Merci beaucoup Yémen !

La question est de savoir si cela vaut la peine, en dehors du fait de marquer l’histoire. Parce que les États-Unis et leurs chiens de poche préférés, la Grande-Bretagne et la France, se disent prêts à participer à ce qui est pompeusement appelé "Opération Prosperity Guardian" avec des navires de guerre et à empêcher ainsi la consolidation de ce qui est déjà un fait : les grandes compagnies maritimes ont cessé d’envoyer des navires au Reich sioniste IV via le Golfe et la mer d’Aden jusqu’à la mer Rouge en raison des attaques menées par les Houthis en solidarité avec les Palestiniens.
Au total, 18 attaques ont été menées contre des porte-conteneurs au cours des deux mois qui ont suivi le carnage de Gaza.

Les Houthis ne sont pas découragés, bien sûr. Tout ce qu’il reste à faire, comme je vous l’ai dit dans le dernier épisode, c’est une action de guerre des croisés. Ils ne peuvent pas laisser faire le Quatrième Reich, ils doivent donc prendre leur défense. Et ils le feront sous le couvert de la résolution de l’ONU.

Avant de poursuivre, un peu d’histoire sur l’importance de ce qui se passe.

Depuis le début du génocide et du nettoyage ethnique perpétré par le Reich IV sioniste à Gaza, les Houthis d’Ansarollah ont tenté d’attaquer le territoire sioniste avec des missiles et des drones, ce qu’ils font toujours, mais la plupart d’entre eux ont été abattus par les systèmes des croisés occidentaux situés en mer Rouge, avec la collaboration inestimable des Saoudiens, des Égyptiens et des Jordaniens. Cela revenait à affronter directement les Arabes, les soi-disant "frères", et à affronter directement les Saoudiens, avec lesquels ils sont en pourparlers de paix pour mettre fin à la guerre d’agression qu’ils ont lancée contre le Yémen il y a neuf ans.

Ils ont ensuite changé de tactique et renoncé aux attaques qui passaient par les territoires de ces pays arabes, se contentant de les lancer sur une trajectoire au-dessus de la mer Rouge. La plupart d’entre eux ont d’ailleurs été abattus par des navires américains avant qu’ils ne pénètrent sur le territoire sioniste du IVe Reich.
J’insiste sur la plupart, car certains missiles et drones atteignent encore Eilat.

L’étape suivante était la dernière : attaquer directement les navires chargés de marchandises israéliennes et de celles destinées au IVe Reich, quel qu’en soit le propriétaire. Les croisés occidentaux n’ont trouvé aucun moyen de l’empêcher, et c’est ce qu’ils font aujourd’hui.

À côté de cela, il y a un autre problème, non moins important, qui trouve son origine en Amérique latine. Je ne sais pas si vous savez que le canal de Panama est en difficulté : la crise climatique que nous vivons l’affecte également. Une grande sécheresse, une baisse du niveau de l’eau et une diminution de son rendement ont eu pour conséquence de limiter le tirant d’eau minimum pour les navires qui veulent passer, ce qui a entraîné une diminution substantielle du trafic dans le canal.
Cette situation entraîne une augmentation des coûts, tant en temps qu’en argent, pour les compagnies maritimes et entrave la "reprise économique", en particulier dans l’Ouest et notamment aux États-Unis. En effet, le canal de Panama achemine l’essentiel du commerce entre les pays asiatiques (dont la Chine) et les États-Unis vers New York et d’autres grandes villes de la côte Est. Mais c’est aussi là que se trouve la majeure partie de l’industrie pétrolière et gazière américaine, dans le golfe du Mexique.

Il n’y a donc plus d’autre choix que de suivre des itinéraires plus longs, et c’est là qu’intervient le canal de Suez. Mais pour y parvenir, il faut traverser le détroit de Bab al-Mandeb. Si nous tenons également compte du fait que c’est par cette route qu’arrive la majeure partie du ravitaillement du port d’Eilat du Reich IV Sinoniste, nous obtenons le tableau le plus complet.
La stratégie des Houthis d’Ansarollah, en attaquant les navires se rendant à Eilat, atteint deux objectifs en un : non seulement ils ont paralysé le trafic maritime dans cette zone pour le IVe Reich, mais ils mettent également en danger les navires de ceux qui soutiennent les génocidaires.

