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Le génie s’est échappé de la bouteille… Une vision de la Révolution Bolivarienne au Venezuela en mars 2018.

mercredi 4 avril 2018 par Ángeles Maestro

Ángeles Maestro est ancien membre du bureau politique du Parti Communiste d’Espagne, animatrice de RED ROJA. Elle revient d’un voyage au Venezuela et livre ce témoignage et cette analyse, traduit en français pour www.initiative-communiste.fr le site du journal du PRCF.

Il y a une guerre ouverte contre le peuple vénézuélien et elle nous concerne tous. Le silence ou la passivité sont des complices nécessaires du crime. L’impérialisme yankee est en train de reproduire contre le peuple vénézuélien les mêmes mécanismes, la même logique que celle qui a générer 327 coups d’état dans 25 pays latino-américains entre 1902 et 2002.

Maintes et maintes fois le gouvernement d’un pays qui investie en frais militaires 40% du total mondial, le triple que la Chine et 9 fois plus que la Russie, a lancé tout son arsenal de déstabilisation sur chaque pays qui a osé devenir maitre de ses recours et construire sa propre histoire. Les mécanismes sont toujours les mêmes :

  • - La guerre médiatique qui criminalise les actions de chaque gouvernement afin de soulever le peuple contre lui et, surtout pour déverser tous ses formidables mécanismes de manipulation informative sur d’autres peuples. L’objectif n’est que de l’isoler et casser tous les mécanismes de solidarité.
  • - Le blocage économique et financier. La provocation du désapprovisionnement au moyen du siège et le sabotage auxquels s’unit l’isolement financier et tout de suite l’imputation au gouvernement de la responsabilité sur ses conséquences.
  • - La guerre sociale en utilisant des mécanismes ouvertement fascistes pour provoquer l’escalade de la violence et, à la fin, la déstabilisation.
  • - L’assassinat du leadership révolutionnaire.
  • - Le coup d’État militaire, orchestré par les agences d’intelligence de l’empire et exécuté par une bonne partie des chefs des forces armées locales ; auquel suit la guerre ouverte contre le peuple s’il oppose résistance.

C’est là l’arsenal qui, mis en œuvre par les États-Unis, mais aussi différents pays de l’UE et de partenaires locaux des grandes puissances, est lancé contre le Venezuela, le Paraguay, le Guatemala, le Nicaragua, le Brésil, l’Argentine, la Bolivie et un très long etc. en Amérique latine ; mais aussi contre l’URSS, Vietnam, Corée, Ukraine, Iraq, Lybie, Syrie, République Démocratique du Congo, Burkina Faso, et des dizaines de pays dans tous les continents y comprise la guerre fasciste contre la II République Espagnole.

C’est la même machinerie, qui inclut tout type de guerres, qui renversa le gouvernement d’Unité Populaire au Chili et qui s’écrase, mille fois vaincue, contre la révolution Cubaine.

Mais l’impérialisme nord-américain n’est pas seul. L’UE, et spécialement l’État espagnol qui a des puissants intérêts économiques en Amérique latine, le seconde en jouant son rôle dans le scénario et intervenant d’une façon croissante dans le processus de déstabilisation des pays où elle a une présence.

Tout cela est si évident, le scénario – mille fois répété – est si facile à identifier, que la question inévitable de pourquoi les auto-dénommées gauches européennes ferment les yeux ou collaborent directement avec l’impérialisme, devient une accusation.

À Madrid, le comportement de la mairesse Manuela Carmena, soutenue par Podemos, avec douze de ses conseillers appuyant dans la Mairie l’accueil aux parents du putschiste Leopoldo López, l’auteur intellectuel et instigateur de la guarimba fasciste de 2017 qui a laissé des dizaines de personnes assassinées, ne peut être qualifié que de collaboration criminelle.

Exactement le même que la honteuse motion votée par la mairesse, avec le Parti Socialiste Espagnol (PSOE), Ciudadanos et le PP, pour exiger des autorités vénézuéliennes la libération immédiate de Leopoldo López, d’Antonio Ledezma et tous les prisonniers politiques actuellement emprisonnés en Venezuela [1].

Et cette collaboration criminelle des élites politiques de la soi-disant gauche reste impunie, contribuant d’une façon décisive à l’ignorance des gens dans la mesure où elle aide à donner une crédibilité et à légitimer la manipulation médiatique quotidienne.

