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Les (ultra)riches sont des psychopathes

samedi 18 août 2018 par Nicolas Casaux

"Quelle époque terrible que celle où des fous dirigent des aveugles."
— William Shakespeare

De nombreuses études scientifiques, d’année en année, l’ont démontré de différentes manières, les ultrariches ont tendance à être de sacrés sociopathes.

On peut par exemple lire, dans un article [1] de Slate intitulé « C’est scientifiquement prouvé : les riches n’en ont rien à faire des autres », publié en 2018 :
« Un nombre croissant d’études démontrent que nous ne sommes pas tous logés à la même enseigne. Être riche changerait notre façon de voir le monde : plus on a d’argent, moins on prêterait attention aux autres et à leurs problèmes. […]

‘Les études réalisées en ligne, sur le terrain et en laboratoire aboutissent toutes à la même conclusion : les riches se préoccupent moins d’autrui que les autres classes sociales’, déclare Pia Detze, la principale auteure de l’étude relayée par Quartz. »

Dans un précédent article de Slate, publié en 2010 et intitulé « Les riches n’ont pas d’empathie » [2], on apprend que :

« Les riches ont moins d’empathie que les pauvres, affirme une étude parue dans Psychological Science. D’après les chercheurs, la réussite de la classe défavorisée dépend beaucoup de la capacité de ses membres à compter sur les autres. Par exemple, explique Science Daily, si on ne peut pas se permettre d’avoir une nounou ou une baby-sitter, on doit compter sur ses voisins ou sa famille pour qu’ils surveillent les enfants pendant qu’on travaille.

Pour une de leurs expériences, les chercheurs ont utilisé des volontaires qui travaillaient dans une université, en déterminant leur classe sociale par leur niveau d’études. Dans un test de perception émotionnelle, les volontaires ont regardé des photos de visages et ont dû dire quelles émotions ces visages traduisaient. Les gens les plus éduqués ont eu de moins bons résultats que les gens les moins éduqués. Lors d’une autre, les étudiants de classe supérieure (déterminée par les propres perceptions de chaque étudiant sur le statut socio-économique de sa famille) avaient plus de mal à lire correctement les émotions d’un inconnu pendant un entretien d’embauche en groupe.

Pourquoi cette différence  ? Les chercheurs pensent que les personnes riches peuvent résoudre leurs problèmes grâce à leur argent, elles ne dépendent donc pas autant de l’entraide fournie par les autres. »

Dans un article intitulé « La richesse éloigne les riches de leur humanité » [3], publié en 2014 sur le site de l’Agence Science-Presse, un média québécois à but non lucratif, rappelant que « les résultats d’expériences démontrant que l’argent nous éloigne de notre humanité s’accumulent en effet de plus en en plus », on découvre les travaux de Dacher Keltner et de ses collègues de l’Université de Californie à Berkeley :

« Ils ont par exemple observé le comportement d’automobilistes à des intersections où il y avait quatre arrêts obligatoires. Les gens qui conduisaient des voitures de luxe étaient quatre fois plus enclins à couper les autres voitures que les gens conduisant des voitures bon marché. Même phénomène observé aux traversées piétonnes : les personnes dans des voitures économiques respectaient la priorité de passage aux piétons tandis que les gens dans les voitures de luxe ignoraient les piétons 46% du temps.

Et ce peu de considération pour les autres ou pour les règlements ne se manifeste pas seulement en voiture. Ayant invité des gens de différentes classes sociales dans leur laboratoire pour divers tests, l’équipe de Keltner avait disposé à la sortie un gros pot rempli de bonbons mais avec une inscription bien en vue à côté disant que les bonbons étaient réservés aux enfants qui venaient au laboratoire. Et encore une fois, plus riche était la personne, plus elle prenait souvent malgré tout un bonbon en sortant.

D’autres études montre que la richesse s’accompagne d’une plus grande probabilité d’enfreindre le code de la route, de tricher, de commettre des vols à l’étalage ou d’être moins généreux envers ceux qui demandent la charité. Certains expliquent cela par le sentiment de liberté que procure l’argent et qui fait croire qu’on peut se passer des autres, oubliant qu’il y a des choses pour notre équilibre affectif qui s’achètent difficilement. Le fait que l’opulence amène également un sentiment de supériorité essentialiste [4], c’est-à-dire l’impression d’être naturellement supérieur, ne doit pas aider non plus, côté empathie… »

Dans un autre article [5], publié sur Atlantico, on apprend que :

« Selon certaines études, les personnes appartenant à des catégories socioprofessionnelles très élevées partageraient de nombreux points en commun avec les psychopathes. […]

Les scientifiques suisses de l’université de Saint-Gall se sont un jour amusés à comparer les comportements des traders à ceux des psychopathes retenus dans des établissements de haute sécurité. Certes, les opérateurs de marché n’ont pas bonne réputation, mais n’était-ce pas pousser le bouchon un peu loin  ? Que nenni. Selon les résultats, les financiers de l’extrême serait encore plus manipulateurs et dangereux que les patients des asiles. Le goût pour la prise de risque chez les traders serait dû à un tempérament imprudent et manipulateur encore plus prononcé que chez les psychopathes. »

Dans un texte intitulé « La pathologie de la riche famille blanche » [6] , le journaliste Chris Hedges, résumant ce qui précède, écrit que :