Maersk, une importante compagnie de transport maritime par conteneurs, a ordonné à ses navires d’éviter la région, en particulier la mer Rouge [1]. Immédiatement, les tarifs ont augmenté parce que l’assurance de toutes les compagnies a été revue à la hausse. En effet, en conséquence de cette mesure, entre autres choses, comme l’allongement des délais de livraison, l’assurance contre les risques a augmenté de façon vertigineuse, passant de 0,007 % de la valeur du navire marchand à 0,2 %. Sachant que le coût moyen d’un navire de ces caractéristiques est de 77 millions de dollars, l’assurance est actuellement de 154.000 dollars par navire, alors qu’elle était de 5.390 dollars avant la décision des Houthis de les attaquer.
Cela a un impact sur le prix des cargaisons. Les Houthis l’ont justifié ainsi : "si la nourriture et les médicaments ne peuvent pas entrer dans la bande de Gaza, tout navire à destination d’Israël deviendra une cible légitime". Ils s’y tiennent.

L’exode a été amorcé par Maersk, mais il est désormais général. Hapag-Lloyd Shipping Company a suivi le mouvement, de même que deux autres compagnies maritimes, AP Moller et Mediterranean Shipping Company. Samedi, la compagnie chinoise OOCL, basée à Hong Kong, a fait de même. En d’autres termes, cinq des six principales compagnies maritimes ont renoncé à naviguer en mer Rouge. Ni plus ni moins que 40 % du commerce maritime mondial passe par là actuellement, alors que son trafic normal avant la crise du canal de Panama était de 15 % à l’échelle mondiale.

Une seule compagnie chinoise, COSCO, continue d’opérer avec l’accord des Houthis. Le soutien de la Chine au cessez-le-feu de Gaza, ainsi que l’intervention profonde de la diplomatie chinoise dans la paix signée entre l’Arabie saoudite et l’Iran début 2023, sont pris en compte par les Houthis.

C’est dévastateur pour le Quatrième Reich, qui crie au scandale parce que "la navigation non seulement vers Eilat mais aussi vers Ashdod a été totalement éliminée de ses itinéraires traditionnels", et dit que cela ne lui fait pas seulement mal, parce que la perte de commerce dans ces deux ports majeurs est déjà de 85%, très proche de l’effondrement total, mais aussi à l’Arabie Saoudite, à l’Égypte, à la Jordanie, à l’Allemagne et à l’Italie. Ils ont raison. Mais ils le méritent pour leur soutien, caché ou non, au Quatrième Reich.

Tous les navires de la région sont détournés vers le cap de Bonne-Espérance. Le président de l’Autorité égyptienne du canal de Suez a déclaré hier que 55 navires qui auraient normalement traversé la mer Rouge empruntent désormais cette route alternative. C’est plus de temps et plus d’argent. Prenons par exemple le coût de l’assurance dont j’ai parlé plus haut. L’augmentation du coût des marchandises pour le IVe Reich sioniste par cette route est déjà de 300 %. Et Noël est là, alors consommez, consommez et consommez. C’est ça l’Occident. Et tout cela coûtera plus cher et mettra plus de temps à arriver.

Bienvenue dans le monde d’avant. Les croisés occidentaux subissent une défaite cuisante et sont donc obligés de faire quelque chose pour regagner du terrain. Et cette action sera militaire, car ils sont convaincus de leur supériorité sur les Houthis. Ce ne sera donc pas seulement en Palestine. C’est certain. Et le déclin et la défaite des Croisés seront encore accélérés.

En fait, la "bible" du capitalisme des croisés occidentaux, le Financial Times, a envoyé ce week-end quelque chose d’énorme, pour eux : "une colère croissante dans le Sud global à propos du soutien des États-Unis à Israël".

Alors shukran, Ansarollah, shukran kteer.