Lueurs de guerre à l’est.

Le journal l’Humanité lui-même s’interrogeait en un éditorial lénifiant :
" Va-t-on enfin vers la désescalade au Moyen-Orient ?"

Les faits ont démenti cette ânerie très vite :

1/ L’Iran reste sous sanctions états-uniennes, et comme avant est condamné à la pénurie : les USA lui interdisent d’exporter ses ressources pétrolières sur le marché mondial, qu’ils contrôlent en grande partie. Les " négociations " sur les ambitions nucléaires (militaire et CIVIL) de l’Iran sont rendues impossibles par Washington.

2/ Il y a toujours plus d’armes au Moyen-Orient, qui est une poudrière mondiale : elles ont augmenté de 61 % en quelques années (la "crise Covid" ne touche pas tout le monde ! ). Les États Unis sont les plus gros vendeurs, fournissant notamment les trois quarts de celles achetées par l’Arabie Saoudite, pour mener sa guerre de conquête contre le peuple du Yémen.

Mais la France, à l’inverse de son dépérissement industriel global, se maintient à la troisième place des vendeurs mondiaux : ses ventes d’armes ont même augmenté de 70 pour cent depuis 2010, notamment en direction des puissances les plus agressives de la sous-région, Saoudiens, Qataris, Égypte.

En fait, ces gros vendeurs d’armes fournissent en moyens guerriers tous ceux qui, avec Israël, sont ennemis déclarés de l’Iran, de la Syrie, et des divers mouvements de libération nationale, Hezbollah libanais, Hamas et Fatah palestinien, etc… Car ce commerce des vecteurs de mort n’est pas une simple affaire de profit, il a une signification géopolitique, et s’insère d’une stratégie imperialiste occidentale, avec la complicité de dirigeants bellicistes comme ceux de Tel Aviv et Ryiad.

3/ une autre source de dangers de guerre se développe à l’est de l’Europe, avec les mêmes mécanismes, sauf que l’ennemi désigné par l’Occident est ici la Russie, et les complices locaux révant d’un embrasement possible les politiciens d’extrême-droite d’Ukraine, des pays baltes, de Pologne, ou d’Azerbaidjan.

L’OTAN multiplie dans les pays de l’est les manœuvres militaires, et fournit des armes contre une Russie éraillée par les sanctions économiques et diplomatiques, ce qui multiplie les tensions. On n’est pas à l’abri d’une étincelle agressive qui pourrait dégénérer en conflit grave dans cette région, notamment si l’on tient compte de ces faits inquiétants :

• A/ Un récent accord Turco-ukrainien pour la fourniture de drones aux bellicistes de Kiev.

• B/ L’aide militaire des Estoniens ( ! ) à la France engagée au Mali, contre plus de soutien français à l’offensive anti- russe dans le cadre de l’OTAN.

4/ Au sud-est de notre continent, la Turquie du despote Erdogan, membre éminent de l’OTAN, même si elle poursuit parfois ses propres objectifs en double jeu, cherche à étendre ses zones d’influence politiques et économiques, par la diplomatie guerrière, en Libye et Méditerranée orientale, en Syrie, au Caucase.

5/ Mais le risque d’embrasement militaire le plus évident ces dernières semaines est la véritable guerre menée par l’armée israélienne contre l’enclave palestinienne de Gaza.

À l’expulsion de leurs maisons de citoyens Arabes et musulmans par les colons Juifs Israéliens (expulsion commencée en 1948 !), les Palestiniens ont répondu par des manifestations pacifiques au départ, et Israël par des lynchages et des bombardements, tuant des dizaines de familles civiles, et contraignant près de 50 000 Gazaouis à fuir leur domicile.
L’objectif non-avoué des bombardements est d’ailleurs d’obliger le plus possible de Palestiniens à fuir vers l’étranger, pour faciliter la colonisation juive de remplacement. On entend de plus en plus de forcenés racistes d’extrême-droite clamer dans les rues de Lod : " Il faut vider Gaza ! "

Bien sûr, les médias français renvoient dos à dos les résistants palestiniens et les tueurs israéliens, Macron y va de son couplet " humaniste " contre " les violences", l’Allemagne et le représentant des USA proclament " le droit de l’État d’Israël à se défendre " ! .
Et ils empêchent toute condamnation de ce massacre au Conseil de Sécurité de l’ONU.

Pendant ce temps, les propagandistes de service à nos télévisions françaises, si chatouilleux en matière de libertés d’expression en Biélorussie ou en Chine, n’ont pas un mot de condamnation pour le bombardement par Israël de l’immeuble de l’Associated Press à Gaza.

C’est pourtant bien l’État sioniste qui répond par des crimes de guerre aux protestations d’un peuple palestinien occupé, spolié, et désarmé, malgré les efforts justifiés pour se procurer des armes clandestinement des mouvements de résistance comme le Hamas, ou le Hezbollah libanais (comme le firent les FTP de 1943 pour combattre les occupants allemands).

