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Être utiles à notre camp

jeudi 6 avril 2017 par Francis Arzalier, Charles Hoareau

Nous le savons, depuis plusieurs années maintenant, patronat et gouvernement sont à l’offensive et avancent sur leur projet : casse de l’industrie, transformation de la France en bronze-cul de l’Europe et reprise de tous les droits conquis par des décennies de lutte. Pour faire avancer leur projet ils n’hésitent pas à s’attaquer aux libertés avec une violence inégalée depuis longtemps.

Dans la séquence électorale en cours, nombre de candidats aux élections expliquent tranquillement qu’ils veulent aller plus loin dans l’exploitation, ou, s’ils ne le disent pas, ne portent aucune proposition de changement de société qui peuvent laisser espérer un avenir meilleur. Le danger est grand que le grand capital se trouve renforcé à l’issue des votes et qu’à l’inverse le camp du travail se trouve en face de plus grands obstacles pour stopper l’offensive.

Dans ce contexte les questions qui sont posées à notre camp où les communistes, organisés ou pas, ne sont pas seuls, c’est d’une part comment résister et d’autre part comment passer à la contre-offensive en poussant notre projet de changement de société s’appuyant sur le progrès social.

L’histoire nous l’apprend, il n’y a jamais eu de conquête sans luttes, luttes basées sur des majorités d’idées et passant par-dessus les diversités voire se nourrissant d’elles.

Les conquêtes de 36 n’auraient jamais eu lieu avec le seul Front populaire (dont elles n’étaient pas au programme) et celles de 68 ont eu lieu malgré un gouvernement réactionnaire. A chaque fois la rue a été déterminante pour faire avancer l’histoire. Même pendant le CNR dont on parle tant en ce moment, Ambroise Croizat expliquait en 1946 qu’il ne serait pas arrivé à créer la sécurité sociale sans la CGT et les luttes qu’elle a menées pour vaincre les résistances patronales sur ce sujet.

Notre époque n’échappe pas à la règle et quelques soient les résultats, les travailleurs devront lutter encore plus fort : soit pour empêcher la mise en œuvre des programmes destructeurs d’un vainqueur issu du camp du capital, soit pour imposer une réelle mise en œuvre d’un programme progressiste annoncé.

Cette évidence rappelée cela ne veut évidemment pas dire qu’il y a un trait d’égalité entre tous les candidats et que l’on pourrait faire comme si rien ne changera quelle que soit la majorité de gouvernement. Plus encore nous savons que le score d’un candidat favorable au camp des travailleurs aide le rapport de force selon le juste mot, en 1975, de Yvon Chotard alors dirigeant du syndicat patronal : « on ne fait pas la même politique avec un parti communiste à 20% ou à 10% ».

Refuser de voter ?

Bien sûr 40 ans plus tard nous ne sommes pas dans la même situation et de ce fait, d’aucuns, peuvent considérer qu’il n’y a pas lieu de voter en l’absence du programme communiste qu’ils appellent de leurs vœux, porté par le candidat d’un parti de la classe ouvrière de notre temps.

Un programme à la hauteur de nos convictions avec, pour ne prendre que quelques mesures : nationalisation (non pas étatisation mais réelle gestion par la nation) de toutes les banques, des transports, de la communication, des grandes entreprises…, un monopole public en matière de santé, d’éducation, d’énergie… une échelle des salaires de 1 à 5 avec un SMIC à 2000€, un programme qui affirme le droit à la libre circulation des hommes et des idées… et tout cela bien sûr dans un pays débarrassé de la dictature de l’Union européenne et militant pour la dissolution de l’OTAN. Le réseau Faire vivre le PCF a d’ailleurs fait des propositionsqui montrent ce que pourrait être un programme communiste de notre temps.

La personnalisation accrue, scrutin après scrutin, peut également nourrir les refus de vote dans un scrutin qui s’apparente de plus en plus à cautionner une monarchie élective au service des puissants, phénomène encore aggravé par l’inversion du calendrier électoral, mesure adoptée faut-il le rappeler sous le gouvernement de la gauche plurielle de Jospin.

Une personnalisation qui consacre la rupture de fait avec une époque où le collectif décidait tout à la fois du programme et des personnes aptes à le porter, où l’organisation ne relevait ni de la tactique du cercle rapproché ni du tirage au sort mais de la démarche collective (même si ce fut souvent avec des défauts nous le savons bien). Ceux qui refusent de voter font aussi observer sans doute à juste titre que jamais campagne électorale n’est apparue autant focalisée sur des individus tentant de se poser en sauveur suprême.

Enfin le dernier argument, et non des moindres, des partisans du refus de vote est qu’à force de voter par défaut ou voter contre, depuis plus de 30 ans on ne cesse de renforcer l’extrême droite qui se nourrit entre autres des espoirs déçus et des promesses non tenues…

Tous ces arguments conduisent celles et ceux qui les avancent à dire que le moment de l’adéquation entre les luttes et le vote n’est pas venu, que pour l’instant il faut construire une organisation révolutionnaire, (pour l’ANC en s’appuyant sur notre Manifeste) et mettre toutes nos forces dans les luttes. On peut partager ou pas les arguments qui précèdent mais force est de reconnaitre que ce sont de vraies raisons que l’on ne peut balayer d’un revers de main.

Sont-elles suffisantes pour refuser de voter ?

Voter par défaut ?

Évidemment même si on considère que l’on ne peut s’engager derrière une candidature il est clair qu’elles ne se valent pas toutes et force est de constater que certaines d’entre elles équivalent à des déclarations de guerre contre le monde du travail.

Quand Le Pen parle d’interdire la CGT ou que Fillon parle de guerre éclair contre les droits : les choses sont clairement posées. Quand Macron, dont les lois en tant que ministre n’ont cessé de viser à affaiblir le camp du travail face aux licencieurs, quand donc il annonce la fin des régimes spéciaux ou la réforme de l’impôt sur la fortune on n’a pas à hésiter longtemps. Enfin un Hamon qui sous ses airs de frondeur, n’a pas censuré le gouvernement et se situe bien dans la continuité du PS d’aujourd’hui, ne peut évidemment retenir notre adhésion.