La guerre économique contre la Venezuela et ses formes de résistance.

L’histoire du Venezuela Bolivarien a été, comme celle de tous les peuples qui font face à l’impérialisme, l’histoire de la guerre économique qui en soi est une guerre d’extermination. Le terrorisme a explicitement adopté le visage du fascisme en 2017. Les assassinats de dizaines de personnes, beaucoup brulées vives, l’incendie d’universités, d’écoles, de dispensaires, de moyens de transport, n’ont pas suffi pour vaincre un peuple et un gouvernement qui a opté pour le recours à la participation populaire en convoquant aux urnes son Assemblée Constituante.

La tentative téméraire et criminelle de déstabilisation de l’année passée a tenté d’obtenir ce que la guerre économique n’a pas obtenu. Celles-ci ont été, et continuent de l’être, ses armes :

  • - Effondrement des prix du pétrole pendant quatre ans consécutifs. En 2016, le baril de pétrole cotait à 22 dollars, ce qui provoqua une chute des revenus étatiques de 87 %. Entretemps le risque / pays mesuré par les agences impérialistes, comme nous le savons bien, monte en flèche et la Venezuela doit payer la dette la plus chère du monde.
  • - Provocation du désapprovisionnement d’aliments, de médicaments et de pièces industrielles. Ceci résulte, non au moyen des chutes dans la production mais par l’accaparement et le sabotage dans la distribution ce qui occasionne des augmentations abusives du prix sur le marché noir. A cela s’ajoute l’embargo commercial imposé qui empêche l’arrivée aux Venezuela des achats gouvernementaux de ces produits.
  • - Enfoncement du bolivar au moyen de l’inflation induite. Pour définir sa valeur dans des échanges commerciaux la valeur de la monnaie s’applique comme Facteur de Conversion sur le marché noir ; le taux de change passe ainsi de 1 dollar pour 50.000 bolivars, à 1 dollar/200.000 bolivars. Ce mécanisme altère aussi les prix internes avec l’inflation résultante et le renchérissement de la production.
  • - Des sanctions financières avec l’objectif d’isoler la Venezuela du système financier international.

Cette escalade de sanctions économiques de la part des États-Unis et de l’UE, concrétisées dans l’ordre Exécutif d’Obama en 2015, intensifiée par Trump, base ses attaques dans l’identification du Venezuela comme « menace inhabituelle et extraordinaire que représenterait le Venezuela pour la Sécurité et la Politique Extérieure des États-Unis ».

La résistance du peuple, qui inclut des formes importantes de construction de pouvoir populaire comme les Communes, en a été la réponse. Comme l’a récemment dit Faustino Covarrubias, directeur du Centre de Recherches sur l’Économie Mondiale, de Cuba, la résistance est le chant à la vie, face à la clameur et la destruction et la mort.

Au milieu de cette guerre économique dont les résultats plus graves ne se mesurent pas en dollars ou euros, mais en souffrance et mort absolument évitables, l’unité entre la plupart du peuple et le gouvernement n’a pas été brisée.

Comme cela s’est produit à Cuba pendant la période spéciale, la chute brutale de revenus de l’État n’a pas eu comme conséquence de coupes sur les dépenses sociales. Tous les mécanismes de protection sociale, spécialement la santé et l’éducation, se sont renforcés. Au milieu de la guerre économique, Venezuela a continué de fournir à tous ses élèves des uniformes, des livres et des salles à manger scolaires gratuites ; en même temps, au Colorado (États-Unis), on congédiait une responsable de cantine scolaire pour avoir donner de la nourriture à des enfants affamés [2].

Le Système National de Santé, des premiers soins jusqu’au plus haut niveau de spécialisation hospitalière, couvre toute la population. De 2011 à 2018 trois millions de nouveaux logements ont été construits et livrés, en incluant des équipements sociaux et urbains. L’objectif est de ré-urbaniser 40 % du pays dans 5 ans ce qui inclut des améliorations intégrales de l’habitat, l’emploi localisé et l’ensemble des conditions de vie.

Il s’y ajoute la considération de la culture comme affaire structurelle, c’est pourquoi on priorise la décolonisation de la société vénézuélienne.

Lire la suite de l’article Ici.


Voir en ligne : https://www.initiative-communiste.f...

   

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