On peut ne pas partager leurs préjugés religieux, mais les qualifier de "terroristes" comme le font l’UE et les USA est une insulte inacceptable, la même qu’utilisaient les Nazis il y a 80 ans contre les Résistants français.

Tout peuple colonisé a le droit de résister à ses occupants !

Et ce qui incarne l’occupation depuis 1948, l’État d’Israël, génétiquement néfaste, puisque créé sur la base d’une idéologie coloniale, le Sionisme, qui affirmait dès le début du XXème siècle le droit pour les Juifs des autres continents de "retourner" s’installer en Palestine, terre de leurs ancêtres fictifs, affirmée leur être réservée par Dieu !

Un mythe historico-religieux aberrant qui ne pouvait déboucher que sur la conquête militaire de la Palestine, et l’élimination des populations d’Arabes palestiniens, musulmans ou chrétiens, qui y vivaient depuis plus d’un millénaire, en bonne intelligence d’ailleurs avec de faibles minorités juives.

Toutes les colonisations ont été bâties sur la contrainte et le vol, soit par l’extermination des peuples autochtones, comme aux USA, soit par le refoulement d’une partie d’entre eux vers l’étranger, et l’apartheid, comme en Palestine et Afrique du Sud, soit vers les zones arides et désertiques, comme en Algérie française.

La Palestine a subi le refoulement durant 80 ans et aussi l’apartheid.

Cette conquête brutale, accompagnée de l’expulsion de la majorité des habitants de leurs villages et villes, a démarré en 1948 grâce à la création sous l’égide de l’ONU, et notamment des grandes puissances occidentales. " Foyer refuge " pour les Juifs survivants des massacres faits en Europe par les Nazis Européens et leurs complices ?

Oui, mais au détriment des Palestiniens qui n’étaient pour rien dans le crime de la Shoah, et parce que les dirigeants occidentaux qui ont parrainé ce nouvel État colonial ne tenaient pas à accueillir chez eux les rescapés du grand massacre européen.

En poursuivant une vieille tradition hypocrite des antisémites européens, qui ont dés sa création au début du xxème siècle, vu dans le sionisme un bon moyen de se débarrasser des juifs d’Europe.

L’aurait-on oublié ?

Durant l’occupation de la France, des dirigeants nazis et leurs alliés vichystes avaient projeté la déportation des juifs à Madagascar, colonie de la France, avant de pouvoir les transférer en Palestine.

Seule la défaite allemande a fait capoter ce projet révélateur de la nature profonde du Sionisme.

L’expulsion criminelle de 1948 (la Naqba, ou catastrophe) s’est poursuivie depuis, petitement, chaque fois que l’État sioniste d’Israël pouvait mettre en pratique l’objectif qu’il n’a jamais abandonné : vider Jérusalem (AL Qods) et toute la Palestine (Cisjordanie et bande de Gaza) de tous ses habitants non-Juifs, les contraindre à aller rejoindre les millions de Palestiniens déjà exilés dans les pays arabes depuis 1948.

Les expulsions projetées par l’État d’Israël à Jérusalem-Est qui ont mis le feu aux poudres ne sont que la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. D’autant plus que les thèses xénophobes ont malheureusement gagné parmi les Israéliens, les récents lynchages d’Arabes dans la banlieue de Tel-Aviv, inspirés des "ratonnades" organisées par l’OAS à Alger autrefois, le prouvent.

Redisons-le : les soutiens français des crimes du Sionisme qui accusent ceux qui sont solidaires des luttes palestiniennes d’antisémitisme, ne manquent pas de culot.

Les vrais antisémites, héritiers de Goebbels ou Pétain, c’est dans leur mouvance qu’on les trouve, parmi les héritiers français de l’OAS, les Darmanin, Blanquer, Zemmour et autres inventeurs de "l’islamo-gauchisme".

Et nous sommes décidés à les combattre, pour un avenir de paix et d’égalité entre les peuples de Palestine, sans discriminations d’origine religieuse ou ethnique. Nous le ferons en solidarité avec les combattants palestiniens et les Communistes et pacifistes d’Israël, qui sont les seuls, habilités à décider des modalités et des objectifs de leur lutte.

Le 20 mai enfin, après avoir massacré 225 Palestiniens, Israël a consenti à un cessez le feu, négocié par le voisin égyptien. Et ce recul est une bonne nouvelle, pour les innocents bombardés, car il prouve que les criminels sionistes ne peuvent faire ce qu’ils veulent face à la réprobation mondiale.
Mais cela ne doit pas occulter que rien n’a changé en Palestine, toujours occupée et colonisée, et que rien ne sera gagné tant que persistera la colonisation, et que les expulsés n’auront pu regagner leurs maisons et leurs terres spoliées.

Sans oublier que ces flammes de guerre, nées des colons israéliens, des despotes Saoudiens ou Turcs, des Nationalismes revanchards en Ukraine, Baltique ou Caucase, continueront de menacer l’Europe et le monde d’un conflit mondial.

Tant que leurs actes criminels seront soutenus par l’impérialisme occidental, les USA, les dirigeants de l’OTAN et de l’UE, y compris ceux de la France actuelle.

22 mai 2021