Comme disait Elsa Triolet « la barricade n’a que deux côtés ».

Comme le disent nombre de militants de la CGT, dans ces élections il y a des candidats issus d’organisations qui ont combattu la loi travail et d’autres non et cela fait une différence de taille. En élargissant il est clair qu’il y a deux sortes de candidatures, celles qui sont issues de forces de notre camp, celui de celles et ceux qui refusent l’avenir qui nous est promis par le capitalisme et ce quelles que soient les divergences que l’on peut avoir sur les solutions à mettre en œuvre, et les autres, toutes les autres, les candidatures qui se coulent sans sourciller dans le moule capitaliste voire veulent le renforcer.

Si on part de cette analyse-là évidemment, on va regarder la période actuelle d’une autre manière.

D’abord on va la considérer comme un moment de débat politique dont les communistes ne peuvent être absents mais au contraire doivent s’impliquer pour peser sur les contenus et les formes d’élaboration de ceux-ci, donner leur point de vue sur l’organisation et la manière de prendre en compte les besoins sociaux.

Ensuite, quoique l’on pense du processus électoral et des offres politiques qui sont faites, un fort score de l’extrême droite ou de Macron sera un coup porté aux luttes. A l’inverse, un fort score de candidats opposés aux lois de casse des droits renforcera le camp du combat pour le progrès social.

Cela est d’ailleurs particulièrement palpable pour les législatives ou une élection locale où des politiques peuvent se révéler être des points d’appui dans tel ou tel conflit. C’est, forts de cette analyse, que des camarades vont s’engager et/ou simplement voter pour être utiles à nôtre camp.

Avec ce regard, aller voter aujourd’hui, y compris pour une candidature qui ne correspond pas en tous points à ce que l’on voudrait n’est donc pas un « vote par défaut » mais plutôt un vote pour appuyer le camp du combat, un tremplin, une étape que l’on va franchir les yeux grands ouverts sur l’objectif à long terme.

Notre rôle de communistes

Il y a un choix à faire : soit s’en tenir à une forme de rigueur (ou de pureté) révolutionnaire et il n’y a aucun jugement péjoratif là-dedans, soit décider de prendre appui sur la dynamique, le débat public qu’entraine la séquence électorale et se servir du vote, et en particulier du vote Mélenchon, comme point d’appui de la période pour faire progresser les idées et le rapport de forces.

  • - D’abord parce qu’une candidature de remise en cause de l’idéologie dominante est en soi l’occasion d’un riche débat entre personnes, celles qui n’ont pas ou peu d’expérience politique, de réflexion sur une solution alternative…mais aussi les autres.
  • - De plus, et il n’y a qu’à lire le programme pour s’en convaincre, on est devant une situation ouverte. Par exemple quand il est écrit dans ce programme qu’il faut mettre en place une commission pour réfléchir au bien–fondé de ce qui a été privatisé depuis 30 ans et étudier ce sur quoi on peut revenir, cela laisse évidemment la porte ouverte à la bataille des idées et à l’avancée des nôtres.
  • - De même l’affirmation de la nécessité d’une sécurité sociale qui couvre à 100% les dépenses de santé, celle de s’appuyer sur les façades maritimes de la France comme facteur de développement, celle de poser les questions de l’énergie ou de l’environnement de façon à préserver l’avenir ne nous laisse-t-il pas une possibilité et même une responsabilité d’intervention ?
  • - Sur l’Union Européenne, les questions du plan A et du plan B ne nous laissent elles pas grandes ouvertes, la possibilité d’intervenir pour mettre en lumière que la sortie de l’euro est un passage obligé ? En plus si on prend en compte qu’un référendum sur cette question est annoncé par les tenants de la France Insoumise cela ne peut que nous renforcer dans cette démarche.
  • - Toujours au plan international quand il est annoncé la volonté de se rapprocher des BRICS en prenant appui sur le système bancaire mis en place par cette alliance, cela peut-il nous laisser indifférents et surtout sans possibilité d’intervention ? Comment pourrions-nous rester indifférents à la volonté affirmée de sortir de l’OTAN, machine guerrière au service de l’impérialisme ?

L’ANC et le rassemblement

Dans la période compliquée où nous sommes, ce n’est pas sur les stratégies électorales que nous pourrons rassembler toutes celles et ceux qui veulent changer de société et en finir avec le capitalisme. C’est cet élément qui a conduit avec juste raison l’ANC à ne donner aucune consigne de vote.

Ce qui nous rassemble toutes et tous, notre base commune immédiate de communiste est notre Manifeste. Cela ne doit pas nous conduire, à notre simple avis d’individus qui cherchent la solution du côté du communisme, à négliger des étapes que nous n’avions pas forcément prévues et qui pour autant peuvent être autant d’étapes d’un processus révolutionnaire.

A chacun d’entre nous de faire le choix qui lui semble le plus utile pour notre camp. En ce qui nous concerne il nous semble que nous ne pouvons pas être absent du vote et d’une possibilité de rassemblement avec nombre de celles et ceux avec qui nous luttons chaque jour.

Francis Arzalier – Charles Hoareau.

   

Messages

  • 1. Être utiles à notre camp
    7 avril 2017, 14:21 - par Alain CHANCOGNE


    Bonjour.
    Un point de vue "individuel" à deux , dont le Président de notre ASSO, ne peut laisser indifférent ceux qui hélas TRES RARES, viennent consulter ce site, et(encore plus rares) y exposer un point de vue qui pourrait alimenter un large débat et démontrer que la parole n’est pas confisquée par selon une expression de Francis, "deux ou trois sectaires" ;.....

    On connait trop mon point de vue pour que je ne relève pas simplement e qui me semble une argumentation des plus"discutables" (c’est à dire qu’il faudrait DISCUTER !!)