« La pathologie de la riche famille blanche est la plus dangereuse des pathologies des États-Unis. La riche famille blanche est maudite par trop d’argent et de privilèges. Elle est dénuée d’empathie, conséquence de vies entières de prérogatives. Son sens de la loyauté est restreint et elle ne possède pas d’aptitude au sacrifice personnel. Sa définition de l’amitié se réduit à ‘que pouvez-vous faire pour moi  ? Elle est possédée par un désir insatiable d’accroître sa fortune et son pouvoir. Elle pense que la richesse et les privilèges lui confèrent une intelligence et une vertu supérieures. Elle baigne dans l’hédonisme et le narcissisme effrénés. Et à cause de tout cela, elle interprète la réalité à travers un prisme d’auto-adulation et d’avarice qui relève de la démence. La famille blanche et riche est une menace. »

Emmanuel Macron est de ceux-là. Beaucoup — voire l’immense majorité — de ceux qui ont accès à des postes importants, qui jouent des rôles importants dans le système politico-économique dominant (« décideurs » politiques, PDG de multinationales, ultrariches à la tête d’empires financiers, etc.) en sont également.

De manière plus générale et véritablement « systémique », une des nombreuses horreurs du capitalisme mondialisé, organisé par et pour les ultrariches, c’est qu’il est littéralement conçu pour encourager, à tous les niveaux, des comportements sociopathologiques, inhumains — à travers l’obligation de vendre son temps de vie sur un marché du travail  ; la marchandisation de tout (de toutes nos activités quotidiennes, des interactions humaines les plus élémentaires, du monde naturel, ce qui donne les fameux « services écosystémiques », etc.)  ; le fait que nous soyons prisonniers d’une société d’une taille et d’une complexité qui dépassent largement l’entendement humain, ce qui implique que nous ne pouvons faire autrement que de cautionner toutes sortes de choses dont nous ignorons tout, bon gré, mal gré, avec les conséquences que l’on sait  ; et finalement la destruction de tout ce qui faisait d’une communauté une communauté, de tout ce que « faire société » impliquait d’entraide et de solidarité.

C’est pourquoi, d’un certain point de vue, les résultats d’une étude menée par des chercheurs de l’université australienne de Bond, qui nous révèlent que plus de 20% des PDG sont des psychopathes, ne sont pas étonnants (selon certaines évaluations, sur l’ensemble de la population ce taux serait d’environ 1%).

Et pourtant, d’un autre point de vue, ils le sont. 20%, seulement  ?! Dans une organisation sociale dont le fonctionnement général nous impose à tous de supporter, de cautionner, ou d’adopter au quotidien des comportements antisociaux, cela semble bien peu, d’autant plus que l’entreprise est l’entité sociopathologique par excellence (ainsi que Joel Bakan tente de l’exposer dans The Corporation).

Le système économico-politique dominant — dans lequel le pouvoir n’est pas équitablement réparti entre tous mais concentré entre quelques mains, accaparé par une oligarchie — encourage la psychopathie en récompensant les comportements psychopathiques et en punissant ceux qui font preuve de conscience et d’intégrité.

Le seul exemple de l’entreprise suffit amplement à l’illustrer. Pour se maintenir dans la course capitaliste, une entreprise doit rester compétitive et, pour ce faire, ses dirigeants n’hésiteront pas à recourir à des licenciements massifs, au mépris de leurs conséquences humaines désastreuses.

De la même manière, l’industrialisme se basant sur la surexploitation du monde naturel, une entreprise compétitive est une entreprise qui n’hésite pas à exploiter, polluer ou détruire l’environnement. Les politiques mentent et ne tiennent jamais leurs promesses, tout le monde le sait et, à l’instar des dirigeants du monde de l’entreprise, ils n’hésitent pas à instaurer des mesures d’austérité, au mépris de leurs conséquences humaines désastreuses.

Le lien entre pouvoir et psychopathie est inéluctable. L’histoire plurimillénaire de la civilisation et de l’État, c’est l’histoire de sociétés dans lesquelles le pouvoir est accaparé par un homme ou un groupe d’hommes (et pas de femmes, dans l’immense majorité des cas), qui en abuse.

En contraste, l’histoire bien plus longue des sociétés sans État, c’est souvent celle de peuples ayant réussi, par diverses modalités culturelles, à empêcher l’accaparement ou l’accumulation du pouvoir. C’est à l’aune de cela qu’il faut comprendre la célèbre phrase de Louise Michel : « Le pouvoir est maudit, c’est pourquoi je suis anarchiste. »

Bien évidemment, les sociopathes ultrariches qui tirent le plus profit de l’organisation socioéconomique dominante sont prêts à tout pour défendre leurs privilèges, pour défendre cette organisation qui leur octroie pouvoir et richesse. Y compris, manifestement, à employer les forces violentes dont ils détiennent le contrôle. Il s’ensuit, très logiquement, que la non-violence, seule, n’a aucune chance de faire advenir le changement social et écologique tant attendu.

En attendant, une poignée d’ultrariches continuera à régner et à s’enrichir toujours plus au détriment de nous tous et de la planète dans son ensemble. Jusqu’à ce que…

Ce n’est pas nouveau, en son temps Robespierre affirmait déjà :

" Les grandes richesses corrompent ceux qui les possèdent et ceux qui les envient."

"La misère corrompt les mœurs du peuple et dégrade son âme."
(NDLR)


Voir en ligne : http://partage-le.com/2018/07/les-u...

   

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