne peut pas écraser un révolutionnaire déterminé, pas plus que le brouillard obscur qui accompagne de telles tragédies ne peut le faire suffoquer. »


[1Ce sont les élections législatives de Mars 1933 qui ont porté Hitler au pouvoir

[2Chercheur, enseignant à l’École des hautes études en sciences sociales, poète et ancien militant de LO

   

Messages

  • 1. Quand certains MOTS visent à camoufler les MAUX véritables...
    28 janvier 2017, 15:57 - par Freychet Jack


    La Lutte des classes pour l’appropriation collective des moyens de production et d’échanges, y compris médiatique est primordiale mais en attendant le martinet peut être utilisé le temps d’un scrutin pour sanctionner les semeurs d’illusions, la possibilité nous en est encore offerte à l’occasion des présidentielles.

    Je ne ferai rien pour assurer la présence d’un candidat estampillé abusivement de gauche au second tour, y compris Macron le fondé de pouvoir des banques.

    Comment dans ces conditions blâmer ceux qui verront dans le bulletin Le Pen la seule possibilité de sanctionner les valets du capital ou qu’ils se trouvent sur l’échiquier politique.

    Habitant les Etats-Unis j’aurais sans hésitations accordé mon suffrage à Trump ne serait-ce que pour barrer la route à Hillary Clinton, une folle va-t-en guerre y compris nucléaire. L’avenir dira ce qu’il adviendra des promesses électorales du nouveau président.

    En France aux législatives qui suivront je pourrais éventuellement soutenir un ou une candidat (e) sur une base de classe, s’engageant à militer en faveur de la sortie de l’Union européenne, de l’OTAN, de l’abandon de l’euro monnaie unique et du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Mais je crains qu’il n’y en ait pas un seul en région parisienne, qui plus est j’en suis même quasiment certain.

    Les communistes sincères, encartés ou non doivent se regrouper et militer contre l’Etat bourgeois et ses représentants, une infime minorité, pour préparer avec leurs alliés la prise du pouvoir du plus grand nombre, , la vraie démocratie, qu’on dénomme aussi dictature du prolétariat, préalable au dépérissement de l’Etat stade auquel l’Union soviétique n’était pas encore parvenue. »

    Enfin Plus je lis ou relis Engels Marx, Lénine, Staline et quelques autres qui n’ont pas baissé la garde, plus je doute, comme beaucoup, de l’utilité de l’actuel PCF.

    NB : Cette profession de foi n’engage que celui qui l’a rédigée.

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