    Je lis
    "Il y a un choix à faire : soit s’en tenir à une forme de rigueur (ou de pureté) révolutionnaire et il n’y a aucun jugement péjoratif là-dedans, soit décider de prendre appui sur la dynamique, le débat public qu’entraine la séquence électorale et se servir du vote, et en particulier du vote Mélenchon, comme point d’appui de la période pour faire progresser les idées et le rapport de forces"

    Désolé, mes amis il n’y ni "rigueur" ni "pureté révolutionnaire "de dire que plutôt que de se positionner à titre individuel pour le BOYCOOt ou le vote MELENCHON défendu par Charles et FRancis, une ASSO comme la nôtre pouvait engager un débat sur ce que nous entendons par la DEMOCRATIE, et en martelent combien ces VOTES,( désolé d’insister), ne peuvent pas " insufller" de l’esprit de LUTTES dans le contexte actuel.

    Je trouve particulièrement mal venu et dangereux le paragraphe suivant

    " Plus encore nous savons que le score d’un candidat favorable au camp des travailleurs aide le rapport de force selon le juste mot, en 1975, de Yvon Chotard alors dirigeant du syndicat patronal : « on ne fait pas la même politique avec un parti communiste à 20% ou à 10% ».

    Cette comparaison entretient l’idée que MELENCHON (parlons clair, c’est de lui qu’on parle, pas de ARTAUD ou POUTOU°..)serait décrété "candidat favorable au camp des travailleurs" , "aidant le rapport de forces !
    Si c’est vrai, fallait que l’ANC appelle à le soutenir officiellement !

    Mais ce qui me dérange, sans trop m’irriter parce que nois sommes dans un débat presque irrationnel.., c’est que le texte Hoareau-Arzelier semble dire qu’après tout" il existerait une petit fenètre ou s’engouffrer pour s’appuyer sur le "courant mélenchonien " qui boosterait la volonté d’en découdre avec le Capital

    Encore faudrait il que les 18 ou 20 pour cent d’électeurs séduits par le "mouvementisme citoyen" soit construit avec des partisans d’en découdre ..et pas de’un amalgame de "révoltés" , un fourre-tout qui semble d’ailleurs s’élargir alors que les médias observent que le CHEF des INSOUMIS..s’assagit !

    Comme je ne suis pas un adepte du lambertisme qui prétend qu’on peut " faire de l’entrisme" dans cette"mode", quitte à ne pas être en phase avec ceux qui veulent être "avec les masses"..moi, j’ose clamer que les MASSES -et là c’est pas le cas_ ce n’est pas parce que privé de repères de CLASSE, elle monte dans le train que conduit un social démo, qu’on ne doit pas les"choquer" en se risquant à être à "contre courant" , et de se couper-un temps-.. de tels ou tels camarades "lyonnais , voire de tels syndicalistes sincères et respectables..

    Clin d’oeil qui j’espère ne me fera pas traiter de"trotskard" ce qui ferait rigoler mes proches :
    CITATION

    "La vérité est toujours révolutionnaire. Exposer aux opprimés la vérité de leur situation, c’est leur ouvrir la voie de la révolution. Dire la vérité sur les dirigeants, c’est saper mortellement les bases de leur pouvoir. Dire la vérité sur la bureaucratie réformiste, c’est l’écraser dans la conscience des masses. "
    L.TROSKY 5 Août 29

    Il est vrai que chacun détient"sa" vérité.

    Donc, ce commentaire exprimé, comme je l’ai dit, je renonce à m’exprimerr sur le site

    Je verrai ce que le Bureau proposera , au delà de mai, pour , selon moi,
    mettre à plat une série de divergences.

    sinon, l’ANC finira comme les ASSISES

    Très cordialement

    A.C

  • 2. Être utiles à notre camp
    7 avril 2017, 17:46 - par RICHARD PALAO


    CHARLES ET FRANCIS je vous admire : vous arrivez dans le même texte à justifier la position de l’ ANC prise par le seul bureau SANS DEBAT : refus de donner des consignes de vote pour la présidentielle tout en appelant à voter MELENCHON sans le dire tout en le disant ...
    Ce qui revient à refuser le débat AVANT de prendre cette décision puis après d’utiliser le site pour exprimer votre opinion" personnelle" alors qu’en tant que membre du bureau et responsable de l’ ANC cette opinion engage forcément l’ ANC ...
    je le dis comme je le pense : je déteste et rejette cette méthode d’utilisation de l’ ANC pour faire passer vos messages ...
    Je le dis sans invectives ( dixit FRANCIS ) je suis bien obligé de constater que lorsque la LDC devient féroce que le combat exige de rester ferme sur les principes de la LDC , certains qui se la jouent pourtant purs et durs remballent leurs convictions pour choisir le "moindre mal" , ils en ont parfaitement le droit , mais pas celui de "mouiller" l’ ANC dans ce renoncement .

    RICHARD PALAO

  • 3. Être utiles à notre camp
    8 avril 2017, 13:42 - par vdulout


    Alors à nous de mettre en place l’espace de discussion nécessaire à ce débat. Force est de constater qu’il y a peu d’endroit où l’on discute à ce niveau là.

    La position de Charles et Francis, si elle n’est pas issue d’un congrès où d’une discussion formelle au sein de l’ANC, reflète pourtant ce qui ce passe dans notre tissus de militant. Elle n’est certes pas représentative de l’ANC mais en vient en partie et a le mérite de porter des positions aux débat.

    Et c’est bien cela l’ANC, un espace de débat qu’on essaye de faire vivre.

    Pour ma part ce qu’il manque dans cette position c’est ce rendez-vous justement de la classe des opprimé(e)s, de celle et ceux qui souffrent du capitalisme : le 1er mai, bien loin de urnes et bien plus près des travailleurs, privés ou non d’emploi. Parce que ancré dans la réalité, une autre manière de nous compter, ceux engagé dans la lutte des classes.

    En conclusion, peu importe le vote, il faudra être au rendez-vous dans la rue le 1er mai.

