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Valls à l’assaut de la gauche catalane

samedi 10 novembre 2018 par Jean Ortiz

On raconte (Jean-Claude Lefort me l’a confirmé), qu’il se perd dans les rues de Barcelone, qu’il doit en permanence demander son chemin, qu’il traverse cent fois le « barrio chino » sans rien y comprendre, qu’il joue au Catalan, sans avoir lu Vasquez Montalban, qu’il part à l’assaut du franquisme... Bienvenue au candidat de la 130.333e heure !! Sait-il qui est Companys ? Il vient de le lire. L’ex-président de la Generalitat républicaine, antifasciste, « nationaliste » (quelle horreur ! La II République espagnole accordant une statut d’autonomie à la Catalogne). Companys fut arrêté en exil en France, par Vichy, et livré à Franco, qui l’a fusillé ! (Manuel, tu n’es pas fils de cette histoire.)

Mais bref : il était temps ! Valls arrive, Valls est là ! Et la saleté s’en va !

Sans parachute... Son itinérance urbaine confirme qu’il ne connaît rien à Barcelone, qu’il a fait une OPA, à l’affût de tout, tel un croquemort sur un corbillard.

L’argent de poche, il n’en manque pas. Sa 2e femme, Susana Gallardo, est l’une des plus grandes fortunes de la région et du pays. Re-bref : de quoi se gagner des amitiés politiques aussi solides que le fric.

À peine critique de la dernière heure d’un néo-franquisme encore très enkysté, il part en réalité à l’assaut de la gauche, d’une coalition les « Comuns », qui gère démocratiquement Barcelone, et présente un bon bilan. La maire, Ada Colau, candidate alors à une élection pour la première fois, qui ne vient d’aucun parti mais du mouvement social, élue contre tout pronostic, est l’une des personnalités les plus populaires. Dans les couloirs de la mairie, Ada Colau a laissé l’affiche « N’oublions pas qui nous sommes et pourquoi nous sommes ici ». Cette liste unitaire vient d’en bas, de l’auto-organisation des quartiers, des groupes, des travailleurs des entreprises... Les 11 députés « comuns » sur 41 « regidores » doivent négocier en permanence.

Manolito a démissionné de son poste de député en France. Le 25 septembre 2018, il a déclaré officiellement sa candidature à la mairie de Barcelone. On connaît le refrain : « ni de droite, ni de gauche », mais plutôt de droite, « indépendante », traduisez « inféodée », un câble à la patte, liée à « Ciudadanos », jadis un groupuscule néo-franquiste, devenu un « grand parti de droite, respectable ».

Sur le fond, Manolito veut réussir en Espagne la même opération que Macron en France. Lui, l’ancien Premier ministre français, et pré-candidat à la présidentielle, mais battu par Benoît Hamon, a été humilié par la fin de non-recevoir qu’ont opposé les macronistes à ses ambitions. Juré, promis, désormais, il restera à Barcelone !

Il n’y a pas de réunion, pas de meetings, où l’impétrant ne tire à boulets blancs sur les « populismes », l’indépendantisme, le nationalisme... prône, prône et re-prône l’unité, centralisée, de l’Espagne. Franco doit se taper sur le ventre...

Le PSOE et le Parti populaire, à ce jour, ne soutiennent pas la candidature Valls. Ce dernier dépeint Barcelone comme une sorte de grande cloaque, une ville insécure, violente, qu’il va, comme de bien entendu, sauver, redresser, pour en faire une véritable capitale européenne.

Manolito, né en Catalogne en 1962, et naturalisé français en 1982, est bouffi d’ambition, malgré les sondages plutôt poussifs.

La candidature « transversale » de « l’alcaldable » (du « mairicable ») Valls risque de lui rester en travers (transversalement) de la gorge.

   

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