  • 4. Être utiles à notre camp
    9 avril 2017, 00:22 - par Jean pierre de Lacruz


    Si j’ai bien compris la direction de l’ANC appelle a voter Melenchon , sans vraiment en donner consigne, tout en disant que c’est le candidat sur lequel il faut s’appuyer
    pour faire progresser le rapport de force.
    Comment voter pour cet admirateur de Mitterant , quant on connait l’histoire.
    Quant on sait que Mitterant a tout fait pour éliminer le PCF, et que Melenchon est en train de terminer le travail ;
    Quant on explique que ce n’est pas des urnes ,qu’il faut attendre le bien être des travailleurs, mais dans la lutte.
    Si les travailleurs sont trompes une foie de plus, et" ils le serons ",ils ne pardonnerons pas a ceux qui les aurons conduit dans le piège.
    En tout les cas cette position qui consiste a " voter sans le dire " est une position opportuniste qui n’est pas a la hauteur de ce que j’imaginais être l’ANC.
    CE SERRA SANS MOI.

    de la Cruz Jean Pierre dit Nocturne

  • 5. Être utiles à notre camp
    9 avril 2017, 15:12 - par Jean Penichon


    Je suis d’accord avec Vdulout, le site de l’ANC est avant tout un site de discussion. Et je rappelle que l’article n’est pas signé par l’ANC, mais par Charles Hoareau et Francis Arzalier et qu’il n’engage qu’eux, n’en déplaise à certain. Tout le monde (cotisant à l’ANC) dispose du droit d’écrire ce qu’il pense. Je ne suis pas d’accord avec Charles et Francis, mais je respecte leur décision.
    Et ne pas être d’accord aujourd’hui ne m’empêchera pas de continuer à militer dans cette association qui justement n’a pas « la science infuse » de la pureté militante, ni le "centralisme démocratique" exacerbé et nous permet de chercher notre chemin de communiste véritable à travers une société où les mots « communiste » et « démocratie » sont trop rarement associés dans l’esprit des citoyens de notre pays, où règne la pensée unique impérialiste.
    Nos querelles ne sont rien par rapport à l’attente de bonheur de nos concitoyens.
    Je pense aussi que le 1er mai doit être un ÉNORME rendez-vous de lutte, car nous le savons tous : c’est dans la rue que ça se passe…

  • 6. Être utiles à notre camp
    10 avril 2017, 09:27 - par RICHARD PALAO


    JEAN en préalable , j’ ai toujours souhaité , vérifie mes écrits , que le site soit davantage utilisé y compris par les membres du bureau plutôt discrets , mais la manipulation est un peu grosse et ne peut tromper que les naifs en politique , ce que je ne suis pas :

    malgré les demandes , le bureau de l’ ANC , n’ a pas organisé de débat AVANT de prendre la décision de ne soutenir aucun candidat , " certains" comme tu dis ont alors dit leur position en faveur du boycott tout en souhaitant un débat avec les pro-MELENCHON , la riposte "télécommandée" a été immédiate : "invectives " ..." sectaires " ... tels ont été les qualificatifs auxquels nous avons eu droit ...puis " à titre personnel" bien sûr ,le président de l’ ANC et un membre du bureau lance un appel à voter MELENCHON ...
    Tout cela sent la magouille , je persiste et signe , le bureau de l’ ANC n ’a pas respecté la démocratie : un débat aurait dû être organisé , et une position adoptée seulement à l’issue de ce débat , que l’ on ne vienne pas me parler de " centralisme démocratique " pour justifier l’absence de débat , à force de caricaturer les autres on tombe également dans la caricature .

    RICHARD PALAO

  • 7. Être utiles à notre camp
    12 avril 2017, 10:24 - par Dominique. F Dionisi


    Initialement, je n’avais pas envie de mêler ma voix à cet échange parce que le ton utilisé, depuis quelques temps déjà, par certains camarades qui se placent en maîtres à penser, gardiens du temple marxiste-léniniste fossilisé depuis 1920, me mettait plus en colère que me donnait envie de m’exprimer.
    Mais, là, la coupe est plus que pleine !
    Et je me pose une question. S’agit-il vraiment d’un échange puisque, d’un côté, on lit un texte qui, honnêtement, cherche à « calmer le jeu » et, de l’autre, des critiques exprimant des opinions relevant plus de la mise en accusation procédurière que du débat sur le fond ?
    J’avoue que cette vieille méthode ne m’étonne pas trop.
    Décidément, il y a des teactiques qui ont la peau dure et je suis désolé de vérifier que le ton de quelques uns renvoie à une époque que je croyais révolue, en tous cas chez les communistes du 21ème siècle.
    Mais peut-être que certains camarades sont restés figés depuis la fin de leurs stages en « écoles centrales » voire en « écoles de 4 ans » (ces dernières étaient bien loin de la France…).
    Il serait bon de leur rappeler une phrase de Démocrite, un des philosophes atomistes de la Grèce antique : « l’habitude est anti-révolutionnaire ». Le terme « anti-révolutionnaire » doit, ici, être pris au sens qui était le sien voici 2000 ans et qui signifiait que le refus de l’idée même du mouvement créait l’immobilisme de la pensée. Aujourd’hui, on appelle ça le conservatisme.
    J’en viens à l’actualité. Faut-il ou non appeler à voter pour JL Mélenchon ? Faut-il voter pour JL Mélenchon ?
    Celui-ci est-il crédible ?
    Est-il définitivement voué aux gémonies ad vitam eternam en raison de son ex appartenance au PS ?
    Je ne vais pas prolonger ici la liste des accusations contre ce candidat, d’autres le font mieux que moi, en appliquant le principe du chien accusé de la rage.
    Alors, je le dis, je le répète, et c’est ma position depuis des mois, OUI, Mélenchon n’est pas un communiste marxiste-léniniste « doré sur tranche » et pourtant je voterai pour lui sans marquer la moindre hésitation, sans la moindre retenue. Et j’espère qu’il sera présent au second tour.
    Parce que si les éléments les plus révolutionnaires que sont les communistes du 21ème siècle - celles et ceux qui ont compris que la voie révolutionnaire ne part plus de la Place du Colonel Fabien, depuis longtemps ni, non plus, de la Place Rouge – ne sont pas dans ce combat, ils se condamneront, eux-mêmes, au bannissement. Sans même que le peuple ne les y pousse. La politique, une composante indissociable de la Nature, a horreur du vide, comme la Nature, elle-même en a horreur.
    Je ne ferai pas, ici, l’affront aux camarades de leur rappeler ce qu’écrivait Bertolt Brecht, et avant lui Victor Hugo, sur la nécessaire participation au combat et l’indispensabilité de la lutte menée par ceux qui vivent.
    OUI, il faut être aux côtés de Mélenchon pour le « marquer à la culotte » comme disent les amateurs de football.
    Pour veiller à ce qu’il ne change pas de direction en cours de chemin.
    Pour lui faire sentir en permanence, ainsi qu’à ses plus proches soutiens, le poids de l’histoire du peuple de France et de la principale composante de celui-ci, la classe ouvrière et ses alliés évidents que sont les employés, les cadres, les intérimaires, etc.
    Pour qu’il ne faiblisse pas devant l’ennemi de classe.
    Pour qu’il mette bien en œuvre la politique qu’il annonce concernant les artistes, les intermittents du spectacle, les créateurs artistiques, etc. Oui, ce thème me tient particulièrement à cœur. Et, aujourd’hui encore, Mélenchon est le seul à être clair sur ce sujet essentiel à la vie d’une société vivante, une société progressiste, une société socialiste devant mener à une société communiste.
    Pour qu’il ne cède pas devant les menaces et les chantages venant de tous bords, à commencer par ceux venant des USA et de leurs complices (Israël, Grande-Bretagne, Turquie et Allemagne, sans oublier la finance internationale).
    Qui mieux que les communistes du 21ème siècle peut assurer cette mission ?
    Voilà pourquoi je ne peux pas, je ne veux pas, rester sur le trottoir à regarder passer sous mes yeux le peuple, ma famille, auquel j’appartiens.
    Quand bien même, je l’avoue, parfois j’aurais envie d’être orphelin quand je lis, vois et entend certains propos mais, à chaque fois, je réalise que je n’existe que par rapport aux autres, à tous les autres, où et qui qu’ils soient. Sinon je ne suis rien de plus qu’une momie.
    Alors, OUI, il faut être clair, il faut voter et appeler à voter Mélenchon.
    En ne le faisant pas et si, face à Mélenchon, la Droite voire l’extrême-Droite devait arriver au pouvoir, je n’aurai pas de mots et de pensées assez violents pour condamner celles et ceux qui seront restés immobiles sur le bord de la route, tels des momies préférant mêler leur non-vote à celui de nos ennemis de classe.
    Paris le 12 avril 2017.
    Dominique F. Dionisi
    Membre de l’ANC de France

  • 8. Être utiles à notre camp
    12 avril 2017, 13:41 - par Jean pierre de Lacruz


    Et voila que mieux vaut tard que jamais , des camarades viennent débattre de leur position sur ces élections.
    Il est fortement dommage que ce débat n’est pas eu lieu avant la prise de position anti démocratique de l’ANC.
    Finalement les SECTAIRES NE DEMANDAIENT QUE ÇA. , et cela aurait evité des affrontements d’on nous n’avions pas besoin .
    DE la Cruz dit Nocturne

  • 9. Être utiles à notre camp
    12 avril 2017, 14:17 - par RICHARD PALAO


    heureusement que le camarade DIONISI dans sa contribution du 2 avril s’exclamait " la liberté d’expression , oui , mais dans le respect des autres " !!!
    dans un nouveau texte , sans doute est-il revenu sur sa décision de quitter l’ ANC il utilise à notre égard les qualificatifs habituels de nos adversaires de classe : " gardiens du temple marxiste-léniniste fossilisé " , " maîtres à penser " , "momies" et nous renvoie sur "la place rouge" !!!
    je ne répondrais pas à ce genre d’insultesje constate simplement que le camarade DIONISI ne répond pas à la question de fond posé par ALAIN CHANCOGNE :
    le capitalisme en crise systémique ne peut plus redistribuer du" grain à moudre" sous peine de disparaître , en conséquence on peut donc avoir le meilleur candidat , et MELENCHON est peut-être celui là, et le meilleur programme du monde , cela ne changera rien , aucun changement significatif , aucune avancée n ’est possible dans ce monde dominé par ce capitalisme en crise
    L’ HEURE N’EST PAS AU CHANGEMENT DE POLITIQUE , MAIS AU CHANGEMENT DE SYSTEME !!!
    et ce n est pas le vote MELENCHON qui permettra ce changement de système , ce sont les luttes , ce sont les masses en mouvement !!!
    il ne s’agit donc pas de semer des illusions en faisant croire que le vote MELENCHON peut ouvrir la voie à un changement de système , le rôle des communistes du 21 ème siècle , consiste au contraire à combattre les illusions qui mènent les travailleurs sur des voies de garage , au renoncement et qui ouvre la voie au fascisme , car camaradeDIONISI le choix qui est devant nous c’est : SOCIALISME OU BARBARIE .

    RICHARD PALAO

  • 10. Être utiles à notre camp
    12 avril 2017, 20:46 - par Jean Penichon


    Peut-être que j’irai voter !
    Voter pour des idées cela me semble essentiel et logique, du moins c’est ce que l’on essaie d’enseigner à nos jeunes et si je peux quitter mes idées "noires" (Car je demeure persuadé qu’il ne sera pas au second tour) avant le jour du vote, je sais que dans un programme il y a des choses qui sont portées et qui sont des choses tenant au cœur de certains de mes engagements militants.
    Je ne m’inscris cette fois dans aucune campagne comme vous avez pu le voir, je suis pour l’abstention car ces élections pour un « roi-républicain » ne me plaisent pas du tout, pour autant, j’écoute et je discute avec mes proches, je vois les démarches que je trouve saines de chacun de mes enfants, et je suis les démarches des uns et des autres que je connais sur le net.
    Hier j’ai passé un cap, j’ai regardé le programme de JLM rapidement, dans les grands thèmes et j’ai vu de quoi me motiver. (Merci Coco Magnanville)
    Et je me dis que Mélenchon élu, s’il mettait en application réellement même 1/3 de ce programme, ça vaudrait le coup d’essayer. Voir davantage si avec la rue et la grève on lui met la pression comme en 1936 sur Léon Blum.
    Car, "Soyons réalistes, exigeons l’impossible", c’est ma doctrine et que suivre les jeunes et non le contraire c’est aussi ma doctrine. Suivre le peuple souverain, c’est un autre adage qui me semble juste également et auquel je tiens, auquel je tiendrais toujours.
    Il n’y a pas de raison de désespérer encore sur ce coup-ci et tant que la possibilité de voter pour des idées sociales et de progrès est encore possible, loin des clivages et des rancœurs qui peuvent s’inviter dans nos réflexions et qui sont légitimes, cela doit nous permettre de peser le pour et le contre et de voter pour quelque chose qui ressemble à du progrès pour nos concitoyens et non à de la destruction car je crois que l’on a déjà bien donné.
    Ici ce sont les thèmes qui me tiennent le plus à cœur, comme pour tout programme on ne peut être d’accord avec l’ensemble du contenu, peut-être que je parlerais plus tard de ce qui m’interroge. En gras c’est ce qui m’intéresse particulièrement, ce qui fait pencher ma balance.
    Chiche !

    6e REPUBLIQUE
    Balayer l’oligarchie
    Abolir la monarchie présidentielle
    Une république laïque
    DROIT DANS LES ENTREPRISES
    Abroger la loi el Khomri
    Éradiquer la précarité
    Donner aux jeunes les moyens de leur autonomie
    Réduction du temps de travail
    Augmentation des salaires
    Interdire les licenciements boursiers (peuvent-ils être autre chose ???)
    Interdire le versement de dividendes des entreprises qui licencient en cas de difficultés économiques
    Droit de préemption aux salariés pour former une coopérative en cas de fermeture ou de vente de leur entreprise
    JUSTICE
    Mettre fin au tout carcéral par des peines alternatives
    Abroger les lois sécuritaires inefficaces et renforcer les politiques de prévention
    SECURITE
    Sortir des guerres déstabilisantes et des alliances hypocrites
    Sortir de l’état d’urgence : la logique d’exception ne protège pas mieux que l’état de droit
    EMPLOI
    Créer 3,5 millions d’emplois par la réduction du temps de travail, la transition énergétique, l’agriculture paysanne, l’économie de la mer, la fonction publique et les contrats jeunes…
    Refus des traités internationaux de libre-échange : TAFTA avec les États-Unis, CETA avec le Canada et TISA de libéralisation des services
    Augmenter le smic net mensuel à 1326 € et revaloriser les salaires des fonctionnaires gelés depuis (bien sûr c’est loin de ce qu’il faudrait…)
    Interdiction des produits provenant du travail des enfants 
    RETRAITES
    Pensions de retraite au niveau du smic
    Rendre durable le régime de solidarité entre les générations
    EGALITE HOMME/FEMME
    Généralisation des accords d’entreprise contre les inégalités de salaires et de carrière entre femmes et hommes
    Renforcer le planning familial dans ses missions de formation et d’éducation pour la contraception et le droit à l’avortement
    Lutter contre les violences faites aux femmes 
    LOGEMENT
    Interdire les expulsions sans solution de relogement
    Objectif zéro sans-abri
    Aider les initiatives d’habitat participatif et coopératif
    REVOLUTION FISCALE
    Supprimer les niches fiscales jugées injustes, inefficaces socialement ou nuisibles écologiquement
    Surtaxer les revenus au-delà de 400 000 euros de revenus annuels par personne (33 000 euros par mois) : j’aurai descendu le seuil malgré tout !!
    Réduire la TVA sur les produits de première nécessité
    ECOLOGIE ENVIRONNEMENT
    Développer les transports publics écologiques
    Agriculture écologique et paysanne
    Exploiter durablement les forêts
    Énergie renouvelable
    Arrêter les subventions aux énergies fossiles
    Sortie du nucléaire (le comment reste à discuter).
    Pôle public de l’énergie pour mener une politique nationale cohérente, en renationalisant EDF et Engie
    Développement et investissement dans la recherche d’énergies alternatives
    L’EAU
    Instaurer la gratuité de l’accès aux quantités d’eau indispensables à une vie digne
    Interdire les coupures d’eau
    Pénaliser les mauvais usages et les gaspillages
    Soutien international pour l’accès à l’eau dans le monde et à son assainissement
    Interdire les rejets d’eaux polluées dans les fleuves et la mer sans traitement préalable
    Revenir à une régie publique de l’eau en ne renouvelant plus les contrats de gestion des compagnies privées
    Associer les usagers, les élus et les professionnels dans les régies publiques
    AGRICULTURE
    Refuser les OGM, et bannir les pesticides nuisibles (glyphosate, néonicotinoïdes, etc.)
    S’orienter vers une alimentation 100 % biologique locale dans la restauration collective
    Réduire la part des protéines carnées dans l’alimentation au profit des protéines végétales
    Faciliter l’installation des jeunes agriculteurs pour créer 300 000 emplois agricoles
    Stopper les projets de fermes usines
    Privilégier les circuits de proximité, et plafonner les marges de la grande distribution
    LA PAIX INTERNATIONALE
    Sortir de l’Otan
    Reconnaître l’État Palestinien
    En finir avec la Françafrique
    Réviser les alliances hypocrites avec les pétromonarchies du Golfe (est-ce que ça veut dire arrêter ?)
    MIGRANTS
    Appliquer une diplomatie active et indépendante au service de la paix
    Réaffirmer le droit d’asile
    Respecter la dignité humaine des migrants, notamment dans les camps d’accueil
    Garantir leur droit fondamental à une vie de famille en arrêtant le placement en centre de rétention d’enfants et en accompagnant les mineurs isolés 
    SANTE
    Plan national de prévention des maladies liées à la pollution, aux pesticides, à l’alimentation, à la consommation de drogues et d’alcool, à la souffrance au travail et au stress
    Service de médecins généralistes, fonctionnaires d’État, qui exerceront en milieu rural et zones périphériques
    Augmentation de la capacité d’accueil dans les hôpitaux et recrutement de médecins, infirmiers et aide soignants
    ENSEIGNEMENT
    Gratuité réelle des matériels et activités associés
    Réduire le nombre d’élèves par classe en primaire et maternelle et développer les Réseaux d’aide aux élèves en difficulté Révision de la carte scolaire pour garantir la mixité sociale
    Recrutement de 60.000 enseignants supplémentaires en 5 ans
    Abrogation de la loi Carle qui oblige les municipalités à financer l’enseignement privé
    Rétablir la durée du bac professionnel à 4 ans
    CULTURE
    1 % du PIB pour l’art, la culture et la création 
    Défense de l’exception et la diversité culturelles au niveau international
    Pérenniser le régime des intermittents du spectacle sur la base de l’accord du 28 avril 2016 et l’étendre aux professions artistiques précaires
    INTERNET
    Interdire le fichage généralisé et supprimer le fichier des « gens honnêtes » (Fichier TES)
    Protéger les données personnelles
    Garantir la neutralité du net pour assurer un accès sans restriction et sans surveillance
    PROGRES HUMANISTE
    Espérance de vie en bonne santé
    La santé d’abord
    Donner la priorité aux enfants
    Privilégier une meilleure instruction
    Éradiquer l’illettrisme et favoriser l’alphabétisation
    Lutter contre l’agression publicitaire la marchandisation

    Hé ben dis donc, cety pas bô tout ça ma pôv dam’ ? Maintenant yapluka !!
    JP

  • 11. Être utiles à notre camp
    18 avril 2017, 19:20 - par pnast


    Pourquoi se priver ?
    Je ne voulais pas envoyer ma contribution que je trouve trop longue. Je n’arrive pas à faire plus court. Mais vous avez raison, il faut participer.
    J’étais adhérant au PCF depuis 1971 mais n’ai pas repris ma carte à l’arrivée de Robert Hue (avant même qu’il ait eu le temps de sévir). J’ai voté au deuxième tour pour les candidats du parti socialiste jusqu’au milieu des années 80. Par discipline.
    Il n’est plus question que je vote pour un parti social-démocrate.
    Jean-Luc Mélenchon a adhéré au parti socialiste en 1976 et a accompagné François Mitterrand jusqu’au bout dans son assassinat de la gauche. Et maintenant encore, il reste un idolâtre de cet arsouille (comme le surnommait le général de Gaule). Pas question pour lui de le critiquer.

    Et pourtant, je vais voter Mélenchon !

    Il veut abroger la loi El khomri, sortir du FMI, de la banque mondiale, de l’organisation mondiale du commerce, redéfinir une politique européenne de la dette souveraine. Il refuse les lois de libre-échange, a un discours anti-belliciste, dénonce l’attitude agressive de la France au Moyen-Orient et ailleurs. Il promet même de sortir de l’OTAN !

    Etc. Que des bonnes idées.

    Des mots, des discours… des promesses.

    Oui. Mais nous vivons une époque où même les paroles de bon sens ne sont plus de mise. Parler de sortir de l’Europe et vous passez pour un irresponsable, ou « Ah oui, comme Le Pen ». Défendre les lois sociales et vous êtes un attardé du siècle dernier, qui empêche la nécessaire modernisation de l’économie française. Dénoncer les agressions militaires et, naïf, vous faites le jeu des tyrans et manquez de solidarité avec les peuples en révolution. Parler de socialisme, vous êtes un neuneu.
    Toutes ces idées sont interdites dans les médias contrôlées à 95% par une poignée de milliardaires. Pas qu’en France. Dans toute l’Europe, aux Etats Unis. Partout.

    Les peuples sont moins faciles à contrôler. Les élites les instruisent pourtant. Aux Etats Unis par exemple, tous les gens censés, ayant pignon sur rue, tous les médias, avaient indiqué pour qui il fallait voter. Les américains n’ont pas compris. Les anglais aussi ont écouté des fous au lieu de suivre l’avis des gens intelligents. Les grecs, n’en parlons pas. Ils sont bêtes, au point de refuser de payer leurs dettes. Et les espagnols ont des velléités de rébellion après tout ce que l’Europe leur a apporté !

    R. Malclès a justement noté la façon dont on insulte les peuples. Le mot à la mode : « populisme ».

    Je vais voter Mélanchon justement parce que ces idées n’étaient pas prévues au programme. Des promesses, tant qu’on veut, mais pas celles-là. On nous avait concocté une nouvelle mouture du scénario habituel, une « droite dure », une « droite hypocrite » et un épouvantail pour mobiliser les récalcitrants au 2ème tour.

    Et voilà qu’on entend des idées saugrenues.

    Il nous faut saisir toutes les occasions d’affirmer ces idées. Pour que les gens sachent qu’ils ne sont pas seuls à les penser, pour indiquer aux autres peuples que chez nous aussi, tout le monde ne pense pas comme la classe dominante.
    Il n’y a pas eu d’atteinte à la démocratie interne de notre mouvement.
    Mélanchon n’est pas un parti, du moins pas encore. C’est un tribun. Il n’y a donc pas de ralliement pour on ne sait quelle cuisine électorale. Nous sommes en face d’un mouvement et nous ne sommes pas encore un parti. On ne fait que profiter d’un micro, par la bouche d’un candidat, pour donner du poids à quelques-unes de nos idées qui sont inaudibles. Il est important par exemple d’alerter sur les dangers que représente l’irresponsable entouré de pousse-au-crimes, de l’autre côté de l’atlantique.

    Des adhérents se sont inquiétés des ambiguïtés voire de dérives anti-démocratiques de la part de la direction de l’ANC : mettre en garde contre les illusions d’un vote pour Mélenchon tout en appelant à voter pour lui. Dénoncer une farce électorale tout en appelant à y participer.

    A ce sujet pas d’inquiétudes. Nous sommes tous vaccinés et Francis Arzalier a rédigé un rapport lumineux sur l’imposture d’un système électoral non adossé aux luttes de classe. Dans notre mouvement, il m’étonnerait beaucoup de trouver un adhérant non convaincu que seules les luttes et les batailles d’idées sont payantes.
    La contradiction réside dans la situation telle qu’elle se présente à nous, et qu’on retrouve à certaines époques. Par exemple, en 1956, Guy Mollet demande les pouvoirs pour mettre immédiatement fin à la guerre d’Algérie. Si le PCF ne les lui avait pas accordés, on lui aurait toujours reproché d’avoir laissé passer une chance historique. Guy Mollet a amplifié la guerre et on a reproché au PCF de lui en avoir donné la possibilité.

    On nous présente certaines idées qui sont justement les nôtres. Ne pas les approuver est incompréhensible pour les gens qui nous entourent. Mais voter, c’est participer à la création d’illusions. Voilà pourquoi nous pouvons être d’accord sur l’essentiel mais hésiter entre 2 attitudes également défendables et que Francis Arzalier et Charles Horeau ont eu raison de ne pas soumettre à un vote interne. Le problème disparaîtra le jour où nous serons un parti et où nous aurons notre candidat. En attendant, profiter d’un haut-parleur dont ne voulaient certainement pas nos « élites » et dont ils ne pourront rien tirer. Pourquoi se priver ?
    Ne pas faire alliance avec la social-démocratie est un principe. Mais quand un mouvement surgit avec des idées intéressantes, les rejeter sous prétexte qu’elles sont prononcées par un social-démocrate est une occasion manquée de leur donner de la force. Ces idées existent contre l’avis des milieux socio-démocrates et ne feront plus jamais partie de leur catalogue de promesses. Cela ne les arrange pas. Eux veulent que les électeurs votent Macron.

    N’oublions pas que l’important, dans toutes nos actions, est de convaincre les gens qui nous entourent. Je prends un exemple. En basse Normandie, à Cherbourg, les veuves de l’attentat de Karachi se battent pour que la lumière soit faite et que l’on reconnaisse enfin que tous ces ingénieurs sont morts pour payer la campagne électorale de Balladur. Je peux signer une pétition en ce sens, mais aussi, agiter mes grands principes, dire que ces ingénieurs n’avaient rien à faire là-bas et déclarer que s’enrichir en vendant des sous-marins à un pays en état de guerre permanent, est une honte. Je le dis mais signerait quand même la pétition si elle se présente. Et pourtant, défendre ces gens qui participent activement à la course aux armements me pose plus de problèmes que de glisser dans l’urne un papier en faveur de certaines de mes idées que défend un candidat dont je n’attends rien. Sur ce dernier point, ne rien attendre de ce candidat, Alain Chancogne a raison.

    Fraternellement.

  • 12. Être utiles à notre camp
    19 avril 2017, 10:49 - par RICHARD PALAO


    je me suis déjà exprimé pour expliquer pourquoi je ne voterais pas pour JL MELENCHON , je n ’en rajoute donc pas , mais , le camarade NASP doit tout comme moi constater que plus on se rapproche de l’élection plus JLM édulcore son programme , ainsi ce camarade nous dit qu’il est d’accord avec ce que dit JLM sur l’Europe sauf que JLM vient de déclarer qu’il n’a jamais revendiqué une sortie de l UE ET DE L’ EURO !!!
    alors on vote sur quoi ?

    FRATERNELLEMENT

    RICHARD PALAO

  • 13. Être utiles à notre camp
    19 avril 2017, 11:36 - par Jean pierre de Lacruz


    Pendant des mois ,seul trois camarades (sectaires ) alimentaient l’ANC de commentaires en faveur du boycott de classe a propos de cette mascarade électorale anti démocratique .
    Il a suffit que deux camarades de la "direction " interviennent en faveur de la candidature de Mélanchon pour que les langues se délit en faveur du grand admirateur de MITTERAND ,de triste mémoire pour les communistes que nous sommes.
    Je pensais que cette "démocratie verticale " serait remplacé par plus d’horisontalite au sein de notre ANC.
    Me serai je trompé ?
    Encore fraternellement.

    de la Cruz Jean Pierre dit Nocturne

  • 14. Être utiles à notre camp
    19 avril 2017, 12:47 - par pnast


    Pourquoi se priver d’un haut-parleur ?
    C’était le sens de mon intervention. Je pense à nos camarades du parti communiste syrien qui réclament « l’arrêt des aides à l’opposition armée ». Cette position est totalement absente des médias. Alors quand un candidat qui ne soit pas d’extrême droite, ne suit pas les injonctions à toujours plus bombarder la Syrie pour « aider-le-peuple-syrien-à-se-débarrasser-d-Assad », je profite de l’occasion pour donner plus d’ampleur à cette position.
    Nous ne pratiquons pas la politique du pire. Nos dirigeants sont sans scrupule. Ils verrouillent les médias. Nous sommes totalement inaudibles. Alors, quand une parole freine les ardeurs guerrières, pourquoi ne pas amplifier le son.
    Mais Richard Palao a raison. Il n’y a rien, absolument rien à attendre de JL Mélanchon. Au PS, sur toutes les questions, il y a toujours eu les 3 courants : pour, contre et sans opinions. Du moins, dans ce genre d’opposition style auberge espagnole. Parce qu’une fois au pouvoir, tout bon socialiste « fera preuve de réalisme ».
    J’en suis là.
    « la France insoumise » n’est pas un parti. Elle n’a pas reçu l’agrément de nos classes dirigeantes. JL Mélanchon n’est que lui et ne représente en aucune façon les forces progressistes qui se reconnaissent dans quelques-unes de ses idées. Aucune illusion sur ce socialiste pur jus. Mais rappelons ce fait. La disparition d’une opposition révolutionnaire nous oblige à accompagner les forces progressistes qui, dans leurs rangs, comptent des personnes beaucoup plus à gauche que cet ersatz de leader qui joue au CHE.
    J’irai voter parce qu’autour de moi, bien qu’il n’y ait guère de sympathie pour les socialistes, on ne comprendrait pas que je délaisse une occasion de dire notre dégoût des politiques menées jusqu’à présent.
    Mais je ne suis pas certain de la justesse de ma position.
    Pnast

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